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L'ignorant, Jaccottet

Fiche : L'ignorant, Jaccottet. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Juin 2023  •  Fiche  •  1 007 Mots (5 Pages)  •  327 Vues

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Valentin Billiart Bosredon 1ère5

L’Ignorant de Philippe Jaccottet

La lecture du recueil L’ignorant de Philippe Jaccottet a été pour moi une expérience nouvelle : j’ai déjà lu de la poésie que nous avions à étudier en classe mais je n’avais jamais lu de recueil de poésie entier, formant un tout cohérent qui montre le cheminement de la pensée de l’auteur. Cela m’a permis entre autres constats, de me rendre compte de l’existence d’un lien entre les poèmes. Il me semble en effet que l’on retrouve différents thèmes au fil des poèmes et quelque soient leur thème, en liaison avec la notion de passage : jour/nuit, vie/mort, été/hiver…

Ainsi, dans le poème l’hiver (p 32), Philippe Jaccottet part du froid et de l’hiver pour nous amener à l’aurore, qui semble être synonyme d’espoir, par différents procédés stylistiques. On relève le champ lexical de l’hiver (scintillant, glacial décembre, heure plus sombre, froide, neige, ténèbres) dans les quatre premières strophes qui laisse place peu à peu à celui de la lumière et de la chaleur (éclairé, claire, brûle, luire, feux, la rosée, le jour).

Le point de passage se fait avec le vers où l’on note la présence d’un oxymore : « cette femme très loin qui brûle sous la neige ».

A la fin du poème l’espoir renait et le jour se lève : 

« Mais déjà, par l’appel le plus faible touchée,

L’heure d’avant le jour se devine dans l’herbe. ».

Également, dans le poème « Au petit jour » (p 27), on relève un autre oxymore au sens proche : « Tu es le feu naissant sur les froides rivières ». Comme le poème précèdent, celui-ci commence en référence à la nuit :

« la nuit n’est pas ce que l’on croit… »

Et il s’achève aussi sur l’image du jour qui se lève : 

« Qu’une dernière fois dans la voix qui l’implore

Elle se lève donc et rayonne, l’aurore. »

Le passage de la vie à la mort a également retenu mon attention. Cette notion est particulièrement présente dans la partie du recueil intitulée « Le livre des morts » (1956).

Ainsi dans sa seconde partie du poème II (p.76), le poète répète sur trois strophes successivement les mots : passe (4 fois), passagère, auxquels il ajoute les mots pénètre, s’enfonce, prends le chemin, tourne avec la lumière, éloigne-toi. Ce champ lexical du mouvement montre le cheminement de l’âme de la vie à la mort.

Ce chemin que parcourt l’âme quelle qu’elle soit (voir) est également décrit dans le poème VI :

« Au lieu où ce beau corps descend dans la terre inconnue,

Combattant ceint de cuir ou amoureuse morte nue,

Je ne peindrai qu’un arbre qui retient dans son feuillage

Le murmure doré d’une lumière de passage »

Les choses semblent se définir par leur contraire à la lecture du poème VI p.80 :

« Nul ne peut séparer feu et cendre, rire et poussière,

Nul n’aurait reconnu la beauté sans son lit de râles, »

Tout le recueil L’Ignorant me semble teinté de mélancolie. Le poète se promène parfois seul, parfois il semble accompagné comme dans le poème La promenade à la fin de l’été (p.64-65) dans lequel il utilise le pronom personnel nous à plusieurs reprises.

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