Le nègre de Surinam
Commentaire de texte : Le nègre de Surinam. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jo6011 • 13 Octobre 2024 • Commentaire de texte • 1 256 Mots (6 Pages) • 35 Vues
Objet d’étude : la littérature d’idée
VOLTAIRE
Analyse linéaire de « Le nègre de Surinam »
INTRODUCTION:
Voltaire, est un philosophe et écrivain français du 18 e siècle qui fut l’une des figures des Lumières (égalité entre les êtres et le droit de chacun au bonheur et à la liberté).
Il se fait connaitre par ses écrits satiriques, et ses procédés littéraires notamment l’ironie. Il laisse une œuvre imposante répondant toujours à son combat pour la liberté, la tolérance et le savoir.
Candide ou l’optimisme est un conte philosophique publié en 1759. Il est composé de chapitres et retrace les péripéties d’un jeune homme confronté à tous les malheurs du monde. Il représente l’innocence de celui qui ne connaît pas le mal.
LECTURE A VOIX HAUTE
Dans ce chapitre 19, Candide et Cacambo ( son valet) quittent le pays d’Eldorado (lieu utopique où tout est parfait) avec le projet de retrouver Cunégonde. Mais en faisant route vers le Surinam (colonie Hollandaise située en Guyane) ils rencontrent un esclave noir à la main et la jambe coupées. Cette rencontre constitue un choc brutal et un retour à la réalité du mal : Candide est de moins en moins optimiste et se laisse aller au fatalisme. Il dénonce les injustices et lutte contre les préjugés. Ce passage est un classique de la littérature car il mêle l’ironie et le pathétique.
PROBLEMATIQUE:
Quels sont les procédés utilisés par Voltaire pour dénoncer l’esclavage ?
Nous pouvons découper ce poème en 3 mouvements :
1 / la description de l’esclave ( l.1 à l.4)
2 / le dialogue entre Candide et l’esclave : le réquisitoire contre l’esclavage (l.4 à l.17)
3 / la leçon ironique de Candide (l.18 à la fin)
1 / la description de l’esclave
Le récit de la rencontre avec un esclave dans un état lamentable est fait par le narrateur dans un ton sobre malgré la cruelle réalité. Il utilise le présent de narration « ils rencontrèrent »l.1 .Puis, il enchaîne avec le temps de la description, l’imparfait « manquait »l.2 .
Il rajoute quelques détails marquants : l’émotion du narrateur avec l’adjectif « pauvre »l.2, le dénuement ( il est presque nu)« n’ayant plus que la moitié de son habit »l.1, « un caleçon »l.2 et les mutilations « la jambe gauche et la main droite » l.3. Cette juxtaposition d’éléments fait ressortir l’horreur de la situation.
L’interjection « Eh ! »l.3 , l’apostrophe « mon Dieu !»l.3, le GN « mon ami » l.3 et l’adjectif péjoratif « horrible » l.4 souligne la compassion de Candide, ses valeurs de fraternité et son incompréhension face à cette situation.
2 / le dialogue entre Candide et l’esclave : le réquisitoire contre l’esclavage.
A la question indignée de Candide, l’esclave se contente de répondre de façon résignée « j’attends mon maître » l.4 (attitude de soumission).
L’esclave donne une explication calme, sans aucune émotion et détaillée de ce qui lui est arrivé : « un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois dans l’année »l.5 et « la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe »l.4 à l.5. Il évoque ainsi « l’usage »l.6. C’est-à-dire l’histoire de tous les esclaves qui doivent se soumettre à la loi « le code noir » en vigueur à cette époque. Le pronom impersonnel « on» renforce cette notion d’universalité qui s’applique à tous les esclaves victimes des maîtres et de leurs châtiments corporels cruels.
La rencontre de Candide et de l’esclave devient alors un prétexte pour Voltaire à évoquer la condition des esclaves : décrire pour dénoncer.
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