Commentaire de l’Albatros de Baudelaire
Commentaire de texte : Commentaire de l’Albatros de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar rachel.carmen.n • 12 Avril 2023 • Commentaire de texte • 1 114 Mots (5 Pages) • 220 Vues
Commentaire de l’Albatros de Baudelaire.[pic 1]
Extrait de ‘’Spleen et idéal’’, la deuxième partie du recueil Les Fleurs du Mal, le poème L’Albatros narre une scène de vie en mer dans laquelle les hommes tournent en dérision ces grands oiseaux marins. Le portrait que dépeint Baudelaire des albatros et de leurs bourreaux, les marins, nous amène à la réflexion. Quelle est la portée symbolique de cette narration ? Si dans un premier temps le poète rend compte de la cruauté des marins envers les albatros, nous remarquerons par la suite la valeur symbolique que Baudelaire accorde à ces oiseaux et enfin comment cette scène anecdotique reflète l’inadaptation du poète au monde qui l’entoure.
Dans un premier temps, Baudelaire choisit d’introduire les albatros en parfaite symbiose avec leur environnement naturel, la mer.
En effet, le lecteur est rapidement plongé dans l’univers de ces oiseaux grâce aux différents procédés utilisés par l’auteur. Les rimes en -mer du premier quatrain associées au vaste champs lexical du monde marin aide le lecteur à comprendre le cadre de vie des albatros.
Par ailleurs des périphrases telles que : ‘’ ces rois de l’azur’’ ou bien ‘’ce voyageur ailé’’ sont utilisées par le poète pour souligner leur majesté ainsi que leur liberté. Ce procédé est particulièrement utile à l’auteur pour exprimer l’osmose entre les oiseaux et leur environnement car les caractéristiques qu’il leurs donne ne leurs sont pas propres, en effet, les mots ‘’azur’’ et ‘’voyageur’’ peuvent respectivement décrire les paysages et les marins.
D’autres part, Baudelaire joue habilement avec les sons en créant deux allitérations. Les deux premiers quatrains font résonner des sonorités fluides à travers deux allitérations en -S puis en -L qui soulignent l’harmonie de leur vol. Ces sonorités sifflantes et fluides servent la volonté de l’auteur de dépeindre le majestueux vol de ces oiseaux.
Cette volonté de symbiose sera rompue par l’arrivée des marins, nuisibles à l’épanouissement des albatros.
Ainsi, le poète prend soin d’évoquer un groupe lorsqu’il parle des marins. Qualifiés d’équipage au premier ver puis caractérisés par leurs huées à l’avant dernier, les marins ne sont qu’acteurs d’un groupe moqueur, brutal envers les oiseaux.
Cette brutalité est d’ailleurs soulignée par l’enjambement entre le premier et le second ver. À la lecture du premier quatrain, le lecteur ne peut reprendre son souffle entre les deux vers car il est poussé par son envie de découvrir la source d’amusement des marins, qualifiée de récurrente par l’auteur. Le verbe prendre, conjugué au présent de l’indicatif, est donc mis en relief pour accentuer le caractère brutal de la capture des albatros.
L’équipage adopte alors une position dominante sur les volatiles marins. Les marins sont sujets des verbes ‘’prennent’’, ‘’agace’’ et ‘’mime’’, qui en plus d’être connotés péjorativement ont un sens actif contrastant ainsi avec le sentiment de passivité des albatros à la lecture du verbe ‘’laissent’’ au ver 7 et au prédicat ‘’est gauche et veule’’ au ver 9.
Ces différents procédés, nous offre la possibilité de comprendre la symbiose entre les albatros et leur milieu, paradoxale à la cohabitation difficile avec les marins qui sont moqueurs et brutes.
La volonté de Baudelaire se dessine au travers des quatrains, en effet, les albatros majestueux et libres en vol, deviennent maladroits et cibles de moqueries un fois au sol.
Le poète utilise des antithèses soulignant le contraste entre la grâce des albatros dans les airs et leur aspect piteux une fois atterrit. ‘’ces rois de l’azur, maladroits et honteux’’ au ver 6 ainsi que ‘’voyageur ailé/gauche et veule’’ au ver 9. Cet enchaînement paradoxal permet au lecteur de bien distinguer les deux mondes si différents pour les albatros.
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