Molière, L'école des femmes, Acte V, scène 4
Commentaire de texte : Molière, L'école des femmes, Acte V, scène 4. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar louise.rgr • 26 Mars 2023 • Commentaire de texte • 945 Mots (4 Pages) • 333 Vues
L'école des femmes est écrite par Molière, de son vrai nom Jean Baptiste Poquelin, en 1662. Elle était à l’origine jouée par la troupe de l’Illustre Théâtre, la troupe à laquelle appartenait Molière. C’est une comédie appartenant au courant du classicisme, un mouvement littéraire français qui a duré de 1660 à 1715 sous le règne de Louis XIV. Arnolphe, le barbon tuteur d'Agnès, cherche à imposer à cette dernière de l'épouser alors qu’elle aime Horace malgré toutes les précautions d’Arnolphe pour l’éloigner de lui. Elle va progressivement lui démontrer qu'il n’est pas en droit de revendiquer son amour. L'extrait est tiré de l'acte V, scène 4, où Arnolphe veut convaincre Agnès qu’il l’aime réellement.
Nous pouvons nous demander en quoi cette scène montre l’évolution des deux personnages grâce à l’amour. D’abord nous verrons ensemble que cette scène est un moment-clé dans l’évolution des deux personnages, puis que les sentiments et pensées d’Arnolphe sont en conflit. Enfin, nous étudierons l’amour comme obstacle insurmontable.
Nous allons donc étudier en quoi cette scène est un moment-clé dans l’évolution des deux personnages. Pour cela, nous verrons d’abord le désespoir d’Arnolphe, qui est entre le reniement de ses convictions et projets, et un autoritarisme violent. Dans cette extrait, Molière montre le tiraillement d’Arnolphe entre son amour pour Agnès, qui le pousse à revenir sur ses convictions, et son envie de la contrôler, grâce à des figures de style d’opposition. Arnolphe exprime, par exemple, que « quelques coups de poing satisferaient [s]on cœur », puis seulement deux lignes plus loin, à la suite d’une intervention d’Agnès, il dit « ce regard désarme ma colère ». On assiste à changement d’émotion assez important. Aussi, à la ligne 1596, Arnolphe déclare qu’Agnès « comme [elle] voudra, [elle] pourra [s]e conduire », ce qui peut étonner étant-donné son discours dans la scène deux de l’acte III, où il rapporte que d’après les maximes du mariage, que la femme n’est là que pour la dépendance.
Ensuite, on voit qu’Agnès passe de l’ingénue à la femme forte. Cela se voit par ses courtes répliques, dans lesquelles elle semble ferme et répond à Arnolphe, contrairement aux scènes précédentes ou elle était passive et subissait ses discours sur le mariage et la dépendance. Elle affirme que les discours du barbon « ne [lui] touchent point l’âme », ce qui a pour effet de « mett[re] à bout » Arnolphe. On voit un grand changement entre la scène deux de l’acte III, où elle était passive et ne parlait pas, à l’exception de sa lecture des maximes. Outre son affirmation progressive face à son tuteur, elle répond intelligemment à ses paroles, en lui posant des questions telles que « que me coûterait-il, si je pouvais le faire ? » afin de le mettre en déroute.
Nous avons étudié le fait que la scène était un moment-clé pour l’évolution des personnages. Nous allons maintenant voir que les sentiments et pensées d’Arnolphe sont en conflit, en commençant par ses expressions de douleur et de désir. Molière fait d’abord exprimer à Arnolphe la colère, voir la violence dont il a envie de faire preuve : « qu’avec une gourmade ma main […] ne venge la bravade ». Ensuite, il affirme qu’ « à [s]on amour rien ne peut égaler » avant de s’énerver et de qualifier Agnès d’« ingrate ». Par conséquent, on constate une alternance rapide entre l’amour et l’énervement, parfois dans une seule tirade. Arnolphe n’a même pas besoin d’une intervention d’Agnès pour alterner ses paroles. Il passe de promesse d’amour quand il lui parle, puis, quand il parle à part, s’énerve et est prêt à se tuer. Cela prouve que la colère et le désir sont réellement en conflit dans son esprit, Arnolphe ne sait plus quel sentiment exprimer et à qui.
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