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Tout là-haut, Baudelaire

Commentaire de texte : Tout là-haut, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Juin 2024  •  Commentaire de texte  •  1 563 Mots (7 Pages)  •  90 Vues

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        Charles Baudelaire est un poète français du XIXe siècle, principalement connu pour son recueil scandaleux Les Fleurs du Mal, paru pour la première fois en 1857. Agé de seulement 17 ans, Baudelaire écrit ce poème intitulé « Tout là-haut... », composé de sept quatrains qui évoque le cheminement du poète isolé dans la nature. Il ressent non seulement de la solitude mais aussi une part de fascination envers les paysages qui l’entourent. De quelle manière cette fascination pour la nature s’immisce peu à peu dans les sentiments confus de Baudelaire ? Nous verrons d’abord, afin de répondre à la problématique, l’isolement de l’auteur dans la nature avant la majesté de celle-ci et pour finir la nature et le divin.

        On remarque que l’auteur s’isole dans un milieu naturel sans trace de vie qu’elle soit sous forme humaine ou animale et ressent donc à la suite de cet isolement une forme de solitude.
        Effectivement le poète se détache des paysages ordinaires pour aller dans un lieu complètement perdu dans la nature. Le groupe nominal « tout là-haut » est non seulement l’intitulé de ce poème, mais est aussi répété deux fois de suite dans le premier vers du poème ce qui suggère que la destination du poète est si lointaine et mystérieuse que l’on ne peut donner plus de précision. De plus, l’anaphore « par-delà », présente aux vers 2 et 3, insiste sur le mystère de cet emplacement si bien caché. De même pour l’adverbe « loin », se trouvant à la fois au premier, mais aussi au dernier vers de la première strophe qui souligne que ce long voyage mène à l’isolement. En outre, le poète est bel et bien isolé comme le souligne le mot « désert » (v.9) qui dans ce poème englobe les paysages qu’il rencontre. Cet isolement peut entrainer par la suite une certaine solitude chez l’auteur.

On peut ressentir une part de solitude dans les sentiments de Baudelaire à la suite de cet isolement à travers sa poésie.
Ici, la solitude est représentée non seulement sous la forme d’un état, c’est-à-dire le fait d’être physiquement ou socialement seul, ici l’isolement, mais aussi sous la forme d’un sentiment.
Le sentiment de solitude éprouvé par Baudelaire peut se justifier par le vocabulaire qu’il utilise au début du poème lors de ses descriptions de son voyage comme, par exemple les mots « sombre » (v.5), « abîme » (v.5), « désolés » (v.6) et « morne » (v.9) qui sont des mots plutôt péjoratifs. On peut relever ici le champ lexical de l’obscurité, synonyme des ténèbres, à travers les mots « nuit » (v.8), « sombre » (v.5) et « abîme » (v.5) ce qui renforce le sentiment de solitude ressenti par l’auteur. On retrouve aussi de la mélancolie dans les sentiments de Baudelaire car il ressent un sentiment de tristesse, ici la solitude, mais celle-ci est aussi accompagnée de rêverie. On retrouve par exemple plusieurs mots du champ lexical du rêve : « nuit » (v.8), « dort » (v.8), « repos » (v.8) et « rêver » (v.20).
                  Toutefois malgré ces sentiments ressentis par l’auteur, il ressent aussi progressivement de la fascination envers la nature et ses paysages qui l’entourent.

A travers ce poème, Baudelaire nous montre sa fascination pour la nature, mais aussi sa puissance incomparable à celle des êtres humains.
        On retrouve cette fascination dans les descriptions faites par l’auteur comme dans les strophes 4, 5 et 6 où le poète décrit un lieu plutôt bucolique pour ne pas dire le « locus amoenus ».  Il décrit son cheminement à travers des descriptions de manière de plus en plus précise ce qui prouve que son intérêt pour la nature s’amplifie. Par exemple le poète décrit dans la première strophe un paysage de manière imprécise en utilisant des groupes nominaux tels que « tout là-haut » (v.1) et « par-delà » (v.3) alors que dans la sixième strophe, l’auteur décrit les moindres détails tels que le reflet de l’eau dans un lac comme le souligne le rejet « On dirait que le ciel, en cette solitude, se contemple dans l’onde » (v.21 et 22). Il adopte aussi un certain vocabulaire en utilisant des mots comme « sublime » (v.8) ou bien « pailletés » (v.14) ce qui démontre que Baudelaire sublime en quelque sorte ces paysages naturels. Au vers 22, on peut constater que le ciel « se contemple dans l’onde », cette personnification signifie que le ciel regarde avec attention son reflet dans l’onde, c’est-à-dire le lac. Ce qui montre donc que le poète est en admiration devant cette nature car le verbe contempler, synonyme de s’admirer, revient au fait que le ciel admire son propre reflet. C’est en sublimant cette nature à travers des mots que le poète nous montre sa fascination pour celle-ci, mais il nous montre aussi sa puissance.

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