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Dissertation sur l'école des femmes de Molière

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Par   •  21 Juin 2024  •  Dissertation  •  1 683 Mots (7 Pages)  •  85 Vues

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Le XVIIème siècle fut une période d’émergence des contes et des farces. Louis XIV, mécène et ami de Molière – de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin – adorait le théâtre car c’était pour lui un vrai divertissement réel et vivant. Comme l’a dit Victor Hugo deux siècles plus tard : « Une pièce de théâtre, une comédie, une tragédie, un drame cela doit penser, cela doit agir, cela doit vivre. ».

 Les pièces de Molière sont écrites en vers et/ou en prose, elles appartiennent toutes au genre de la comédie et sont souvent écrites en cinq actes.

L’Ecole des femmes est une comédie, écrite en 1662, qui évoque avec humour la place de la femme dans la société de l’époque. Les 1737 alexandrins de la pièce mettent en scène Arnolphe, un homme d’un certain âge, qui a pour ambition de se marier. Le point noir est sa crainte maladive et envahissante de la tromperie féminine. Cette pièce a été vivement critiquée, accusant Molière de plagiat, clamant que la pièce était plus récréative qu’instructive et qu’elle ne respectait en aucun cas les règles du théâtre classique du 17ème siècle.  L’Ecole des femmes a été jugée immorale et d’une offense au sacrement du mariage. C’est pourquoi nous pouvons nous demander si cette célèbre comédie nous fait vraiment rire. Pour cela, nous allons voir que cette pièce nous amuse en définissant et en repérant les quiproquos et les différents comiques : de mots, de gestes ou encore de caractère. Ensuite, nous allons énoncer les arguments qui nous montrent que l’œuvre n’est pas drôle en montrant que son idéologie est sexiste et assez brutale et en remarquant que la pièce nous fait aussi éprouver de la pitié.

          Tout d’abord, le comique de mots, grandement utilisé, est caractérisé par les répétitions, les déformations, les prononciations, les métaphores et comparaisons, le double sens d’un mot ou bien même les jargons. Ce sont ces éléments qui peuvent nous faire rire en regardant ou bien même en lisant la pièce. Entre les fautes de langue de Georgette et Alain et la métaphore de ce dernier dans l’acte II scène IV vers 432-439 : « La femme est en effet le potage de l’homme », il y a de quoi trouver cela drôle.

Ensuite, vient le comique de caractère qui est un comique fondé sur l’exagération d’un défaut humain jusqu’à ce que celui-ci en devienne complètement ridicule. Dans l’œuvre, nous sommes capables de remarquer que Molière accentue la bêtise, la niaiserie et même la vulgarité d’Alain et de Georgette quand, par exemple dans l’acte I scène II, ils avancent des prétextes ridicules pour ne pas ouvrir la porte à Arnolphe comme « Je souffle notre feu » et « J’empêche, peur du chat que mon moineau ne sorte ». Ils sont donc puérils. La naïveté d’Agnès, en début de pièce et notamment dans l’acte II scène V, peut aussi nous amuser. Son dialogue montre qu’elle n’a d’esprit critique et elle dit tout ce qu’elle pense. Son discours ajouté à son comportement et la réaction d’Arnolphe qui s’agace de plus en plus rend la scène comique. De plus, l’obsession d’Arnolphe de ne pas être cocu tombe dans l’excès et devient donc ridicule. Nous pouvons clairement le voir à la fin de la pièce quand Chrysalde, son ami, lui explique gentiment que si Agnès s’est mariée avec Horace et non pas avec Arnolphe, cela est probablement la meilleure chose qui puisse arriver à ce dernier car, afin de ne pas être cocu, se marier n’est peut-être pas la solution.

         Pour poursuivre, un autre comique présent dans la pièce est le comique de gestes qui est l’ensemble des jeux de scènes qui provoquent le rire comme les coups, les gifles ou les chutes. Il est fondé sur des gestes exagérés comme des grimaces. On peut l’identifier dans l’acte 1 scène 2 vers 218 dans la didascalie destinée à Alain frappant Arnolphe. Cela nous fait rire car le coup était destiné à Georgette mais celle-ci s’étant baissée, le coup a atteint Arnolphe. Nous pouvons aussi relever ce comique de gestes dans l’acte I scène II dans la didascalie qui nous indique qu’Arnolphe ôte trois fois le chapeau d’Alain qui ne cesse de le replacer sur sa tête ou encore dans l’acte II scène V vers 488 quand Agnès rencontre Horace et échange avec lui de nombreuses révérences interminables. Cela nous amuse car Alain ne comprend pas pourquoi il doit enlever son chapeau, ce qui est ridicule, et Agnès qui ne sait pas quand arrêter de saluer son visiteur par peur d’être impolie.

Pour finir, il y a dans l’œuvre un quiproquo majeur qui porte à confusion sur un objet, un lieu ou personnage par exemple quand celui-ci est pris pour un autre. Ici, ce sont tous les personnages mis à part Chrysalde qui ne font pas le rapprochement entre Arnolphe et Monsieur de La Souche. Nous pouvons penser que le comique également utilisé ici est le décalage dû à la double énonciation, quand le spectateur comprend les références utilisées par un personnage mais un autre l’ignore et nous rions donc des réactions de celui qui n’est pas au courant ou alors de celui qui l’est. Nous pouvons donner comme exemples les multiples fois où Horace vient se confier à Arnolphe, qui est l’ami de son père, à propos d’Agnès sans savoir que son confident est en réalité Monsieur de La Souche, l’homme qui doit épouser Agnès. Un autre quiproquo qui est très amusant est la scène du ruban dans l’acte II scène V. Arnolphe est mis au courant qu’Horace a rendu visite à Agnès. Le vieil homme, craignant que sa promise ait perdu son hymen, interroge Agnès qui lui répond, confuse, qu’elle avait perdu son ruban. La scène est comique car Agnès, très honnête, énonce tous les détails de sa rencontre avec Horace tandis qu’Arnolphe n’en peut plus d’attendre de savoir si elle a ou non eu des relations intimes avec son visiteur .

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