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L'ennemi, Baudelaire

Fiche de lecture : L'ennemi, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Juin 2023  •  Fiche de lecture  •  804 Mots (4 Pages)  •  196 Vues

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L’ennemi

Baudelaire

Le sonnet «  L'ennemi » extrait de la section « Spleen et idéal » des Fleurs du Mal de Baudelaire, parle du temps au double sens du terme : a la fois comme durée (le temps qui passe) et comme état de l'atmosphère (pluie, orage, soleil).

Problématique  :

 

 Comment le temps est-il représenté par Baudelaire ?

Nous verrons dans cette analyse que le temps dominateur et

destructeur (I) a une influence négative sur le poète et sur son art (II).

I – Le temps : un ennemi dominateur et destructeur

A-Une personnification du temps

 Le temps est personnifié dans ce sonnet. voire même allégorisé (allégorie est la représentation concrète d'une idée abstraite), comme l'indique la présence de la majuscule au second tercet : «Le Temps mange la vie» (v. 12). Le temps occupe une position dominante dans ce poème. Ainsi, au vers 12, «  le Temps » est sujet du verbe manger, tandis que « la vie »  est complément d'objet direct. Cette syntaxe met en valeur la supériorité du temps sur la vie.

B-Le poète dépersonnalisé

 Cette personnification du temps entraîne une dépersonnalisation progressive du poète.

Ainsi, à la dernière strophe, le « je » du poète devient un  « nous » général

 « qui nous ronge » (v. 13) et «que nous perdons » (v. 14). L'emploi du présent de l'indicatif (« croît et se fortifie ») renforce l'impression de vérité générale encore soulignée par l'emploi de tournures impersonnelles « qu’il reste en mon cœur » (v. 4), «qu'il faut employer la pelle et les râteaux » (v. 6).

Ces tournures impersonnelles montrent un poète passif et impuissant contre le temps.

C-Le poète vampirisé

Le Vampire est un bourreau, il symbolise la destruction et la mort.

Dans « L’ennemi », le vampire, c’est le temps qui se nourrit du sang du poète, de sa personne, et de la vie en général (vers 12: « Le Temps mange la vie )

On relevé ainsi le champ lexical de la nourriture : « fruits » (vers 14), « aliment »(vers 12),

« ronge »(vers 13).

On retrouve d’ailleurs une image similaire du temps dans le poème « L’Horloge » (qui clôt la section spleen et idéal) : « Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde » (vers 12 du poème « L’Horloge »)

En outre, ce champ lexical de la nourriture est associé à celui de la vitalité et de la force : « vermeils », « vigueur », « vie », « cœur », « croît et se fortifie »(vers 12)

Le rapprochement sonore entre « vigueur » et « vie » renforce l’idée selon laquelle le temps se fortifie en prenant la vie d’autrui.

II – Les effets du temps sur le poète 

A-Le poète entre espoir et désespoir 

Dans « L’ennemi », le poète oscille entre espoir et désespoir. Les deux premiers vers introduisent cette dualité : « Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage, traversé çà et là par de brillants soleils ».

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