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Explication linéaire Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir

Fiche de lecture : Explication linéaire Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Février 2023  •  Fiche de lecture  •  1 603 Mots (7 Pages)  •  1 613 Vues

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Explication linéaire

Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir

-« On ne naît pas femme : on le devient » : cette affirmation formule toute la nouveauté de la pensée de Simone de Beauvoir à propos de la femme. Elle nie l’idée qu’il existerait un rapport naturel entre le sexe biologique et les qualités morales, sociales, spirituels de l’individu. Pour S B, une femme devient femme dans la mesure où être femme est le résultat d’une éducation, donc d’un devenir.

-La phrase suivante explicite cette pensée : « Aucune destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine » : La périphrase « femelle humaine » est ironique. L’ironie procède de l’antiphrase : en désignant la femme par un terme qui rappelle l’appartenance de l’être humain à l’animalité, Simone de Beauvoir souligne justement ce que l’humain à de propre, et ce qui nous différencie de l’animal, à savoir : l’être humain n’est pas conduit par ses instincts, son modèle de comportement n’est pas le résultat des forces instinctives innées, mais des modèles que la société exige.

-« Ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat » : Une seconde périphrase désigne la femme comme un « produit », c’est-à-dire une production, une chose créée par la civilisation, qui se situe à mi-chemin entre « le mâle », càd l’homme, et le « castrat », càd l’eunuque. Cette périphrase ironique à deux effets :

• Met à distance la « femme » dont parle Simone de Beauvoir afin d’en faire apercevoir l’étrangeté (créature intermédiaire), l’artificialité (production) et donc la relativité.

• La référence au castrat est également ironique et polémique : SB laisse entendre que la civilisation « castre » les femmes. Castrer, symboliquement, signifie : priver de son pouvoir.

II) Simone de Beauvoir explicite le lien entre le genre, le sexe et l’éducation.

-Dans un premier temps, elle met en avant l’égalité naturelle entre la fille et le garçon :

• Le comparatif « aussi robuste » et l’adjectif d’identité « mêmes » font état d’une égalité à la fois sur le plan physique et sur le plan intellectuel entre garçon et fille. Par conséquent, la différence biologique n’entraîne a priori aucune inégalité.

• La négation totale : « il n’y a aucun domaine » insiste sur le fait que les possibilités d’avenir sont les mêmes, sans aucune exception, pour les filles et les garçons.

-La deuxième phrase explique pourquoi, en dépit de cette égalité naturelle, une différence apparaît rapidement. La structure « si… c’est que… » indique bien la démarche de SB : il s’agit avant tout d’expliquer et de démontrer son propos par l’identification des causes, et, notamment, celle qui explique pourquoi la fille « apparaît déjà comme sexuellement spécifiées », c’est-à-dire, pourquoi, à un âge où rien ne la distingue foncièrement des garçons, la fille devient déjà fille et se distingue ainsi, en raison de son sexe, des garçons.

• Simone de Beauvoir écarte tout d’abord la thèse naturaliste : « Ce n’est pas que de mystérieux instincts la voue à la passivité, à la coquetterie, à la maternité » : l’adjectif « mystérieux » antéposé au nom « instincts » a une tonalité ironique. SB réfute la thèse naturaliste selon laquelle si la femme devient passive, coquette et prête à la maternité, c’est en vertu d’un instinct, ou parce que ce comportement est inscrit dans les gênes.

• Elle donne ensuite une explication rationnelle (qui dément l’explication irrationnelle et donc infondée de la thèse naturalise postulant l’existence indémontrable de « mystérieux instincts ») : cette spécification sexuelle est le résultat d’une « intervention d’autrui ». Cette intervention a l’effet suivant : « sa vocation lui est impérieusement insufflé » : l’adverbe « impérieusement » (de façon autoritaire) et le verbe « insuffler » (faire pénétrer dans) suggèrent que cette éducation est davantage un dressage, un acte violent, une coercition qui oblige la fille à se conformer à sa « vocation », c’est-à-dire au modèle féminin établit par la société.

III) Simone de Beauvoir décrit, par une fiction réaliste, le processus de spécification sexuelle de la fillette et le comportement qu’il postule.

-« Vont d’abord apparaître » : S D Beauvoir souligne que ce privilège n’est qu’une apparence, qu’il est donc trompeur de penser que les petites filles sont « mieux traitées » que les garçons.

-La phrase suivante juxtapose 9 propositions. Chaque proposition décrit l’évolution du rapport physique entre la mère et ses enfants, et montre que la fille fait l’objet d’un traitement différent de celui du garçon, traitement qui maintient la dépendance de l’une et encourage l’indépendance de l’autre :

• «

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