La Princesse de Clèves “voir sans être vu” de “Il vit beaucoup de lumières” à “nul autre amant”
Fiche de lecture : La Princesse de Clèves “voir sans être vu” de “Il vit beaucoup de lumières” à “nul autre amant”. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sandrob • 28 Mars 2023 • Fiche de lecture • 1 126 Mots (5 Pages) • 208 Vues
Etude linéaire : La Princesse de Clèves “voir sans être vu” de
“Il vit beaucoup de lumières” à “nul autre amant”
Intro :
Genre du texte et ses caractéristiques :
Ce texte est un roman historique de Madame de La Fayette paru en 1678.
Auteur, détails biographiques liés à l’œuvre :
Comme souvent au 17ème siècle, ce roman est né de la collaboration de plusieurs auteurs avec Mme de Lafayette. Publié anonymement car il est mal vu à l’époque qu’une femme écrive, il obtient un réel succès dès sa sortie. L’auteure, familière de la Cour, s’en est inspirée pour la rédaction de son œuvre mais elle s’est également longuement renseignée sur la Cour d’Henri II.
Situation dans l’histoire littéraire et caractéristiques du mouvement :
La Princesse de Clèves marque un tournant dans la littérature, au carrefour de plusieurs mouvements comme la préciosité ou le classicisme, il ouvre la voie à un nouveau genre : le roman psychologique et est considéré comme le premier roman moderne.
Oeuvre résumée :
Cette œuvre raconte l’amour impossible entre Mme de Clèves et M de Nemours. Mme de Lafayette commence par présenter les personnages de la Cour d' Henri II et leurs relations puis narre la vie de son héroïne et dresse son portrait moral au cours du roman.
Situation de l’extrait dans l’oeuvre:
L’extrait étudié se situe dans la quatrième et la dernière partie du roman. La princesse de Clèves s’est retirée dans sa propriété de Coulommiers pour fuir l’amour qu’elle éprouve pour le duc de Nemours. Pour voir celle qu’il aime, ce dernier s’introduit la nuit tombée dans son jardin en escaladant les palissades “fort hautes”. L’extrait débute après qu’il ait réussi à y entrer.
Extrait résumé :
Cette scène commence comme une scène de voyeurisme mais on y découvre ensuite les sentiments des personnages.
Problématique :
Comment Mme de Lafayette transforme une scène d’espionnage amoureux en scène romantique ?
Mouvements du texte :
Lignes 1 à 4 : L’approche de M de Nemours
Lignes 4 à 7 : Description de Mme de Clèves
Lignes 8 à 18 : L’aveu indirect de la réciprocité de l’amour de la princesse pour le duc
Lignes 19 à 23 : Commentaire du narrateur
citation | procédé | analyse | |||
“beaucoup de lumières” | La lumière émise par les lieux semble faite pour attirer M de Nemours. Cela peut être une métaphore de l’aura de la princesse ? | ||||
“toutes les fenêtres en étaient ouvertes” | L’ouverture des fenêtres donne au duc l’impression que la princesse devient ainsi accessible. | ||||
“toutes les fenêtres en étaient ouvertes” | allitération | Évoque les battements du coeur du Duc. | |||
“le cabinet” | substantif | Désigne l’intimité du lieu où la Princesse pense être seule et à l’abri des regards. | |||
“en se glissant..il s’en approcha.. Il se rangea” | Verbes d’action avec alternance de mouvements et d’arrêts | Le duc s’approche sans se montrer, il paraît hésitant comme pour cacher les sentiments qui le bouleversent. | |||
“trouble” “émotion” | champ lexical de l'appréhension amoureuse | ||||
“qu’il est aisé de se représenter” | proposition subordonnée relative | Mme de Lafayette incite le lecteur à partager les émotions de M de Nemours pour en renforcer l’intensité. | |||
“Madame de Clèves” | l’auteure termine sa phrase par Mme de Clèves pour en introduire sa description et confirmer sa présence. | ||||
Dans cette première partie, l’auteure pose le cadre de la scène, tout en nous divisant entre l’étrangeté de l’approche de M de Nemours et son élan amoureux. | |||||
