Introduction sur le conte philosophique

        Le XVIIIème siècle en France, ou siècle des Lumières, est marqué par la naissance de nouvelles idées et voit pourtant se renforcer une censure des ouvrages littéraires. Celle-ci n'épargne ni les philosophes, ni les hommes de lettres, pas plus que les éditeurs ou les simples colporteurs qui risquent l'emprisonnement ou les galères, pour délit d'expression. Les premiers philosophes engagés apparaissent, et vouent leurs écrits et leurs interventions au service de la liberté de penser, de croire, de la tolérance et de la justice. Ces derniers remettaient tout en question. La plume était, en ce sens, une arme redoutable. Et devant la censure, la question de la liberté d’expression devenait des plus urgentes. Pour contourner cette dernière, les écrivains ont inventé de nombreux stratagèmes comme par exemple le conte philosophique. Ce qui nous emmène à nous demander si ce dernier est une forme littéraire efficace pour dénoncer les abus et dysfonctionnements de la société.

Le conte philosophique, sous genre de l’apologue,  se développe en France notamment sous la plume de Rousseau et de Voltaire, principal représentant de ce genre, Candide et Zadig étant ses œuvres les plus représentatives. Le terme « conte philosophique » peut sembler oxymorique car le conte appartient au monde imaginaire tandis que la philosophie désigne la quête perpétuelle de la vérité.  Le mode narratif du conte permet en effet d’utiliser des moyens subversifs comme des situations, lieux et personnages imaginaires pour délivrer des questionnements et un message philosophique. 

 C’est ainsi que les auteurs de ce genre littéraire vont faire passer leurs idées, pour éviter la censure que subissent les philosophes à cette période, en insérant dans une fiction un contenu édifiant et satirique. Le conte philosophique critique le pouvoir en place ou les tendances d’une société comme dans Candide. Voltaire y dénonce de multiples sujets comme des conceptions issues de la Bible, l’ordre social , les illusions de l'Optimisme qui lui paraissent à la fois ridicules et dangereux. On se pose donc la question suivante : Le recours au conte philosophique est il le meilleur moyen de convaincre et d’instruire les hommes de nouvelles idées  ? Dans un premier plan nous verrons comment le conte philosophique est efficace pour instruire. Puis dans un second temps nous aborderons le fait qu’il n’est pas efficace pour faire passer des idées.

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