Fiche de lecture - Le deuxième sexe Simone de Beauvoir
Fiche de lecture : Fiche de lecture - Le deuxième sexe Simone de Beauvoir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pauline Martin • 10 Mai 2023 • Fiche de lecture • 3 196 Mots (13 Pages) • 264 Vues
Sociologie de la communication
Pauline MARTIN
L1 Information-Communication TD7
Simone de Beauvoir — Le deuxième sexe
Simone de Beauvoir est une écrivaine et philosophe française, née en 1908 et décédée en 1986 à l’âge de 78 ans. Issue d’un milieu bourgeois, elle a vécu et étudié à Paris les mathématiques, les lettres et la philosophie. Elle est une figure phare de la pensée existentialiste et du combat féministe au XXe siècle. Sa vie personnelle a beaucoup influencé sa pensée et ses écrits.
Le Deuxième Sexe, dont la première parution date de 1949, s’inscrit dans un contexte d’après-guerre, où l’on avait une envie de recréation d’un monde nouveau. La question de l’émancipation féminine prend alors de plus en plus de place. En effet, en 1944, les femmes obtiennent le droit de vote, marquant ainsi le début d’un long combat social pour la parité des sexes.
Dans ce texte, elle explique que, selon elle, il n’y a pas de différence naturelle entre garçon et fille à l’origine, lors de la naissance. Elle nous dit que tout cela résulte d’une construction sociale, et du rôle que l’on assigne au garçon ou à la fille, sa place dans la société. Tout le texte reconstitue alors l’élaboration et la croissance de la petite fille, qui va devenir femme dans ce monde. On y comprend alors la façon dont le féminin se sépare du masculin, par quels mécanismes et pour quelles raisons. Tout au long du texte, elle illustre ses propos par plusieurs exemples et témoignages de femmes de son temps et de son milieu social.
Elle commence sa réflexion par la célèbre phrase : « On ne nait pas femme : on le devient. » Dès les premières phrases du texte, elle nous fait quand même remarquer l’incertitude et l’inégalité qu’il pèse sur le sexe féminin en le qualifiant de « produit intermédiaire entre l’homme et le castrat », la femme ne se définit alors que par sa différence face aux hommes.
Elle explique tout d’abord que la différence perçue entre les garçons et les filles ne viendraient pas d’une différence innée, biologique, mais d’un processus de conditionnement sociologique. Elle fait alors remarquer la similitude initiale entre garçon et fille. En effet, le nouveau né, dans ses premiers jours, n’a pas conscience de cette différence qu’on lui attribuera plus tard, et son comportement est le même qu’il soit un garçon ou une fille. Puis de la même façon, ils vont tous deux rechercher plus tard l’approbation de leur entourage, la séduction, plaire et être aimé. Cela résulte selon l’autrice de la peur du délaissement, ce qu’on pourrait qualifier aujourd’hui de peur de l’abandon du nourrisson qui a besoin de ses parents, de son entourage pour s’occuper de lui et survivre. Elle nous explique alors ici que les garçons comme les filles dans leur enfance sont guidés par cette même lutte contre le délaissement originel, ils recherchent tous deux l’approbation de leurs pairs, et cherchent la sécurité dans un monde imprévisible, inconstant. Dans ce contexte de recherche de protection, les filles apparaissent d’abord comme privilégiées, favorisées, car moins contraintes à la séparation avec leur mère, moins livrées à elles-mêmes lors de l’enfance. On s’occupe volontiers davantage des petites filles que des petits garçons qui doivent déjà faire preuve de virilité et de force masculine. Alors qu’on prends soin des petites filles et qu’on les laisse « vivre dans les jupes de sa mère », les petits garçons doivent rapidement
s’émanciper des adultes pour être valorisés. La difficulté à laquelle on confronte alors les garçons est déjà un symbole de la supériorité, la puissance, la masculinité dont ils doivent faire preuve. Les filles, perçues comme des êtres plus fragiles, sont plus épargnées de cette séparation brutale.
La représentation de cette supériorité masculine est ainsi matérialisée, représentée par le pénis. Simone de Beauvoir développe toute une partie de son texte sur le pénis, le sexe masculin comme symbole de la puissance masculine. Le sexe féminin au contraire, revêt un caractère tabou, il n’est jamais nommé dans le texte alors qu’on donne plusieurs noms au sexe masculin : pénis, phallus. Selon l’autrice, le sexe masculin est perçu par le petit garçon comme une sorte « d’alter ego » une partie de son corps étant à la fois lui- même et à la fois détachée. Pour la petite fille, cet organe est tout d’abord perdu comme eu important, quelconque, insignifiant, voire même elle ignore cette différence anatomique chez le garçon. Puis, en grandissant, par comparaison avec les petits garçons, le pénis peut alors devenir source de jalousie, de désir. Elle ressent plus tard le manque de ne pas avoir de pénis. C’est dans un premier temps de la fonction urinaire que la fille se rend compte. Le pénis masculin apparait alors comme bien pratique pour uriner où bon lui semble, lorsque la fille doit elle se dénuder. Il apparait également comme une sorte de jouet, qu’elle ne peut pas posséder, éveillant ainsi sa jalousie. Arrive alors la frustration, le manque de ne pas avoir de pénis, parce que son propre sexe est dissimulé, parce qu’elle n’a pas les mêmes droits d’uriner, de jouer avec, de l’exhiber que le garçon. Elle recherche alors à son tour un « alter-ego » une figure dans laquelle se figurer, se représenter. Cette incarnation se fera dans la poupée, jouet attribué aux filles comme une représentation d’elle-même, entièrement. On lui donne aussi l’image de la passivité que la jeune fille s’attribue alors. La poupée représente la jeune fille dont on s’occupe, que l’on chérit, que l’on cajole. La petite fille recherche alors chez les grandes personnes l’attention qu’elle donne à sa poupée. Elle a besoin d’être jolie, regardée et aimée. Elle développe ce que Simone de Beauvoir qualifie de « narcissisme » car l’amour qu’on lui porte se manifeste par les compliments qu’on lui fait, par la beauté. En effet, dans le monde enfantin, la beauté est associé à la gentillesse, la bonté, la reconnaissance, l’amour, tandis que la laideur représente toujours un rejet, une personne malveillante et mise à l’écart. Encore une fois si la petite fille se comporte ainsi ce n’est pas à cause d’une détermination biologique, mais c’est parce qu’on la conforte toute son enfance dans cette passivité, cette recherche de séduction. Elle apprend que « pour plaire il faut chercher à plaire, il faut se faire objet ; elle doit donc renoncer à son autonomie ». Elle se considère donc déjà petite comme un objet esthétique destiné à susciter admiration et désir chez autrui.
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