Carnet de lectur de l'Evénement d'Annie Ernaux

CARNET DE LECTURE

PRESENTER ET SITUER L’OEUVRE

Titre : L’EVENEMENT

Année de parution : le  14 mars 2000

Mouvement : Nouveau Roman

Grands évènements contemporains qui illustrent le contexte historique de l’œuvre : 

En 1920, l’Assemblée Nationale vote une loi interdisant l’avortement et la contraception, toute propagande qui empêche la conception d’un enfant est interdit. Le 17 janvier 1975, Simone Veil (ministre de la Santé) autorise l’IVG Interruption Volontaire de Grossesse ; la pénalisation de l’IVG est donc suspendu, c’est donc à partir de cette date que les femmes ont le droit d’avorter librement en France.

Ce qu’il faut retenir de cette auteure :

Annie  Ernaux est née en 1940, elle est professeure de lettres agrégée de lettres modernes et écrivaine française du XXe siècle. Elle gagne de multiples prix comme le prix « Renaudot », « Marguerite Yourcenar » ou encore le prix Nobel  de littérature en 2022. Annie Ernaux écrit principalement des romans et récits autobiographiques.

Aspects de sa vie, grands évènements qui l’ont marqués :

Annie Ernaux à travers ses récits autobiographiques met l’accent sur sa vie en nous dévoilant par exemple son avortement clandestin qu’elle a dû pratiquer alors qu’elle n’était qu’une étudiante ; elle ne pouvait pas avoir d’enfant aussi jeune. La mort de son père est un évènement marquant dans sa vie au point qu’elle l’évoque dans un livre, ainsi qu’un lourd secret de famille : Annie Ernaux aurait eu une sœur décédée à l’âge de 6 mois d’une maladie. Ce sont là des évènements qui l’ont fortement marqués.

Ses idéaux, ses combats :

Annie Ernaux est une écrivaine féministe engagée, lors du prix Nobel de Littérature qui lui était destiné, elle déclara : « J’écrirai pour venger ma race ». Elle affirme aussi qu’en France ou dans le Monde pour les intellectuels masculins, les livres écrits par les femmes n’existent pas. C’est ce que Annie Ernaux veut proscrire, et prouver au monde entier que les femmes ont leur place en tant qu’écrivaine. De plus malgré la place importante qu’elle a pris dans le combat féministe, elle a pris également  une place importante dans le combat social ; en 2015, elle s’est engagée contre l’interdiction de manifester après les attentats et ensuite pour soutenir les Gilets Jaunes, elle ne veut plus d’un monde où les inégalités sont présentes. Elle est de gauche, elle soutient Jean Luc Mélenchon, elle appelle aussi à manifester contre l’inflation.

En quoi cette œuvre se démarque-t-elle ?

L’œuvre d’Annie Ernaux se démarque étant donné qu’il s’agit d’un récit autobiographique qui peut permettre à d’autres lecteurs de se reconnaître dans ses paroles. Cette œuvre plonge le lecteur dans un avortement clandestin qui a bouleversé à l’époque la vie d’une jeune étudiante en 1964. Cette œuvre se démarque aussi par  l’abondance de détails au sein de ce roman ; l’autrice transporte le lecteur et lui fait mieux comprendre ce qu’elle vit dans les moindres détails, sans filtre.

Quelles constantes du genre retrouve-t-on dans l’œuvre ?

C’est un roman auto socio biographique

RENDRE COMPTE DE SA LECTURE 

PLAN/ORGANISATION DE L’ŒUVRE 

Cette œuvre est un roman, composé donc du schéma narratif :

 situation initiale : Annie Ernaux se rend dans le service de dépistage, elle attend, observe.

élément déclencheur : se souvient de son passé, l’autrice se souvient qu’elle a déjà été enceinte

péripéties : l’autrice subit un avortement clandestin, elle nous raconte en détail tout ce qu’elle a subit et ressenti

Dénouement : Annie Ernaux finit par avorter

Situation finale : Elle reprend une vie normale

De plus, dans ce roman, elle découpe son œuvre en paragraphe, chaque paragraphe correspond au temps qui passe, c’est-à-dire qu’Annie Ernaux va raconter un moment de sa vie en commençant par des compléments circonstanciels de temps ou de lieu comme par exemple « chaque matin » « lors d’une soirée » ou « la veille au soir ».

PASSAGES RETENUS

J’ai particulièrement aimé la référence à Sœur Sourire qui est une femme homosexuelle  et alcoolique ayant eu une vie difficile, elle est en rupture avec la société, tout comme Annie Ernaux ces deux femmes n’agissent pas dans les normes et les valeurs de la société.  Le fait qu’elle se réfère à elle m’a bouleversé puisque cette religieuse s’est suicidée.

J’ai également apprécié, dans l’intégralité de l’œuvre, les passages entre parenthèse où  Annie Ernaux inscrit ses pensées, son ressenti de la situation ; cela m’a particulièrement déroutée car elle réussit à mettre des mots sur son ressenti du passé. Ses  sentiments sont décrits avec sincérité, ses descriptions tellement précises qu’elle me bouleverse, elle me fait partager sa douleur, on a l’impression de vivre l’avortement près d’elle.

L’accouchement dans les toilettes est un passage significatif  puisque c’est à ce moment qu’Annie Ernaux accouche. Cette situation m’a sidéré puisqu’avec l’aide de O. elle  prend le fœtus mort, le met dans un sac de biscottes vide et le jette dans les toilettes. Je ne m’y attendais pas et j’ai poussé un cri d’effroi. Cette scène est  choquante,  les mots utilisés sont violents et sans filtre. Annie Ernaux  a  souhaité que le lecteur comprenne  ce qu’elle a vécu et les conséquences d’un avortement.

Un autre passage significatif est le soir où elle est allée voir Mein Kampf au cinéma avec des filles de la cité ; l’autrice compare le supplice de l’avortement aux exterminations des juifs dans les camps de concentrations en se disant sa souffrance n’est rien comparée à celle vécue par les Juifs, cette comparaison m’as dérouté. C’est grâce à cette évidence qu’elle va se donner de la force, de la bravoure et réussir à surmonter cette épreuve. Je trouve qu’elle fait vraiment preuve de courage et tenacité, elle est impressionnante.

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