Baudelaire, Les fleurs du mal
Fiche : Baudelaire, Les fleurs du mal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar etrfy • 3 Juin 2023 • Fiche • 1 459 Mots (6 Pages) • 183 Vues
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Structure du recueil [pic 3]
Le recueil est organisé en cinq grandes parties qui représentent les étapes d’un itinéraire symbolique à travers toutes les souffrances et les désordres de l’âme :
- « Spleen et Idéal » ⇒section la plus importante, deux aspects contradictoires de la sensibilité du poète. Elle fait le constat du monde réel : grande source de souffrance mêlée de mélancolie, il suscite chez le poète un repli sur soi. Mais c’est en même temps un sentiment qui oblige l’artiste à reconstruire au moins intérieurement un univers viable (tentatives de réponses au spleen dans les parties suivantes)
- « Tableaux parisiens » ⇒ tentative de dénicher la beauté dans la foule parisienne mais solitude de l’homme, même dans les grandes villes
- « Le Vin », ⇒ évasion éphémère dans « les paradis artificiels » pour se libérer du spleen
- « Fleurs du mal »⇒ la débauche et les plaisirs charnels comme nouveau moyen d’émancipation jusqu’au dégout de soi
- « Révolte »⇒ révolte contre l’absurdité de l’existence humaine
- « La mort »⇒ le remède ultime, une fascination du poète, une réconciliation spirituelle, une délivrance
Les thématiques du recueil[pic 4]
I/ spleen et idéal
Il décrit souvent cet état de spleen par un sentiment d’exaltation et d’espoir avant une chute provoqué par la perte d’espoir ou une révélation choque (ex dans le poème « Spleen »), mais il trouve en lui une source d’inspiration artistique :
- Dans "L'Albatros », le poète se compare à cet oiseau majestueux mais maltraité par l’équipage. L’albatros est comme le poète : incompris par ses contemporains, prisonnier du spleen, les ailes de son génie lui permettent de s’élever jusqu’à l’idéal :
"Le Poète est semblable au prince des nuées/ Qui hante la tempête et se rit de l'archer ; /Exilé sur le sol au milieu des huées,/ Ses ailes de géant l'empêchent de marcher."
- "Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat, — Hypocrite lecteur, — mon semblable, — mon frère !", « Aux lecteurs »
A travers « Le spleen » (=une mélancolie sans cause, le dégout de toute chose, un goût pour le néant), Baudelaire décrit la condition humaine comme étant fondamentalement misérable et souffrante :
- Sentiment d’usure, de malaise physique et morale : « au moral comme au physique, j’ai toujours eu la sensation du gouffre », “Fusées”
C’est souvent l’ennui qui est la cause du spleen, présenté dès le poème introductif comme le vice le « plus laid, plus méchant, plus immonde ». Le poète se débat, impuissant « au milieu/Des plaines de l’Ennui, profondes et désertes » (« La Destruction »).
Pour Baudelaire, il se trouve au-delà du monde chaotique dans lequel nous vivons, une unité, un sens, un monde d’ordre et de beautés = IDEAL : La beauté repose sur une description sublimée du malheur. L’idéal est rare, bref et fragile, il s’oppose à l’opaque, lourde et longue matérialité du spleen. Tout n’est qu’opposition :
- Dualité entre spleen et idéal, l’un est un long supplice, l’autre est périssable et donc semé de privation et de frustration, « l’ennemis »
- Dualité car le spleen, l’essence satanique éloigne l’homme chaque jour davantage de sa part divine, l’idéal
Pour atteindre cette idéal, Baudelaire a donc recours à de nombreux agents d’alchimie qui lui permettraient de transfigurer le mal qu’il éprouve en une élévation : les drogues, les plaisirs charnels…
II/ Les femmes et l’amour
Baudelaire décrit l’amour de manière ambiguë et tourmentée, tout comme il décrit les femmes comme des fleurs du mal qui incarnent tantôt la beauté tantôt le vice séduisant et tantôt le péché qui mène à la déchéance mais qui lui offrent une échappatoire à son spleen :
- il décrit un amour qui fait souffrir et qui entraîne la perte de soi :
"Ô douleur ! ô douleur ! Le temps mange la vie, Et l'obscur ennemi qui nous ronge le cœur Du sang que nous perdons croît et se fortifie !", « le Léthé »
- Et qui attise aussi la haine : « ô démon sans pitié », « Sed non satiata »
- Description de la beauté des femmes même dans la décomposition, « une charogne »
- Description de la femme comme étant "terrible" et "fatale", « Beauté »
- Comparaison avec des serpents et des tigres pour décrire les femmes comme des êtres dangereux et venimeux, « les bijoux »
Vision des femmes nuancées qui oscille entre admiration et répulsion, beauté et laideur.
En somme, Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire sont un recueil de poèmes qui explore les thèmes de la condition humaine, de la beauté et de la laideur, de la mort et de l'amour de manière à la fois troublante et fascinante.
III/ La mort
La mort est une thématique omniprésente, Baudelaire la décrit souvent de manière très crue et réaliste. Baudelaire travaille également toutes les étapes du processus, en évoquant le deuil, l’exécution, les funérailles, et, évidemment, la potentielle vie dans l’au-delà. Il ne cesse de rappeler que la menace guette toujours :
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