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Si La Religieuse est un roman antireligieux, c'est par la remarquable énergie avec laquelle il peint les « fausses terreurs » dont use la religion pour asseoir son autorité.

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Par   •  25 Avril 2016  •  Dissertation  •  1 400 Mots (6 Pages)  •  929 Vues

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« Si La Religieuse est un roman antireligieux, c’est par la remarquable énergie avec laquelle il peint les « fausses terreurs » dont use la religion pour asseoir son autorité. »

Claire Jaquier, Introduction à l’Edition LP de la Religieuse

La Religieuse, ce roman critique qui tombe en plein dans la marmite bouillonnante qu’est le XVIIIe siècle. Entre écrivains-philosophes, et clergé et famille royale, ce roman, qui peint la vie d’une jeune fille emmenée de force au couvant, arrive à pic dans une société où la religion est au cœur des débats. En effet pour certains, les découvertes

scientifiques « relèguent la religion dans un statut inférieur. Elle serait une explication simpliste du monde, à l’usage d’esprits frustrés ou dominés »[1]. C’est en tout cas ce que pense Claire Jaquier du roman de Diderot intitulé la Religieuse. Elle nous dit: « Si La Religieuse est un roman antireligieux, c’est par la remarquable énergie avec laquelle il peint les « fausses terreurs » dont use la religion pour assoir son autorité ». Elle prétend donc que ce roman critique la religion avec une énergie sans pareil en montrant comment elle terrorise pour garder son pouvoir, que ces « fausses terreurs » dont Suzanne est victime permettent de garder une autorité certaine. Etant donné qu’on ne peut pas prétendre que La Religieuse est un roman qui fait l’éloge de la religion, la seconde thèse que je vais traiter est celle selon laquelle cette œuvre ne critique pas la religion en elle-même, mais l’Eglise, soit les représentants de la religion. En effet, plusieurs éléments démontrent que la foi aide l’héroïne, mais qu’elle est pervertie par les abus de ses supérieures.         

        

Nous allons, en premier lieu, nous intéresser à la thèse de l’auteur selon laquelle le roman de Diderot serait antireligieux et montrerait son désaccord en exposant les peurs qu’utilise la religion sur ses sujets pour « asseoir son autorité ». En effet, la religion chrétienne terrorise ses adeptes sur la mort et le jugement dernier. Cette peur de l’enfer les fait agir sans prendre de recul. On peut voir aux pages  48 et 49 que Suzanne accepte d’entrer au couvant, car elle veut assurer la place de sa mère. Sur son lit de mort, sa mère lui dit : « votre naissance est la seule faute importante que j’aie commise ; aidez-moi à l’expier, et que Dieu me pardonne de vous avoir mise au monde, en considération des bonnes œuvres que vous ferez. […] Dieu qui voit tout m’appliquera dans sa justice tout le bien et tout le mal que vous ferez. » Elle tient Suzanne comme seule à pouvoir lui donner une place au paradis. Elle est persuadée que donner sa fille naturelle à Dieu le rendra plus clément lors du jugement dernier. On voit ici que cette idée de jugement dernier selon l’existence menée sur Terre donne lieu à des actions déterminantes pour la vie humaine sans recul, simplement par peur du Mal.

On peut également remarquer que Diderot montre les méfaits de la claustration. Il fait dire à Suzanne (page 56) : « […] je ne vivais que parce qu’elles souhaitaient ma mort. L’acharnement à tourmenter et à perdre se lasse dans le monde, il ne se lasse point dans les cloîtres. ». Il tient donc pour vérité que la claustration entraîne des torsions d’esprit allant même jusqu’à torturer physiquement et mentalement un être, alors que ces personnes ne seraient pas si cruelles si elles étaient libres. Cet exemple d’effet de l’enfermement en est un parmi d’autres. Il est aussi exprimé qu’il cause des hallucinations, désirs de suicide, de souffrances, etc.

Ensuite, Diderot dénonce les vices des supérieures de Suzanne. La première, et la plus importante tromperie que Suzanne endure à cause d’une supérieure, est lorsque la supérieur du couvent de Sainte-Marie (dont on ne sait pas le nom) lui parle de son entrée au couvent à la page 15 : « A quoi cela vous engage-t-il ? à rien, à demeurer encore deux ans avec nous ». A cet instant, Suzanne prend la décision de rester au couvent, afin de contenter sa mère, mais ne pense en aucun cas qu’elle n’aura plus la possibilité de le quitter. Ceci nous montre que ces représentants de la religion sont trompeurs et vicieux. En effet, bien que cette supérieure ne semble pas méchante, elle ment à Suzanne sur la possibilité de refuser ses vœux.

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