La Muse qui est la Grace; Paul Claudel
Commentaire de texte : La Muse qui est la Grace; Paul Claudel. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Charles BAZEROLLE • 9 Décembre 2023 • Commentaire de texte • 1 186 Mots (5 Pages) • 371 Vues
Dès le début du XXème siècle Paul Claudel marque la littérature avec des œuvres fusionnant spiritualité religieuse et création artistique. Dans un contexte de bouleversement de la société, le poète se distingue par son engagement dans la foi. « La Muse qui est la grâce » est un exemple frappant de la jonction entre art et religion. Le passage que nous étudions constitue la fin de la quatrième des cinq odes du recueil à travers laquelle, le poète est en communion avec une force divine. Nous pouvons donc nous demander comment dans ce texte Claudel à travers une écriture nouvelle illustre une oscillation du poète entre son appartenance aux hommes et la célébration de Dieu? Dans un premier temps nous étudierons les sentiments humains du poète puis dans un second temps nous analyserons la transcendance du poème.
Le long de son poème, Paul Claudel témoigne de son appartenance aux hommes par ses sentiments.
Tout d'abord, le lyrisme est présent dans toute l’ode. L’auteur nous montre un besoin de liberté à travers le vers “ Voici le dépliement de la grande Aile poétique”. Il métaphorise cette liberté en “Aile poétique”. Par la suite, le poète exprime ses faiblesses humaines par l’ hyperbole “tonne orgiaque” qui exprime une immense débauche. Enfin, dans ce vers "Que m'importe tous les hommes à présent ! ce n'est pas pour eux que je suis fait” Paul Claudel met en évidence un sentiment d'indépendance et de détermination de la part de l'artiste.
Ensuite, le sentiment humain et l'état d'esprit le plus présent sont l'ivresse du poète ainsi que son excitation et son enthousiasme. En effet Claudel adopte le champ lexical de la musique : “mouvements”, “marche”, “mesure”, “trompette”, “rythme” et “musique”. A travers ce champ lexical le poète nous montre son état d'esprit enthousiaste,qui est à l’origine de son inspiration. Nous pouvons aussi relever l'utilisation de phrases exclamatives. De fait, le poète utilise 13 phrases exclamatives, ce qui nous témoigne de son extase. Le rythme donné dans cette ode est aussi très important pour faire ressentir la fougue de l'auteur. Le rythme est donné par des assonances telles que « ah je suis ivre [...] Je suis livré » mais aussi par des rimes intérieures : “ vois “ “joie” ; “sacrée” “bouchée” . Paul Claudel nous montre donc une ivresse et une fougue causée par une force supérieure à sa nature humaine .
Enfin, l'auteur semble refuser son appartenance au monde des hommes. En effet, il les tient à distance en les différenciant de lui avec dix répétitions du “vous”. Par cette anaphore l'auteur nous dévoile qu'il ne se compte pas parmi les autres hommes de ce monde. Il s’en différencie clairement dans l'alexandrin « pas aucune de vos phrases que je ne sache reprendre ». Dans cet Alexandrin, Paul Claudel met en avant le déterminant possessif “vos” et leur prouve distinctement qu'il est supérieur. Enfin il prouve son indifférence par rapport à l’avis des autres avec la répétition “que m'importe” que l’on retrouve trois fois dans son ode. Il est prêt à s'affranchir de l'opinion des hommes pour suivre sa propre voie créative.
Le lyrisme, l’expression de ses sentiments font du poète un homme qui cependant se sent différent de ses semblables. Ne pouvant nier son appartenance aux hommes, il ouvre un dialogue pour célébrer son Dieu.
Dans ce poème, le poète est aussi transcendé et célèbre la religion à travers son écriture et la forme de son ode.
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