Ionesco, Rhinocéros
Dissertation : Ionesco, Rhinocéros. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Maxime Morin • 24 Octobre 2023 • Dissertation • 702 Mots (3 Pages) • 190 Vues
Le 20e siècle fut une période importante pour l'art, où certaines créations artistiques ont franchi les barrières du réalisme nous permettant d’explorer le quotidien mouvementé de la vie humaine. "Rhinocéros" d'Eugène Ionesco en fait parti, se hissant au sommet du mouvement du théâtre absurde. Dans un théâtre où la réalité est mélangée et tordue pour nous montrer les côtés les plus étranges de la société et des gens. Dans ce contexte, la symbolique du monstre dans "Rhinocéros" prend une signification profonde et pleine de sens, révélant les tensions entre la conformité et l'individualité, la communication et l'aliénation, offrant ainsi une réflexion perspicace sur les défis de l'homme face à un monde en mutation. Nous plongeons dans les profondeurs du texte pour comprendre comment Ionesco utilise le monstre comme un miroir déformant de notre réalité tout en reflétant à la fois nos peurs et nos rêves.
Tout d’abord, dans "Rhinocéros", le monstre prend une signification bien plus profonde. On peut le voir comme une métaphore en lien au conformisme, où les gens se transforment littéralement afin d’entrer dans le moule de la société, engendrant une perte d'identité et de valeurs individuelles. Quand ils se métamorphosent en monstres, ils abandonnent leur propre identité pour être juste un morceau du groupe, renonçant à ce qui les rend uniques. Lors d’un échange entre Jean et Bérenger, celui-ci dit : « Réfléchissez, voyons, vous vous rendez bien compte que nous avons une philosophie que ces animaux n’ont pas, un système de valeurs irremplaçable. » (P. 105) L'auteur livre un parallèle entre les individus et le monstre pour mettre en lumière les dangers d'une société uniformisée. Par ailleurs, cette transformation peut aussi être vue comme une forte critique des politiques et des idées toutes-puissantes. À la fin de la pièce, Bérenger se retrouve à être le seul qui n’est pas transformé, lançant au passage un cri du cœur : « Eh bien tant pis! Je me défendrai contre tout le monde! […] Contre tout le monde, je me défendrai! Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu’au bout! Je ne capitule pas. » (P.162) Bérenger résiste à la pression sociale et refuse de se conformer à la norme imposée par la majorité. Ce passage montre comment l'auteur critique les régimes totalitaires et le fait de suivre aveuglément les idées dominantes mettant en avant, l'importance de la diversité des opinions et de la préservation de l'humanité face à la montée du totalitarisme.
Ensuite, le monstre représente l'aliénation croissante des individus face à leur propre humanité et de leur fragilité. Les gens qui se transforment en rhinocéros en viennent à perdent leur capacité de se comprendre et sont dépourvu d’empathie face aux autres. Peu de temps avant sa transformation, Jean explique à Bérenger qu’ils se doivent de revenir aux sources : « J’en ai assez de la morale » (P.104), « La morale est antinaturelle. » (P.104), « Il faut reconstituer les fondements de notre vie. » (P.105), « Démolissons tout cela, on s’en portera mieux. » (P.105). Il suggère que la morale est quelque chose d'artificiel et de contraignant. Il croit que la solution serait d’opter pour un retour aux "sources", c'est-à-dire à un état plus primitif, où les gens seraient libres des contraintes morales et sociales. Cette fragilité met en évidence la complexité de la nature humaine, offrant ainsi une réflexion profonde sur les masques que nous portons.
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