Victor Hugo, Les Misérables, 1862
Fiche : Victor Hugo, Les Misérables, 1862. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Delsa • 5 Juin 2024 • Fiche • 1 606 Mots (7 Pages) • 102 Vues
TEXTE 4 (8) :
Parcours : « Personnages en Marge, plaisirs du romanesque »
Victor Hugo, Les Misérables, 1862, Première partie, livre deuxième, chapitre 3
INTRODUCTION :
Victor Hugo, célèbre écrivain, poète, dramaturge et homme politique du XIXème siècle est l’initiateur du courant romantique français et connu du monde entier. Dans le domaine politique il se range du côté républicain, étant révolté par les souffrances du peuple. Il utilise la littérature pour dénoncer la misère et y sensibiliser ses lecteurs. C’est le cas dans Les Misérables, vaste fresque sociale, dans laquelle le lecteur suit le parcours de « misérables » parmi lesquels Jean Valjean (JV), condamné à 19 ans de bagne pour avoir volé un pain, alors que sa famille mourait de faim.
Au chapitre trois du deuxième livre de la première partie des Misérables, JV tout juste sorti du bagne, demande l’hébergement à l’évêque Myriel.
Lecture du texte
Problématique + Annonce :
On peut se demander comment, à travers ce texte, l’auteur incite le lecteur à éprouver de la pitié pour JV.
- L’entrée de J.V chez l’évêque (l.1 à12)
- La présentation de JV et sa demande d’hébergement (l. 13 à 28)
Partie 1) L’entrée de J.V chez l’évêque (et les réactions qu’ils provoquent) (l.1 à12)
Tout au long du paragraphe, le point de vue du narrateur est externe : comme avec une caméra, plusieurs angles de vue sont adoptés successivement. L’angle de vue installe le lecteur à l’intérieur de la maison.
- Description de J.V
La description physique donne au lecteur une image inquiétante de Jean Valjean :
- Le paragraphe s’ouvre par trois actions de JV : trois propositions très simples, où le sujet n’est pas répété (usage du passé simple) : « entra » ; « fit un pas » ; « s’arrêta » -> JV apparait bourru : absence de salutation
- J.V est mis dans l’obscurité : « laissant la porte ouverte » -> il est donc vu en contre-jour, pas bien visible et inquiète aussi bien les personnages que le lecteur.
- Description de son apparence :
- Enumération de ses accessoires => Vagabond : « sac » ; « bâton ».
- Description faciale : accumulation d’adj péjoratifs : « rude » ; « hardie » ; « fatigué » ; « violente »
- Fortifie le côté effrayant du physique de J.V. Mais atténué par « fatigué » qui entrecoupe l’accumulation –> signe d’une part d’humanité
- Elément du décor : « le feu de la cheminée » -> s’oppose à la première image du contrejour : permet de révéler les expressions du visage + lexique religieux « apparition », associé à« sinistre » évoque une forme démoniaque.
- Consolide la monstruosité de JV, comparable à un démon.
- Les trois verbes évoqués plus haut sont les seuls verbes d’action du paragraphe, qui se poursuit donc dans une immobilité et un silence inquiétant + physique atypique de JV
- La réaction des autres personnages :
Les trois paragraphes suivants commencent par les noms des trois personnages, la caméra se fixe successivement chacun ; d’après leurs réactions, on devine les sentiments éprouvés :
• Mme Magloire : « pas même la force de jeter un cri » (l. 4) : terreur extrême qui la paralyse ; la négation « ne...pas » est renforcée par l’adverbe « même » et montre bien l’absence de mouvement qu’entraine la peur. Une fois de plus le silence l’emporte puisque Mme Magloire reste « béante » (l. 5), c’est-à-dire bouche ouverte.
• Mlle Baptistine dans un premier temps effectue un mouvement « se dressa à demi d’effarement » (l. 6-7). La terreur arrête le mouvement comme en témoigne la locution adverbiale « à demi » (mouvement pas achevé). Une fois de plus silence et paralysie résultent de l’apparition. On lit « ramenant peu à peu » (l. 7). « Peu à peu » illustre la lenteur du mouvement de Mlle Baptistine, soulignée par le rythme : utilisation de mots longs (3-4 syllabes) « effarement » « ramenant » (l. 7).
Par la suite, on observe une opposition entre l’état d’effarement décrit plus haut et un nouvel état « calme et serein » (l. 8). Ces 2 adjectifs synonymes insistent sur cette attitude. Cette nouvelle attitude est celle du « frère » (l. 8), c’est-à-dire l’évêque, associé à la lumière, puisqu’il est placé à côté de la cheminée « tourna sa tête vers la cheminée » (l. 7). L’évêque est rempli d’un calme tout puissant ; un seul regard permet d’apaiser sa sœur comme en témoigne l’emploi, ligne 7, du verbe à l’infinitif « regarder ».
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