“elle était seule” | adjectif | Renforce l’intimité du cadre et le fait que la princesse se croit à l’abri des regards, en contraste avec le voyeurisme du Duc. | |||
“Il vit...il la vit...cette vue” | anaphore et polyptote | Mme de Lafayette veut insister sur la vision dans cette phrase. L'extrait étudié commence déjà par “il vit beaucoup de lumières”.. | |||
“ il faisait chaud” | métaphore | Fait penser à la chaleur qui brûle le coeur du Duc | |||
“qu'à peine fut-il maître du transport” | registre lexical de la passion amoureuse | Le Duc est submergé par ses émotions à la vue de “cette admirable beauté” . Mme de Lafayette utilise cet hyperbole pour montrer l’intensité de la passion de Mr de Nemours. | |||
“elle n’avait rien sur sa tête et sur sa gorge, que ses cheveux confusément rattachés” | Même sans sa parure, aux yeux du duc la princesse a une “admirable beauté”. Pour les mœurs de l’époque, la princesse est dévêtue ce qui donne un aspect dérobé à cette vision. | ||||
Mme de Lafayette nous montre l’intensité de l’amour du duc qui ressent des émotions fortes à la simple vue de la princesse non apprêtée mais continue à nous diviser par cette scène de voyeurisme. Malgré l'érotisme voilé de la scène, les règles de bienséances sont respectées car Mme de Clèves se pense être seule. | |||||
“ pleines de rubans”..“c’étaient des mêmes couleurs qu’il avait porté au tournoi” | registre chevaleresque et héroïque | Le choix de ces objets par Mme de Clèves est une preuve irréfutable de son amour pour le Duc. Le “tournoi “ et ”les couleurs” font de Mr de Nemours un chevalier du Moyen-Age, en écho avec son acte de bravoure pour escalader les “palissades”. | |||
“elle en faisait des noeuds à une canne des Indes” “qu’il avait porté “ | |||||
“avec une grâce et une douceur que répandaient sur son visage les sentiments qu’elle avait dans le coeur” | La passion de la Princesse est intense mais tout en retenue, ses sentiments sont distingués, tout en élégance en respectant les codes du classicisme et de la préciosité. | ||||
“ se mit à regarder ce portrait avec une attention et une rêverie que la passion seule peut donner” | Litote Jeu de regards et de miroir Parallélisme | Confirmation de la réciprocité de leur amour par l’aveu des sentiments de Mme de Clèves au travers les émotions qu’elle laisse transparaître en admirant le portrait du duc. Ses émotions sont tout en retenue, évoquées par la litote “ attention et rêverie" pour évoquer sa “passion” pour le Duc. Elle “se mit à regarder “ le portrait de celui qui la regarde. On peut penser à une métaphore de la réciprocité de leurs sentiments. | |||
Cette troisième partie confirme la réciprocité de leur passion. Mme de Clèves y fait un aveu indirect de ses sentiments.Elle se dévoile complètement, sans artifice, dans son intimité, témoigne de son amour inconditionnel. | |||||
“On ne peut exprimer” “dans le plus beau lieu du monde”” qu’il adorait “c’est ce qui n’a jamais été goûté ni imaginé par nul autre amant” | hyperbole superlatif | Mme de Lafayette nous montre la grandeur de la passion du Duc. La voix du narrateur nous dévoile l’intensité de cette passion telle qu’elle va au-delà des mots. | |||
“la voir sans qu’elle sût qu’il la voyait et la voir” | anaphore et polyptote jeu de propositions subordonnées | On retrouve ce jeu de regard et de miroir, on ne sait plus qui regarde qui , dans une boucle d’admiration. | |||
Cette dernière partie par la voix du narrateur nous plonge dans l’Amour absolu entre la Princesse de Clèves et le Duc de Nemours. Le tableau paraît figé, idyllique et le temps semble s’être arrêté. |
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