Baudelaire, les Fleurs du Mal : Dans quelle mesure Baudelaire peut-il recréer le monde grâce à la poésie ?

PLAN FLEURS DU MAL

Le mythe d’Orphée accorde au poète et à son art un pouvoir particulier lui permettant de réinventer le monde. Cette quête ne relève pas que du mythe et a été largement assumée par de nombreux poètes comme Baudelaire, dont l’art se situe au carrefour de plusieurs mouvements littéraires comme le symbolisme, le symbolisme, ou le parnasse.

Ce dernier écrit dans le projet d’épilogue aux Fleurs du Mal : « tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». Cette phrase reflète l’entièreté de son recueil : une perpétuelle oscillation entre le spleen, vaste mélancolie sans cause apparente, caractérisée par le dégoût de toute chose, et l’idéal, c’est-à-dire la perfection absolue.

S’il a beaucoup à voir avec le « mal du siècle » dont était victime la génération romantique, le spleen baudelairien en constitue une forme aggravée. Son recueil décrit l’itinéraire d’une conscience écartelée entre l’oppression du Mal et l’aspiration à une idéalité rarement accessible. La poésie moderne se caractérise par cette volonté de déceler une beauté dans la laideur du monde. Il appuie dans cette citation le sens de l’oxymore qu’il a choisi pour titre du recueil. Dans quelle mesure Baudelaire peut-il recréer le monde grâce à la poésie ?

I) Spleen

A) Laideur du monde

L’auteur invite à voir le monde tel qu’il est, sans nous protéger de sa laideur : la terre « grasse et pleine d’escargots » qui nous absorbera.

Thématique du mal présente dans la + longue section ‘Spleen et idéal’ 🡪 spleen :

Terme anglais désignant ‘la rate’🡪organe qui secrèterait de la bile noire (responsable d’un sentiment mélancolique)🡪état de tristesse, qui ronge le poète / empêche toute élévation.

Le mot ‘Spleen’ : titre de 4 de ses poèmes, lui donnant une place fondamentale. Une majorité des poèmes y font réf. Alors que d’autres portent ce titre.

Dans ses poèmes « Spleen » (n4) : Baudelaire peint ses sentiments. Entre mélancolie : « je suis comme le roi d’un pays pluvieux », nostalgie : « J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans » et dépression : « quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle » 🡪 Description d’une prison qui l’enferme.

L’ignorance doublée du mépris dont font preuve les hommes le rendent MALHEUREUX.

Il est passif / sans force pour surmonter cette oppression du monde terrestre.

Dans ses poèmes, il se confie au lecteur pour prendre des distances avec son mal-être.

        Autre EX : Arthur Rimbaud dans « Vénus anadyomène »

Il dresse un portrait dépréciatif de la Vénus🡪il ne voit que sa laideur. La rime finale « Vénus/anus ». Elle allie le sublime et le laid == le sacré et le profane. Ainsi, ils font entrer en poésie des thèmes ou des motifs traditionnellement considérés comme anti-poétiques.

B) Dégoût de la société / poète incompris

Le poète invite à voir les doutes existentiels + souffrances morales que traversent les hommes.

Le poète n’hésite pas à se comparer à un animal dégradé ou mal aimé par la société. Comme dans « l’Albatros ». Baudelaire dénonce une société cruelle + MECHANCETE HUMAINE : Les albatros, qui sont habitués à planer librement dans le ciel, sont capturés par les hommes d’équipage, seulement pour s’amuser.

Le comportement de l’équipage envers l’albatros symbolise la manière dont les hommes traitent les personnes exceptionnelles 🡪 Ils se moquent d’eux.

Lorsqu’il est dans ce ciel, que son esprit est élevé, l’animal est majestueux = GRANDEUR.

Mais lorsqu’il est sur le sol du navire, il est MALADROIT / embarrassé : « Ses ailes de géant l’empêchent de marcher »

A l’image de l’animal, le poète est un génie incompris, ridiculisé par la société qui ne reconnaît pas sa valeur.

-En outre, le poète choque les normes sociales et religieuses de son temps en faisant référence au diable, notamment dans les « Litanies de Satan ». Il cherche à remettre en question les normes de la société. 

Il identifie ce diable comme « Le plus beau des anges », et s’adresse directement à lui, en cherchant une forme de réconfort ou de compréhension dans sa propre condition d’exil + marginalité.

AUTRE EX :

Baudelaire va au-delà des apparences, comme l’a fait Arthur Rimbaud à travers les Illuminations, ou encore Paul Verlaine avec les Fêtes galantes. Ces poètes invitent à voir le monde différemment, en réexaminant les relations humaines et la superficialité de la société.

C) Le temps

Pour poète, temps : destructeur🡪 MAL universel, intemporel, et tout-puissant, précipitant l’homme vers la mort = phobie.

Mise en relief de la condition tragique de l’homme (destiné à mourir) = vision du temps dramatique + angoissante.

Une lutte acharnée et perdue d’avance contre le temps.

« L’horloge » : 24 vers 🡪 24h. Temps représenté comme un être puissant. Le poète se sent menacé par le temps, qui lui « plante » son « cœur plein d’effroi ». Il a la peur de gâcher ce temps précieux qui le mène à la mort.

« L’ennemi » : Personnification du temps à travers majuscule E. « ô douleur ! ô douleur ! Le temps mange la vie ».LYRISME + Temps rappelle 🡪 pluie / orage…

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