Analyse linéaire sur L'albatros de Baudelaire

Texte 13

« L’albatros »

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage

Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,

Qui suivent, indolents compagnons de voyage,

Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,

Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,

Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches

Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !

Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !

L’un agace son bec avec un brûle-gueule,

L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées!

Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

Le symbolisme est un mouvement littéraire et artistique apparu en France dans la deuxième moitié du XIXe siècle, du terme “symbole” qui dérive lui-même du verbe “symbolien” signifiant “mettre ensemble”. Les symbolistes ont une conception spirituelle du monde et veulent trouver d’autres moyens d’expression pour dépasser la simple représentation du passé. Parmi eux ont retrouve Rimbaud ou Verlaine qui se veulent en partie les héritiers de Baudelaire qui a fait entrer la poésie dans le siècle de la “modernité”. Baudelaire lui s’il introduit un renouveau poétique majeur qui permet de l’inscrire dans le parcours “émancipation créatrice” n’est assimilable complètement à aucun mouvement. Baudelaire lui s’il introduit un renouveau poétique majeur qui permet de l’inscrire dans le parcours “émancipation sociale” n’est assimilable complètement à aucun mouvement. Baudelaire se démarque par son caractère rebelle, puisqu’héritier d’une famille bourgeoise, étudiant brillant au lycée Louis le grand à Paris il choisit une vie de bohème. Sa famille le force à monter à bord d’un paquebot en direction des Indes. Ce voyage est devenu une source d’inspiration qui colora d’une touche d’orientalisme sa poésie. En Juillet 1857, il publie son œuvre principale : Les fleurs du mal , qui lui vaut une condamnation pour outrages aux mœurs et l’oblige à écrire une nouvelle version en 1861. Dans ce recueil, Baudelaire met l’accent sur la dualité entre violence et luxure gentilles et cruauté, beauté et laideur, perfection du style et caractère provocateur de ses thèmes, Enfer et paradis. Le poème dont on se propose l’explication aujourd’hui est le deuxième poème de la deuxième édition du recueil et raconte à la fois un souvenir de voyage et se propose comme manifeste de l’écriture poétique moderne.

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