Baudelaire, La fontaine de Sang
Fiche : Baudelaire, La fontaine de Sang. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tempBaudelaire • 25 Mai 2023 • Fiche • 355 Mots (2 Pages) • 275 Vues
Poème numéro 113 (CXIII), dans la section "Fleurs du Mal"
Texte
Il me semble parfois que mon sang coule à flots,
Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots.
Je l'entends bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
A travers la cité, comme dans un champ clos,
Il s'en va, transformant les pavés en îlots,
Désaltérant la soif de chaque créature,
Et partout colorant en rouge la nature.
J'ai demandé souvent à des vins captieux
D'endormir pour un jour la terreur qui me mine ;
Le vin rend l'oeil plus clair et l'oreille plus fine !
J'ai cherché dans l'amour un sommeil oublieux ;
Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles
Fait pour donner à boire à ces cruelles filles !
Situation
CXIIIe poême. Se situe dans la section « Fleurs du Mal ».
Thème principal du poème et situation d’énonciation
Le thème principal est le sang, la douleur. Baudelaire parle à la première personne.
Analyse versificative
Sonnet (2x quatrains, 2x tercets)
Rimes suivies (AABB)
Vert = Rimes riches
Jaune = Rimes suffisantes
Rouge = Rimes pauvres
Analyse détaillée
Baudelaire peint une blessure qui coule à flots, il décrit des torrents sanguinolents, si abondants qu’ils en recouvrent les pavés, qu’ils abreuvent « chaque créature », et qu’ils inondent toute « la nature ».
L’expression « coule à flots » est ainsi reprise par le terme de « fontaine », chaque pierre devient une île dans cet océan sanguinolent. Baudelaire rajoute une couche en affirmant que le sang désaltère « la soif de chaque créature ».
Baudelaire a recours à une hyperbole pour bien marquer le caractère extrême de la douleur qui est la sienne. Et c’est dans son cœur et dans son âme que souffre le poète. Le sang n’est ici qu’une image, qu’une métaphore.
Le poète ne cherche pas à être lucide, il veut simplement oublier cette douleur qui le taraude et le poursuit sans cesse. Le vin n’est pas une solution alors, Baudelaire dit alors s’être tourné vers un autre remède : l’amour.
Conclusion
En conclusion, Baudelaire souffre et exagère volontairement en associant sa blessure à une fontaine de sang qui recouvrirait les pavés. Il se tourne vers l’amour pour tenter d’oublier sa douleur mais les femmes sont des « cruelles
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