Victor Hugo, J'aime l’araignée, j’aime l’ortie

J'aime l’araignée , j’aime l’ortie

Victor Hugo est un poète et dramaturge du 19emes, considéré comme l'un des écrivains les plus importants de la langue française. Chef de file du mouvement romantique, ce dernier publie en 1856 “Les Contemplations” , un ouvrage à dimension autobiographique dont le centre est un hommage à sa fille Léopoldine. L’extrait étudié issue de ce recueille s’intitule J'aime l'araignée, j’aime l’ortie. Ce poème écris en vers, composé de sept quatrain alternant décasyllabes et pentasyllabe aux rimes croisés ,permet à Victor Hugo de tenter de lutter contre les préjugés des hommes, envers les êtres rejetés que sont l’araignée et l’ortie.

Ainsi, nous pourrons nous demander comment ce poème nous amène-t-il à voir le monde d'une autre manière et à apprendre à l’analyser ?

Ce poème est articulé en 2 mouvements :

Le premier mouvement du vers 1 au vers 16 met en lumière les sentiments de Victor Hugo, pour l'ortie et l'araignée et la raison de cet amour Puis du vers 17 au vers 28 Hugo dévoile le message du poème et une invitation amoureuse

Ce poème s’ouvre avec l’affirmation de la pensée de l’auteur = celui-ci avec sa double déclaration d’amour démontre qu’il est un auteur romantique

De plus que la première personne du singulier “j’aime” dévoile la transmission d'un sentiment personnel

Sa certitude est traduite par le présent de vérité générale, ainsi que l’anaphore de “j’aime” insistant sur le thème principale de ce poème qu’est l’amour

Toutefois cet amour peut provoquer un effet de surprise chez le lecteur du fait qu’il l’exprime pour un insecte “l’araignée” et une plante “l’ortie” (v1) ,ayant toute deux une image péjorative

C’est à partir du deuxième vers que le poète expose sa justification, notamment remarqué par la locution conjonctive “parce qu’on” (v.2)

Les antithèses entre “aime” (v1) et “hait” (v2) mais aussi entre “rien” (v.3) et “tout” (V3), nous dévoile les raison particulières de l’amour de Hugo pour ses bêtes

Ainsi il ressent une certaine compassion et un certain chagrin, vis-à-vis des créatures rejetées par autrui, accentué par le pronom indéfini “on” (v.2) désignant l’opinion publique en opposition à la première personne du singulier

Par ailleurs il emploi un oxymore au vers 4 “morne souhait” qui souligne sa pitié et renforce l’aspect pathétique puisque les espérances de l’araignée et de l’ortie ne sont jamais satisfaite

Victor Hugo va donc essayer de partager son sentiment avec le lecteur en prolongeant sa justification par l’anaphore du subordonnant de cause “parce qu' il” , s’apparentant à la tirade argumentative de genre théâtrale

Dès lors il dresse un portrait composé d’adj qualificatifs péjoratifs : “maudites” “ et chétive” mais aussi du grp nominal “noirs êtres rampants” (v6) pour susciter la pitié du lecteur par le registre pathétique

L’insecte et la plante sont personnifiés et dépeinte comme des créatures a la foi maléfique et fragile

Elles sont présentés comme des êtres dont la condamnation est inéluctable, et dont la laideur entraîne le dégoût et la terreur.

L’allitération en [R] au 6eme vers souligne cette idée

On en déduit donc que les bêtes qui effrayent une grande majorité de la population sont mises en position de victime dans cette œuvre

Cette répulsion est davantage soulignée par l’assonance en “i” du groupe nominal “triste captive” (v7) Sans compter que l’on peut s’interroger sur la fatalité d’être né dans des conditions misérables contrairement à d’autre avec la phrase “parce qu’elles sont les tristes... guet-apens” (v7,8) renforcé par l’enjambement au vers 8 provoquant un effet de chute

= condamnés à ne pas pouvoir s'échapper de l'image négative qui leur est attaché

Par ailleurs la présence surprenante du mot œuvre dans “leur œuvre”(v9) = permet de faire de ces créatures transfigurés = reflets des artistes rejetés par la société incompris à l'image de Victor Hugo lui-même et de tous les romantiques

Non seulement Hugo utilise la ponctuation forte

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