Le Verger du Roi Louis de Théodore de Banville
Dissertation : Le Verger du Roi Louis de Théodore de Banville. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Calli2004 • 1 Novembre 2023 • Dissertation • 1 303 Mots (6 Pages) • 172 Vues
II. commentaire de texte.
La poésie est souvent le reflet de la société dans laquelle elle s'inscrit. Elle permet d'exprimer les aspirations, les valeurs et les conflits qui animent une époque.
“Le Verger du roi Louis” est une Ballade écrite par Théodore de Banville et publiée en 1866. Elle provient d’une pièce de théâtre nommée “Gringoire”. Il présente ici la beauté du verger appartenant au roi louis XI où se mêlent la beauté de la nature et des oiseaux. Un endroit d’apparence harmonieuse, mais qui recèle une autre facette, plus sombre, dans laquelle les arbres, et plus précisément les fruits, sont soumis à la volonté du roi et châtiés par la pendaison.
On peut se demander ici, de quelle manière Théodore de Banville établit-il une critique du roi Louis à travers ce verger ?
- Après avoir vu en quoi ce texte est harmonieux et empli de beauté, nous verrons donc comment l’auteur traite le véritable sujet de ce poème tout en attaquant le roi.
- Pour répondre au problème posé, on va d’abord voir que ce poème est une forme poétique qui amène à la beauté du sujet, Pour finir par exposer les vrais sujets de ce poème que sont les pendus et l’attaque/ la critique du roi.
Ce poème est une ballade, une forme poétique associée à la danse. Le terme provient du verbe baller qui signifie “danser”. Le texte se constitue de trois strophes carrées, c’est-à-dire de strophes dont le nombre de vers est le même dans une strophe que le nombre de syllabes dans chaque vers. Ici ce sont des huitains en octosyllabes. Un refrain est présent à la fin des strophes pour rappeler la musicalité, tout comme le schéma rythmique qui se constitue de deux rimes embrassées à la suite (ABAB BCBC). La rime “-Ore “ (rime B) est dominante dans le poème et rappelle le bruit d’égorgement d’un pendu avec une corde. On repère un envoi, à la fin, qui se compose de quatre vers et reprend les dernières rimes (soit le schéma BCBC). Cette partie semble s’exprimer plus directement à Dieu par le terme “Prince” qui peut être un parallèle au poème de François Villon, mais aussi au roi puisque ce poème a été créé dans une pièce de théâtre où le personnage lit ce poème devant le roi Louis XI. Elle permet aussi un retour sur le texte comme on y retrouve les éléments principaux que sont la nature (vers 26), les pendus (au vers 27), la musicalité de la ballade (vers 28), et l’appartenance des lieux au roi.
À la première lecture de ce poème, nous pouvons voir une belle description des lieux avec les adjectifs “caresse et dore” à la première strophe, le verbe “éblouis” au vers 14, “azur tendus” qui amène l’image d’un ciel dégagé. Le tout se trouvant, comme le refrain le dit : dans le verger du roi Louis. Un lieu où les fruits sont abondants. La nature est très présente dans ce texte, ce qui participe à sa beauté, notamment en jouant plusieurs rôles puisque son utilisation diffère selon les strophes. La première strophe sert de comparaison, les pendus sont présentés comme des “grappes de fruits”. À la deuxième strophe, la nature est motrice de l’action, elle prend alors la place des pendus qui sont inanimés comme le montre les verbes “dévore” (vers 13) et “éblouis” au vers suivant. Dans le troisième huitain, Théodore de Banville présente une image qui se pose par les vers 19, 20 et 21 qui remette la nature en tant que cadre de l’histoire, ce qui permet aux oiseaux de devenir maîtres de l’action. Le groupe “picore” au vers 23 et ils sont “réjouis” au vers précédent. La présence de “Flore” amène aussi de la beauté au texte, sans majuscule le mot représente les espèces végétales qui “s’éveille” au vers 2. Mais la majuscule amène l’allégorie de la déesse romaine du printemps, des fleurs et de la fécondité.
Pourtant, cette nature qui met tout en place n’est pas aussi belle qu’elle le prétend, car à la strophe deux, ce sont les “pauvres gens morfondus” qui sont dévorés par le soleil et les cieux qui apprécient le spectacle. L’adjectif “morfondu” amène un sentiment de pitié puisque ce mot est composé des termes “mort” et “fondus” qui donnent l’impression qu’ils doivent fondre jusqu'à la mort, qu’ils attendent en souffrant que leur heure arrive. Ces pauvres gens représentent alors les pendus qui, à la strophe 1, sont décrits comme des “grappes de fruits”, dont la tête est pendue à une tige (ce qui ressemble à la corde du pendu). De plus, l’adjectif “inouïs” qui leur succède montre que les personnes pendus devaient être importantes et/ou populaires. Ces pendus ne bougent plus à l’inverse de la nature qui se personnifie, c’est d’autant plus triste pour ces pendus qui sont associés au diable au premier vers de la troisième strophe : “ Ces pendus, du diable entendus”. On a alors des pendus qui sont dits “proche du diable” puisqu’il les entend (Théodore de Banville suggère qu’il entend leur malheur et pourtant en arrive d’autres comme le dit le vers suivant : “Appellent des pendus encore”). Ce poème parlant de pendu amène une nouvelle signification au “verger du roi". Ce verger devient un cimetière où chaque fruit représentent un pendu. De plus, Flore ironise la situation, par l’antithèse qu’elle représente : étant la déesse du printemps, elle redonne la vie à la nature et amène la vie aux hommes (puisqu’elle est aussi déesse de la fécondité) mais ce texte est destiné à parler de personnes qui ont perdu la vie.
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