Rabelais, Gargantua
Dissertation : Rabelais, Gargantua. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aurelie43 • 2 Juin 2014 • 641 Mots (3 Pages) • 1 781 Vues
En quoi le livre « Gargantua » ressemble-t-il à un silène ?
Gargantua est un roman de Rabelais, commençant par un célèbre prologue où l’auteur se
met sous le patronage de Platon et de Bacchus, afin de comparer son livre à un silène, c’est-à-dire
une petite boîte des apothicaires antiques, au contenant amusant et frivole, mais au contenu
précieux et utile. Une telle boîte pouvait être décorée de figures fictives comme des harpyes ou
autres personnages mythiques, mais était destinée à cacher en son sein un baume de grande valeur
pour soigner voire guérir. On note la dualité du récipient, amusant d’un côté, mais utile de l’autre.
C’est ainsi que Rabelais demande aussi à Bacchus, dieu du vin et de la fête, de protéger l’auteur et
ses lecteurs « buveurs illustres et vérolés », mais également à Platon de le faire, Platon, philosophe
aux idées les plus éminentes. Tout dans ce prologue relève de la binarité de l’invocation : le livre sera
de même comparé à un os à moelle, d’aspect grossier à l’extérieur, mais cachant la « substantifique
moelle » que le lecteur est invité, comme le chien, à flairer, humer, puis rompre et sucer. De la même
façon, Socrate cachait sa remarquable pensée à l’intérieur d’un corps d’aspect rustre et laid. Nous
sommes donc invités à expliquer pourquoi le livre Gargantua ressemble à un silène, et comment il
cache , sous une apparence amusante voire totalement fictive, comme nous le verrons d’abord, une
pensée sagace et des remarques profondes destinées à l’enseignement des lecteurs, ainsi que nous
l’expliquerons par la suite.
A un lecteur peu averti ou trop rapide, les pages rabelaisiennes paraissent d’abord
inintéressantes voire choquantes. Ce n’est pas la difficulté de la langue du XVIème siècle qui joue
seulement, car le lecteur moderne dispose de « translations » comme celle de M. Démerson. C’est
surtout que la littérature classique nous a déshabitués de l’esprit gaulois, paillard et coquin qui règne
notamment dans les vingt premiers chapitres du roman. La plupart des allusions scatologiques nous
choquent, et nous avons du mal à trouver amusante l’idée que Gargamelle risque d’accoucher dans
ses excréments parce qu’elle a trop mangé de tripes, si bien que le bébé doit remonter le corps de sa
mère pour naître de son oreille. Nous risquons de prendre un air dégoûté qui empêche de réfléchir à
l’allégorie
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