Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce

Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce

LL1 : Première partie, scène 1

Présentation du texte :

Ce passage se situe juste après le prologue dans lequel Louis annonce qu’il va mourir dans quelques mois et que son retour auprès des siens a pour but d’annoncer cette nouvelle.

Louis arrive dans la maison de la mère de Suzanne (didascalie initiale). Le spectateur ne sait pas qui est qui, ce sont les présentations.

Projet de lecture :  En quoi cette scène d’exposition trahit d’emblée le malaise familial ?

1er Mouvement : Les présentations (L1-L9)

C’est Suzanne qui ouvre la pièce 🡪 c’est elle qui parle le plus dans la pièce 🡪 elle joue un peu le maître de cérémonie 🡪 elle fait les présentations pour Louis mais aussi pour le spectateur 🡺 Double énonciation

Suzanne apparaît comme quelqu’un de dynamique et énergique, contente de revoir son frère, elle prend les devants « c’est … , elle est …» présentatifs, les formule de présentation plutôt brèves 🡪  sèches et incomplètes

-L’absence de didascalie permet au lecteur d’imaginer la scène / Ce sont les répliques elles-mêmes qui permettent de comprendre les émotions des autres personnages.

-On découvre aussi le style de Lagarce 🡪 un style oral qui est fait de répétitions et de reformulations = épanorthose et aphérèse

Antoine 🡪 apparaît comme un homme autoritaire 🡪 il se moque de sa sœur cadette en la comparant à un chien, il lui donne des ordres « tu les laisse avancer » « on dirait un épagneul »

Catherine🡪 prend la défense de Suzanne  « elle est contente » , elle apparaît comme un personnage apaisant et neutre.

2nd Mouvement :Deux dialogues parallèles  (L9-L38)

La première réplique de la mère est assez floue 🡪 à qui parle-t-elle ? de quoi ? 🡪 de Louis ? de Catherine ? 🡪 Epanorthose « ne me dit pas ça / Ne me dites pas ça » 🡪 qq chose ne va pas dans la famille

Aphérèses : « jamais rencontrés, jamais ? » Style syntaxique de Lagarce

« J’oubliais …» La mère semble ramenée soudain à une réalité qu’elle avait oubliée 🡪 sa famille est dysfonctionnelle 🡪 ses enfants ne sont pas vus depuis plusieurs années puisque Louis ne connaît pas sa belle-sœur (…)

Phrase interrogative et beaucoup de répétition et d’insistance🡪 comme si elle tentait de se convaincre que c’est impossible qu’il ne puisse se connaître.

-Antoine ne laisse pas planner le doute « Tu sais très bien »

Mais Louis feint d’ignorer le malaise et reste sur Catherine « Je suis très content» il en dit le moins possible, d’ailleurs on ne sait pas précisément à qui la mère s’adressait.

Les échanges entre Louis et Catherine semblent plus construits, naturel mais reste distant et cordiale 🡪 pas d’aphérèse ni d’épanorthose

🡺C’est un peu comme s’il y avait deux dialogues en parallèles 🡪 d’un côté la mère, Antoine et Suzanne et de l’autre Catherine et Louis, les deux personnages les plus calmes de la pièce, entre les deux il semble que ce soit installé une certaine complicité (Catherine est une pièce rapportée à la famille, Louis peut sembler apparaître de la même manière par suite de son absence)

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