Commentaire composé sur Ma Bohème de Rimbaud

Introduction

Arthur Rimbaud, poète visionnaire et figure emblématique du romantisme tardif et du symbolisme, explore dans son poème "Ma Bohème" une célébration de la liberté, de la jeunesse et de l'inspiration poétique. Écrit dans une veine autobiographique, ce poème met en lumière l’errance du poète, sa communion avec la nature et son idéal poétique. Dans ce commentaire, nous analyserons comment Rimbaud sublime l'expérience de l'errance à travers une structure élégiaque et une vision quasi mystique de la poésie.

I. Une vie d'errance idéalisée

Dans "Ma Bohème", Rimbaud décrit sa vie de vagabond avec un lyrisme exalté. Loin de la misère que l’on pourrait associer à l'errance, il en fait un mode de vie choisi, presque sacré. Les vers mettent en avant une relation harmonieuse avec la nature : « Par des chemins, j’allais, poings dans mes poches crevées ». La simplicité des termes évoque un quotidien dépouillé, mais vécu avec une intensité poétique.

La nature est omniprésente, peinte comme un refuge et une muse. Les étoiles, symboles du sublime, deviennent les compagnes du poète : « Mon auberge était à la Grande Ourse ». Cette personnification cosmique élève la vie de bohème au rang d’expérience transcendante.

II. Une quête de liberté et de poésie

La structure fluide et musicale du poème illustre l’insouciance et la liberté de Rimbaud. Le rythme anaphorique de ses descriptions suggère une marche rythmée, une quête spirituelle dans laquelle chaque pas est une étape vers l’inspiration poétique. La métaphore filée de la marche et des « rimes » traduit cette fusion entre le vagabondage physique et la création poétique.

Rimbaud se présente comme un poète prophétique, en marge de la société. Sa pauvreté matérielle contraste avec sa richesse intérieure, suggérant une supériorité spirituelle et artistique : « Et les pieds dans les trous, mes souliers devenaient fées ». Le trivial est sublimé, et l’imagination transforme l'ordinaire en extraordinaire.

III. Un hymne à la jeunesse et à la révolte

Enfin, "Ma Bohème" peut être lu comme un manifeste de la jeunesse. Le poème respire l'insolence et la fraîcheur d’un esprit en rupture avec les conventions bourgeoises. Rimbaud célèbre une vie libérée des contraintes sociales et matérielles, revendiquant une marginalité choisie. Cette rébellion contre l’ordre établi trouve son écho dans l’esthétique du poème, où la simplicité du langage côtoie des envolées lyriques.

Cette bohème, plus qu’un mode de vie, est une posture existentielle : un refus de l'immobilité et un engagement pour une vie animée par la création. Rimbaud, figure de l’« homme aux semelles de vent », immortalise ici une période de son existence où il rejette tout conformisme.

Conclusion

Avec "Ma Bohème", Rimbaud offre une vision poétique et idéalisée de sa jeunesse et de son errance. Le poème célèbre la liberté, l’inspiration et la communion avec la nature, tout en incarnant un idéal de révolte et de création. Ce texte illustre parfaitement l'originalité

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