LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Corneille, Le Cid, Acte 1, scène 6

Commentaire de texte : Corneille, Le Cid, Acte 1, scène 6. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Février 2023  •  Commentaire de texte  •  1 697 Mots (7 Pages)  •  983 Vues

Page 1 sur 7

Luka

Commentaire de texte Acte 1 scène 6 du Cid.

Le Cid est une tragi-comédie de Pierre Corneille, dramaturge et poète du français du XVII siècle, écrite en 1637.Cette tragi-comédie a été mise en œuvre dans un contexte historique assez mouvementé. En effet, la France est alors menacée dans ses frontières et les nobles s’opposent à l’autorité du Roi.

Le Cid nous raconte l’histoire de Don Rodrigue, un jeune et valeureux noble de la cour d’Espagne follement amoureux de Chimène qui se voit contraint de faire un choix entre amour et honneur. Juste avant la scène 6 de l’acte 1, Rodrigue apprend par l’intermédiaire de son père Don Diègue que celui-ci a été terriblement humilié par le père de Chimène. Don Diègue implore son fils de le venger.

Rodrigue, seul sur scène, doit alors dans un monologue faire face à un choix impossible : sauver l’honneur de sa famille ou conserver l’amour de sa maitresse Chimène. C’est ce qu’on nomme un dilemme Cornélien. La scène 6 de l’acte 1 est très importante pour la suite de l’œuvre puisque le choix que s’apprête à faire Don Rodrigue orientera le déroulement de la tragi-comédie.

Dans ce commentaire, nous nous demanderons en quoi ce passage est original par sa forme et son illustration du dilemme Cornélien et en quoi il démontre une vision optimiste de l’homme face au destin.

Pour répondre à cette problématique, nous commencerons par évoquer dans une première partie la manière dont ce texte est poétique et au service du lyrisme. Puis dans une deuxième partie, nous étudierons de la situation tragique du passage provoquant le pathétique. Enfin nous nous intéresserons à la dimension argumentative du passage au service de l’héroïsme.

Dans un premier temps, Corneille a utilisé pour démontrer l’originalité de la forme et de l’illustration du dilemme Cornélien, une structure très poétique, mise en lumière par l’usage réguliers des stances. Les stances sont des strophes hétérométriques qui offrent généralement un sens commun dans un texte ainsi qu’une signification sous-jacente que l’on peut découvrir en analysant la construction et l’agencement des mots. Dans ce passage, les stances sont très utilisées pour exprimer le conflit intérieur que subit Don Rodrigue.

En effet, l’auteur utilise l’hétérométrie des stances pour jouer sur le rythme.

Ainsi, les vers les plus cours donnent à Don Rodrigue l’occasion d’exprimer son émotion par l’intermédiaire des lamentations ou des plaintes : « O Dieu l’étrange peine » ligne 298. En revanche, les vers les plus longs permettent au protagoniste de mettre en place des raisonnements pour décider du choix à faire : « je dois à ma maitresse aussi bien qu’à mon père » (ligne 322).

La présence fréquente de différentes figures de styles met également en valeur le côté poétique du texte. En effet, une grande partie des vers de ce passage, comportent des figures de style. Cela est notable dès le premier vers de la scène :« Percé jusques aux fonds du cœur ». Ici, nous pouvons remarquer une métaphore du cœur ainsi qu’une hyperbole du désespoir que ressent Rodrigue accentué par la préposition « jusques au ».

On peut également constater la présence du prénom Chimène à la fin de chaque stance : « Et l’offenseur le père de Chimène » ligne 300, « Faut-il punir le père de Chimène » ligne 310 « Puisqu’après tout il faut perdre ma Chimène » ligne 340 , « Si l’offenseur est père de Chimène » ligne 350.

Cette répétition du prénom Chimène à la fin de chaque stance met en lumière la poésie du texte en nous montrant l’amour inconditionnel que Rodrigue porte pour son maitresse et le déchirement qu’il ressent à s’en séparer.

Ce passage peut donc être considéré comme poétique grâce à la présence de stances qui donnent un rythme à la scène, aux nombreuses figures de style et à la répétition du mot « Chimène » à la fin de chaque stance. La dimension poétique de ce texte met également en valeur un autre élément important : le lyrisme.

En effet, l’originalité du texte par le dilemme Cornélien et la démonstration d’une vision optimiste de l’homme face au destin, est également mise en lumière par le lyrisme du passage. Le lyrisme est un genre littéraire caractérisé par l'expression exaltée des sentiments, des passions. Cela est illustré par l’emploi très fréquent de la première personne du singulier « je » qui renforce grandement l’expression des sentiments de désespoir du protagoniste : « Je dois » « j’attire » « je m’accuse ».

De plus, Don Rodrigue parle dans un monologue, il est donc son propre interlocuteur, cela permet à celui-ci d’exprimer très distinctement son ressenti et ses émotions notamment dans des phrases interrogatives : « M’es-tu donné pour perdre ma Chimène ? » ligne 320

Nous pouvons aussi constater une révélation du sentiment amoureux que le personnage principal porte pour sa maitresse Chimène avec notamment un champ lexical

...

Télécharger au format  txt (10 Kb)   pdf (57.1 Kb)   docx (11.3 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com