Mémoires de deux jeunes mariées (1842), BALZAC
Analyse sectorielle : Mémoires de deux jeunes mariées (1842), BALZAC. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar DARK88800 • 19 Juin 2023 • Analyse sectorielle • 1 028 Mots (5 Pages) • 314 Vues
OE : LE ROMAN ET LE RECIT DU MOYEN AGE au XXI°s.
OI : Mémoires de deux jeunes mariées (1842), BALZAC
Lecture linéaire N° 11 : lettre IX (extrait)
- L’opposition de la vie ordinaire et la passion : « Que veux-tu ! … bien à faire »
1ère phrase : L’exclamation « que veux-tu ! » s’adresse directement à la destinataire de la lettre, Louise, représentée par le pronom personnel
de la 2e personne du singulier » tu ». Cette exclamation est employée dans le langage courant pour exprimer une sorte de constat
résigné, de fatalité, pour dire qu’il n’y a pas moyen que les choses soient autrement. Renée semble renoncer à avoir une vie
pleine d’événements et d’émotions intenses ; elle renonce aux rêves qu’elle et Louise faisaient lorsqu’elles étaient au couvent.
2ème phrase : Elle commence par l’adverbe « Certes » qui marque à la fois l’affirmation et la concession : Renée admet que son choix de vie ne répond pas aux « immenses désirs » qui ont pu être les siens. Les mots « désirs » et « combinaisons » s’opposent, et ce d’autant plus que « désirs » est
qualifié d’ « immenses » et que « combinaisons » est introduit par le déterminant démonstratif «ces» qui a ici une connotation péjorative. La répétition de « et » donne plus d’ampleur au propos et accentue l’idée d’infini. La fin de la phrase introduit l’idée que cette opposition n’est peut-être qu’apparente.
3ème phrase : Il s’agit d’une question rhétorique : Renée n’attend pas de réponse. Elle a recours à l’image de la mer et des
bateaux : elle se laisse la possibilité de continuer à rêver (« voguer ») aux grandes choses («la mer de l’infini » qu’elles avaient imaginées au couvent (« les embarcations que nous y lancions »).
4ème phrase : Elle commence par un connecteur qui marque l’opposition « néanmoins ». Renée demande à son interlocutrice Louise de croire que « les choses humbles » et « la passion », apparemment contradictoires, ne sont pas incompatibles ; elle emploie un verbe à l’impératif mais à la forme négative (expression de la défense)
5ème phrase : On retrouve tjs cette opposition entre le CL de la vie ordinaire « pauvre », « monotonie » et celui de la passion ( CF titre de la partie ) associé à celui du devoir : « dévoue, tâche, belle œuvre, du bien à faire » : Renée se donne comme mission de transformer une vie monotone en vie passionnante. Elle continue de filer la métaphore maritime en parlant des affres de la vie passée de son mari « le jouet des tempêtes ».
6ème phrase : forme de conclusion : Renée affirme sa détermination à voir le positif, sa volonté d’être altruiste. [laissasse : imparfait du subjontif du vb laisser ]
Ccl partielle : Renée cherche à persuader Louise (Et elle -même ?? ) que vie ordinaire et passion ne s’opposent pas. Ensuite elle va définir le sentiment qu’elle porte à son mari.
- L’interrogation sur l’amour « Entre nous … nous devons »
1ère phrase : Renée commence par une formule qui traduit un peu la confidence et rappelle la situation épistolaire : « entre nous ». Elle utilise deux formules négatives : « je n’aime pas » et « il ne me déplaît point non plus ». L’amour auquel Renée confronte ses propres sentiments se caractérise par l’émotivité qui accueille chaque signe de la présence de l’être aimé (« un pas », « moindres sons de la voix », « regard ») ; il s’agit d’un amour qui bouleverse le corps, physique. Cette phrase donne l’impression que Renée ne sait pas définir ses propres sentiments qu’elle évoque de façon lapidaire (« il ne me déplaît pas non plus ») alors qu’on sent l’emphase avec laquelle elle évoque l’amour qui n’est pas le sien. Malgré les propos de Renée, cette phrase donne l’impression qu’elle renonce à une forme d’amour qu’elle considère elle-même comme l’amour.
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