Juste la fin du Monde, Jean Luc Lagarce

DISSERTATION : brouillon

"Le théâtre, en tant que miroir de la condition humaine, explore les méandres de l'existence à travers la représentation de crises. Dans 'Juste la Fin du Monde' de Jean Luc Lagarce, l'auteur plonge le spectateur au cœur d'une crise familiale poignante. Cette œuvre soulève la question fondamentale : quel intérêt dramatique revêt la représentation d'une crise au théâtre? À travers cette problématique, nous examinerons comment la mise en scène d'une crise devient le catalyseur d'une expérience théâtrale intense, interrogeant ainsi la nature même du drame et son pouvoir de réflexion sur les aspects les plus profonds de notre condition humaine.". —> Mais alors quel intérêt dramatique, la représentation d’une crise revêt au telle au théâtre?

1. Dans "Juste la Fin du Monde" de Jean-Luc Lagarce, l'histoire tourne autour de conflits familiaux intenses. Lagarce se penche sur la question suivante : pourquoi est-ce intéressant au théâtre de montrer une situation de crise ? On se demande comment les disputes et les tensions, qui sont normales dans une crise, enrichissent l'expérience théâtrale en suscitant des émotions, en dévoilant les caractères des personnages et en nous faisant réfléchir sur la vie. Comment cette représentation de la crise devient-elle un moyen puissant de transmettre des significations et de provoquer des émotions sur la scène ?

PLAN:

I. Introduction

A. Présentation succincte de "Juste la Fin du Monde" de Jean-Luc Lagarce

B. Énoncé de la problématique : Dans quels intérêts dramatiques Jean Luc Lagarce représente la crise au théâtre?

Jean-Luc est un auteur, dramaturge et metteur en scène du XXe siecle.

Il est né en 1957 et lança sa carrière de metteur en scène  en 1980. En 1988, il appris qu’il avait le sida et en mourra en 1995. Il s’inspira de son expérience avec sa maladie et en parlera à travers ses œuvres. C’est notamment le cas avec Juste La Fin du Monde publié en 1990.

Cette pièce nous plonge dans l'intimité d'une famille en proie à une crise profonde. Le protagoniste, un jeune homme appelé Louis, retourne voir sa famille après de longues années d'absence, afin d’essayer d’annoncer sa maladie incurable à ses proches, mais sans y parvenir.

Cette révélation bouleversante constitue le point de départ d'une exploration des relations familiales marquée par la douleur, la frustration et la difficulté de communication. Les disputent, conflits ne cessent durant toute la pièce souvent à cause de la jalousie, de la colère ou même des rapports de rivalité entre membres d’une famille.

De ce fait, la pièce surprend le spectateur, habitué au théâtre traditionnel, dans la mesure où il peut avoir l’impression que il ne se passe rien,

Nous parlons alors de dramaturgie rétrospective, car elle est sans cesse tourner vers le passé et ne peut aller de l’avant.

Dans cet univers complexe,  les dynamiques familiales tumultueuses prennent alors vie sur scène, créant un terrain propice pour examiner les aspects dramatiques de la pièce. Au cœur de cette œuvre, émerge la question fondamentale du rôle théâtral de la représentation d'une crise dans la dramaturgie ? .

Comment les tourments, les affrontements et les non-dits, caractéristiques d'une crise, enrichissent-ils l'expérience théâtrale, suscitant des émotions, révélant la profondeur des personnages et proposant une réflexion saisissante sur la nature humaine ? Cette interrogation forme le pivot de notre réflexion, nous invitant à décortiquer la manière dont la dramaturgie de la crise devient un élément incontournable, transformant le théâtre en un miroir éloquent de notre condition.

        Dans un premier temps, nous verrons comment Lagarce représente de la crise dans l’œuvre, ensuite,  comment parvient-il a impacter notre expérience théatrale et pour conclure, les intérêts dramatiques de la crise au théatre.

II. Représentation de la crise dans l'œuvre

A. Analyse des moments de crise au sein de la pièce

B. Identification des mécanismes dramatiques utilisés par Lagarce pour mettre en scène la crise

Dans un premier temps, les premieres scènes montrent que Les moments de retrouvailles familiales dans la pièce sont marqués par des tensions palpables. Lorsque Louis, le personnage principal, tente d'annoncer son retour, sa sœur Suzanne réagit avec un mélange d'enthousiasme et d'appréhension : "Ah, c'est toi, c'est toi, ah, c'est toi !" (Scène 1), créant d'emblée une atmosphère chargée d'émotions contradictoires.

De plus, les silences entre les membres de la famille sont éloquents. Louis, en tentant de partager ses souvenirs, est souvent interrompu par des regards et des expressions faciales chargées de significations non dites. D’abord, personne ne sait quoi dire, alors Suzanne parle de sa vie, de celle d’Antoine et ses enfants (scène2) . Ces silences deviennent des moments de crise muets, où les personnages luttent pour se comprendre malgré leur proximité physique. Juste après Antoine la coupe en lui disant « Laisse ça, tu l'ennuies. » et Antoine enchaîne avec « Pourquoi est-ce que tu as dit ça ? c’est méchant, pas méchant, non, c’est déplaisant. Cela ne m’ennuie pas du tout, tout ça, mes filleuls, neveux. » La réplique de Louis, montre qu’il y a déjà une certaine tension entre les deux frères, qui va par la suite, se transformer en une forme de rivalité, car Louis donne le mauvais rôle à son frère par un reproche atténué : « méchant » devient  « déplaisant ».

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