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Commentaire composé sur la lettre 81 des liaisons dangereuses

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Par   •  4 Mai 2024  •  Commentaire de texte  •  1 770 Mots (8 Pages)  •  118 Vues

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Commentaire composé Les liaisons dangereuses la lettre 81

Le 18ème siècle couramment appelé « siècle des Lumières » est une période de progrès marqué par l’éveil philosophique. Ce mouvement a participé à éveiller les consciences. C’est dans ce contexte que Chardelos de Laclos écrit Les liaisons dangereuses. Ce roman épistolaire, paru en 1782, repose sur le mensonge et le libertinage. Dans l’extrait que nous allons étudier, le personnage de la marquise de Merteuil se saisit de la plume pour s’adresser au Vicomte de Valmont afin de lui expliquer son évolution et son apprentissage. Nous allons nous demander en quoi Madame de Merteuil fait un autoportrait en se démarquant des codes de son époque. Nous verrons tout d’abord que cette lettre est un autoportrait. Puis nous nous intéresserons au récit d’une auto-éducation rigoureuse. Pour terminer, nous observerons en quoi ce portrait donne une image d’une libertine.

Tout d’abord, Madame de Merteuil nous présente un autoportrait. On peut remarquer cela avec une omniprésence du « je ». La prédominance du « je » est flagrante avec la répétition de ce  pronom personnel mais aussi des pronoms possessifs « mon » et « ma ». Cela montre clairement que Madame de Merteuil esquisse un autoportrait pour son interlocuteur. Il y a un fort accent porté sur le « moi » comme on peut le voir dans l’insistance de certaines phrases, cela met en avant la singularité qu’évoque Madame de Merteuil dans cette lettre.

Ensuite, nous allons assister à une réelle affirmation de sa supériorité. En effet, dès le début de sa lettre, Madame de Merteuil montre sa supériorité par rapport aux autres femmes avec la question rhétorique « Mais moi qu’ai-je de commun avec ces femmes inconsidérées ? »l1. Son individualité présente avec le « moi » comme on l’a vu précédemment s’oppose au groupe « ces femmes inconsidérées » que la marquise de Merteuil désigne de façon péjorative avec le déterminant démonstratif « ces », mais aussi avec l’adjectif « inconsidérées ». Elle se présente tout de suite en opposition avec les autres femmes qu’elle méprise et elle s’indigne aussi de leur passivité comme on peut le voir grâce aux participes passés : « donnés au hasard, reçus sans examen et suivis par habitude »l3. D’après Madame de Merteuil, il manque à ces femmes l’esprit critique, l’examen méthodique, alors qu’elle se définie comme destinée à de « profondes réflexions »l4 dont elle s’attribue tout le mérite. De plus, l’opposition entre la phrase négative « je n’avais pas quinze ans » l28et la phrase affirmative « je possédais déjà »l28 nous montre qu’elle est consciente de sa supériorité par rapport aux autres femmes mais aussi sur certains hommes : « les politiques »l29.  

Par ailleurs, l’auteur rajoute aussi à ce portrait un trait hypocrite. En effet, la marquise de Merteuil utilise le vocabulaire du paraitre : « dissimuler »l10, « cacher » l10; cela nous fait clairement penser à un courtisan classique ou encore à un dandy romantique qui affirme par le paraitre afin de se distinguer. Elle nous explique aussi qu’elle trompe sur son vrai visage en société. On remarque cela grâce à l’antiphrase « Tandis qu’on me croyait étourdie ou distraite (…) je recueillais avec soin »l7, elle nous démontre que rien de ce que l’on voit chez elle n’est vraie. Mais aussi que se montrer sous différentes facettes devient un jeu, un passe-temps : « je m’amusais à me montrer sous des formes différentes ». Le groupe nominal « des formes différentes » l21 renforce l’idée qu’elle a de nombreux visages, de nombreuses facettes et qu’elle choisit laquelle elle souhaite montrer aux yeux des gens.

Pour continuer, la marquise de Merteuil se permet de s’éduquer elle-même et cela de manière plutôt rigoureuse. Tout d’abord, l’auteur rejette l’éducation traditionnelle. En effet la marquise de Merteuil montre un refus de la soumission des femmes, cela se voit lorsqu’elle refuse d’écouter « les discours qu’on s’empressait de » l8 lui tenir. Cette lettre de Madame de Merteuil est vindicative, elle provient d’une envie de vengeance. Elle désire prendre sa revanche sur le personnage que la société lui demande d’être, le verbe de sentiment « je m’indignais »l19 met en lumière son esprit de vengeance mais surtout la révolte qui nait en elle à cause de l’éducation qu’on essaie de lui inculquer. Elle va aussi utiliser un vocabulaire guerrier comme on peut le voir dans la proposition principale « munie de ces premières armes »l20 qui met en avant le fait qu’elle voit la société comme un ennemi, une cible à abattre.

Mais encore, l’auto-éducation que s’inflige Madame de Merteuil est d’une telle rigueur qu’elle entraine à la souffrance. En effet cet autoportrait met en lumière les différentes épreuves qu’a dû affronter la marquise pour se forger une telle personnalité et un aussi fort esprit critique. Elle nous explique que tout est contrôlé dans sa personne que chaque fait est réfléchi plusieurs fois et qu’il n’y a donc aucune spontanéité. On peut observer cela avec l’antiphrase « Ressentais-je quelque chagrin, je m’étudiais à prendre l’air de la sérénité, même celui de la joie »l13. Mais aussi, le groupe nominal « des douleurs volontaires »l15 nous permet de constater qu’elle est consciente de la douleur qu’elle s’inflige mais que l’instruction qu’elle en retient en vaut la peine.

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