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La pluie de Paul Claudel

Commentaire de texte : La pluie de Paul Claudel. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Juin 2024  •  Commentaire de texte  •  1 605 Mots (7 Pages)  •  88 Vues

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La pluie de Paul Claudel

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« La pluie » (1897) de Paul Claudel est un poème en prose publié dans son recueil Connaissance de L'Est. Il écrit ce poème alors qu'il est reclus en Chine ou il fait ce qu’on appelle un « exil de l'âme », il en profite pour faire une retraite spirituelle et religieuse. Ce poème s'imprègne de cet état d'esprit, et Claudel semble s'inspirer du psaume pour parler de la pluie. Le poème est d’abord présenté comme une description de l’espace du poète. Reclus chez lui, il observe les intempéries protégées par le verre. Il mobilise d’abord sa vue puis son ouïe, et utilise ensuite la pensée, la méditation et finit par l’acte de don du poème. Claudel décrit son expérience face à l’averse qu’il commente seul, mais nous invite également à visualiser son action de création.

Mais comment le poète convie-t-il le lecteur dans son atelier ?

1er mouvement : invitation du lecteur dans son atelier /construction de l’

 espace de création

Le poète commence par le convier le lecteur dans l’espace dans lequel il observe et il écrit.

Il l’invite à modéliser son espace de travail par la mobilisation de deux sens primordiaux que sont la vue et l’ouïe notamment pour lui permettre d’assister à son travail d’écriture.

Il nous convie dans son atelier en construisant l’espace dans lequel il écrit : il décrit la pièce, espaces constitués de lignes horizontales et verticales grâce aux fenêtres. Le décor est construit à l’aide de complément circonstanciel toujours rapportés à l’énonciateur donc à sa subjectivité (à ma droite, à ma gauche). Il est donc désigné comme centre du repère. Utilisation article défini « les » 2 fenêtres : il impose le décor comme un environnement familier.

Il nous convie dans son atelier pour assister à l’écriture d’un poème consacré aux circonstances qui l’entoure, on assiste à la naissance du poème. Il insiste et éveille le lecteur à la sensibilité de celui en train d’écrire à l’aide de verbe de perception. On rapproche systématiquement le lecteur au cœur du poème : l’endroit où il s’écrit.

Il utilise le présent d’énonciation le poète en train d’écrire est sous les yeux du lecteur : il a fait disparaitre l’opacité des murs.

Mettant l’accent sur la transparence il est comme dans un aquarium il voit et peut être vu. Ce sont les impressions du poète sur la pluie il fait état de ce qu’éprouve le poète placé dans une bulle, isolé, faisant appel à tous ses sens. Le poète devient une créature aquatique il prépare sa métaphore avec l’araignée d’eau. Ici l’eau est à l’extérieur de l’aquarium les parois le protègent plus qu’elles ne l’enferment.

C’est un motif rassurant, avec l’antithèse sécurité de mon emprisonnement on comprend le plaisir qu’éprouve le poète à contempler la pluie sous protection. La sécurité bénéficie ici à celui enfermé. Dans son emprisonnement intérieur aquatique il est comparé à un insecte dans le milieu d’une bulle d’air, c’est-à-dire à une argyronète.

Dans cette première partie le poète construit son atelier et s’offre au lecteur dans un cadre de verre en train d’écrire le poème.

2ème mouvement : le lecteur assiste au travail d’écriture

Il fait alors part des difficultés qu’il rencontre : il peine à définir la pluie. Il fait part de ses hésitations et partage linguistiquement sa confusion.

Il élargit notre horizon, la pluie en tant que telle est désormais au premier plan.

Il cherche ses mots : « ce n’est point de la bruine » il écarte du vocable et choisit les termes qu’il va employer pour son poème. Il utilise une stratégie de disqualification dont il nous fait part, il ne nous montre pas uniquement le résultat de sa recherche mais également son action et son chemin de réflexion et les difficultés auxquelles il est confronté.

 Il éprouve des difficultés à nommer cette pluie et choisit de la designer avec des pronoms « ce n’est pas/point/cela » ce qui évite de la nommer. Il fait une série de tentatives pour trouver une description de la pluie et réussir à correctement la nommer. L’emploi du « ce » a une double valeur : convie le lecteur au sein de l’espace dans lequel il écrit grâce au déictique et renvoie au poème lui-même en train de s’écrire par sa valeur anaphorique. Il montre un objet du monde qu’on ne pourrait pas voir si on n’était pas dans l’endroit de l’énonciation.

La nue permet une représentation imagée sous la forme d’une étreinte des cieux. La personnification de la nue est virilisée avec bourru et attraper auquel s’ajoute une connotation érotique avec l’idée de possession de la terre.

Ensuite vient une approche très différente, la phrase exclamative permet la rupture de l’énoncé et fait rentrer dans le poème un nouvel actant « les grenouilles » c’est un emploie métaphoriques qui désigne les humains sous la pluie ref Aristophane. Cette phrase change le thème du poème, pirouette énonciative ce qui donne un côté humoristique au poème, apparition d’un nouveau perso, la grenouille, figure enfantine et légère.

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