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Fiche de lecture sur Les identités meurtrières d'Amine Maalouf

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Par   •  20 Août 2024  •  Fiche de lecture  •  1 652 Mots (7 Pages)  •  74 Vues

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Fiche de lecture sur Les identités meurtrières

Auteur : Amin Maalouf

Date : 1998

Genre : Essai

Les identités meurtrières est un essai rédigé par Amin Maalouf qui questionne la question d’identité et les conflits qu’elle peut déclencher. Il défend une définition multilatérale du concept d’identité et insiste sur la complexité de celle-ci. Il interroge également l’évolution de la mondialisation dans nos modes de vies et si cela impliquerait à certaines populations le reniement et la négation de soi pour une intégration réussie au monde extérieur. Nos différences, qu’elles soient ethniques, religieuse ou sociales empêcheraient elles la cohésion du groupe et mèneraient-elles nécessairement au conflit ? C’est un livre qui peut être pris comme un mode d’emploi, pour permettre l’affirmation de soi dans un monde changeant et qui tend à l’uniformisation des peuples et des cultures.

Thèmes principaux de l’œuvre :

  • Remise en question des stéréotypes religieux : Maalouf remet en question la perception de l'islam comme une religion intolérante et explore la compatibilité du christianisme avec la démocratie et la modernité.
  • Critique de la vision simpliste de la domination occidentale : Maalouf remet en question l'idée que l'islam est le principal facteur de despotisme au Moyen-Orient, soulignant que cette tendance est également présente dans d'autres régions du monde.
  • Réflexion sur la mondialisation et la diversité culturelle : Maalouf souligne les opportunités offertes par la mondialisation pour revitaliser les langues et les cultures, tout en exprimant la préoccupation que certaines cultures soient marginalisées au profit d'une uniformisation culturelle.
  • Appel à l'engagement actif dans la construction d'un monde en évolution : Maalouf encourage les individus à s'engager activement dans la mondialisation pour préserver leurs propres cultures et favoriser une réciprocité des influences culturelles à l'échelle mondiale.

Résumé :

Tout d'abord, Amin Maalouf s'interroge sur la raison pour laquelle l'islam est souvent perçu comme une religion intolérante, tandis que le christianisme est considéré comme compatible avec la démocratie et la modernité. Il remet également en question l'idée selon laquelle l'islam serait seul responsable du despotisme dans les pays du Moyen-Orient, en soutenant que ce mépris de l’Occident est partagée par d'autres nations du tiers-monde. Maalouf explore également la difficulté rencontrée par le Sud global pour embrasser la modernité, principalement parce qu'elle est perçue comme une construction occidentale.

Maalouf remet également en question l'accent mis sur l'influence des religions sur les sociétés, suggérant que l'inverse est tout aussi significatif. Il soulève la question de la perception négative de la mondialisation par les sociétés non occidentales en raison de son origine étrangère et de la monopolisation de la modernité par l'Occident, ce qui entrave le véritable développement des pays marginalisés.

Cependant, Maalouf met également en avant les opportunités offertes par la mondialisation, telles que la renaissance des langues et des cultures, ainsi que l'évitement de l'uniformité culturelle. Il apprécie la richesse culturelle et l'accessibilité des ressources provenant de différents continents, rendues possibles par les avancées technologiques. Il souligne l'importance des influences culturelles réciproques, en veillant à ce que nos propres cultures soient représentées et diffusées dans le monde entier.

Maalouf critique une attitude défaitiste et passive qui déplore un monde en mutation. Il déplore la popularisation excessive de l'anglais et la négligence des autres langues européennes au sein de l'Europe elle-même. Il insiste sur le fait que la majorité ne rime pas nécessairement avec démocratie, exhortant les individus à s'engager activement dans l'aventure humaine de la mondialisation afin d'éviter l'érosion ou la disparition de leurs propres cultures.

But de l’auteur à travers son ouvrage :

Il cherche à comprendre de quelle manière la mondialisation exacerbe les comportements identitaires, et de quelle manière elle pourrait un jour les rendre moins meurtriers. Il cherche à remettre en question les idées préconçues et nous invite à une réflexion critique et au-delà, être acteur du monde dans lequel nous évoluons.

Citations :

« Si l’on faisait l’histoire comparée du monde chrétien et monde musulman, on découvrirait d’un côté une religion longtemps intolérante, porteuse d’une évidente tentation totalitaire, mais qui s’est peu à peu muée en une religion d’ouverture ; et de l’autre côté une religion porteuse d’une vocation d’ouverture, mais qui a peu à peu dérivé vers des comportements intolérants et totalitaires. »

« Lorsque j’observais l’ayatollah Khomeiny, entouré de ses Gardiens de la Révolution, qui demandait à son peuple de compter sur ses propres forces, qui dénonçait « le grand Satan » et se promettait d’effacer toute trace de la culture occidentale, je ne pouvais m’empêcher de penser au vieux Mao Zedong de la Révolution culturelle, entouré de ses Gardes rouges, qui dénonçait le « grand tigre en papier » et promettait d’effacer toute trace de la culture capitaliste. »  

« On donne souvent trop de place à l’influence des religions sur les peuples et leur histoire, et pas assez à l’influence des peuples et de leur histoire sur les religions. L’influence est réciproque […] la société façonne la religion qui, à son tour, façonne la société »

« Pourquoi lorsque la civilisation de l'Europe chrétienne eut pris l'avantage, toutes les autres se sont-elles mises à décliner, pourquoi ont-elles toujours été marginalisés, d'une manière qui paraît aujourd'hui irréversible ? Sans doute, parce que l'humanité avait désormais les moyens techniques d'une domination planétaire. Mais laissons de côté le mot domination, disons plutôt : l'humanité était mûre pour l'éclosion d'une civilisation planétaire ; l'œuf était prêt à être fécondé, L'Europe occidentale l'a fécondé. »

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