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Des Grands, Moraliste, IX

Fiche : Des Grands, Moraliste, IX. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Janvier 2024  •  Fiche  •  1 259 Mots (6 Pages)  •  118 Vues

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Des Grands, Moraliste, IX

INTRODUCTION

Entre les XVIe et XVIIIe siècles, l'élaboration du concept d'"honnête homme" draine avec lui tout un idéal de politesse, de bienséance et de sociabilité. Cet idéal se propage en particulier par la littérature.

Jean de La Bruyère, moraliste phare du siècle de Louis XIV, n'est pas en reste et, dans son ouvrage intitulé Les Caractères, publié par vagues successives, entre 1688 et 1694, ne cesse d'examiner les comportements à l'aune de ce même concept d'honnête homme.

Ce texte, inclus dans le chapitre « Des Grands », qui succède à « De la ville » et « De la cour », s’y rattache étroitement. Il a été composé en deux temps : le second paragraphe intégré dans la quatrième édition, se présente comme une définition, contrastant avec le long ajout de la sixième édition, beaucoup plus critique. Comme fréquemment dans Les Caractères, La Bruyère y fait œuvre de moraliste, en dénonçant l’opposition, valable dans toutes les catégories sociales, entre l’apparence affichée et la réalité profonde.

Comment le ton adopté par La Bruyère met-il en valeur sa critique morale de l’homme ?

1ère Partie : une introduction critique (des lignes 1 à 6)

Le blâme des passions

1. La Bruyère utilise une longue phrase nominale pour introduire l’idée d’une identité entre la cour et la ville. Il le fait en utilisant une énumération de reproches.

2. Il utilise un lexique péjoratif pour critiquer violemment l’homme en général. Il ouvre son énumération avec le mot “passions”.

3. La Bruyère s’inscrit dans le courant philosophique et moral de son siècle. Cependant, contrairement à Descartes, il considère que les passions sont dangereuses et que l’homme en devient la victime.

1. Les termes “faiblesses” et “petitesses” diminuent la grandeur que l’homme semble avoir en société.

2. L’homme est présenté comme étant déformé par des “travers d’esprit”.

3. Le trouble social causé par les passions est amplifié par l’utilisation d’un rythme binaire à la fin de la phrase d’introduction.

4. Ces passions provoquent des conflits dans les familles et entre les proches.

5. Ces passions sont basées sur des sentiments contradictoires, tels que les “envies” et les “antipathies”.

6. Ces sentiments font perdre de vue la raison et la mesure, ce qui conduit à des excès.

Généralisation de la critique

1. L’adverbe “Partout” est utilisé pour critiquer l’homme en général, en élargissant l’idée des “brouilleries”.

2. La phrase se construit en deux parties, avec une diminution du nombre d’éléments de sept à cinq. Dans les deux cas, l’adjectif “mauvais” est répété pour souligner la critique des conflits.

3. Le texte commence par la situation dans les familles. Il met en évidence les sentiments conflictuels entre les belles-mères, les brus, les maris et les femmes. Cela suggère l’échec des mariages.

4. Il confirme ensuite l’échec des mariages par une série de trois éléments : les divorces, les ruptures et les mauvais raccommodements.

5. Le texte met ensuite l’accent sur la dimension psychologique. Il souligne d’une part la subjectivité irrationnelle qui conduit à l’arbitraire, et d’autre part le rôle nocif que peut jouer le langage dans ces conflits.

2ème Partie : pour comparer la ville et la cour (des lignes 6 à 17)

La fin du paragraphe entreprend de comparer les deux lieux, la « cour » et la « ville », en trois étapes : il pose d’abord sa thèse, la similitude, puis il établit des différences, ensuite niées brutalement.

La similitude affirmée

1. La Bruyère oppose ce qu’on appelle de “mauvais discours”, ou la fausseté, à la vérité de sa thèse.

2. Sa thèse est basée sur une observation précise : avec de bons yeux, on peut voir la petite ville, la rue Saint-Denis, comme si elles étaient transportées à V** ou à F**.

3. Les initiales V** et F** sont une énigme courante dans les remarques et les portraits de La Bruyère.

4. Il y a une opposition entre la “petite ville”, qui reflète le mépris

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