Chant d'amour VI Alphonse Lamartine
Commentaire de texte : Chant d'amour VI Alphonse Lamartine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lili1305 • 8 Juin 2023 • Commentaire de texte • 2 200 Mots (9 Pages) • 256 Vues
Victor Hugo (1802-1885), Alphonse de Lamartine (1790-1869), Alfred de Vigny (1797-1863) et Gérard de Nerval (1808-1855) font partie des plus grandes figures du romantisme français, mouvement culturel né à la fin du XVIIIème siècle. Ce mouvement littéraire se caractérise par la dominance de la sensibilité, de l’émotion et de l’imagination sur la raison et la morale. Il s’oppose au classicisme beaucoup plus rigoureux dans le style. Les auteurs romantiques écrivent avec passions en affirmant leurs idées, leurs impressions et leurs sentiments personnels à travers leurs œuvres. Dans son poème Chant d’Amour VI, de son recueil Nouvelles Méditations Poètiques (1823), Lamartine, de sa plume lyrique, déclare ses sentiments et sa fidélité à sa femme. Il aborde dans son poème deux thèmes récurrents chez les romantiques, l’amour et la mort. Comment Alphonse de Lamartine renouvelle ce procédé d’écriture et comment parvient-il à rester dans le temps grâce à ses œuvres ?
Selon les deux thèmes cités, nous verrons l’évocation de la mort et de la temporalité. Par la suite, la finitude d’une vie et l’immortalité des écrits au travers du temps.
La première strophe fait écho à la vieillesse. Il aborde dès le premier vers l’attaque du temps qui passe. Le premier vers appuie une personnification du temps qui est porté responsable de la sénescence. Il a un action négative sur les hommes ce qui a pu pousser le poète à donner un caractère humain « jaloux ». Le premier vers appuis également une personnification des saisons en commençant par l’hiver : « le temps jaloux d’une haine glacée » (v1). L’hiver est utilisé ici où il symbolise la mort mais aussi d’un point de vue humain qui démontre la froideur, donc la méchanceté du temps.
Le reste de la strophe est construite autour d’une comparaison entre sa bien aimée et une fleur. Les verbes tel que « fanera » (v2) et « flétrira » (v3), à travers ces métaphores, explique que sa beauté va se ternir avec les saison qui passent. Lamartine allonge le temps en utilisant le rythme des saisons. Dans le texte, la première strophe évoque la mort et la vieillesse : « sa mains flétrira » (v4) qui est une allégorie de la mort et l’automne qui est la saison du renouveau : « s’envole deux à deux » (v30).
L’auteur nous parle de son histoire d’amour avec une femme. Il en fait l’éloge et compare à l’aide d’une métaphore filée sa bien aimée à une fleur. Nous pouvons en déduire que pour lui la beauté s’apparente à la nature : « ta beauté fleurit » (v13) et à travers la personnification des parties de son corps : « tes charmante lèvres » (v4). Il utilise les pronoms possessifs de la deuxième personne du singulier ce qui signifie qu’il s’adresse directement à elle : « tes couleurs » (v2), « ton souvenir » (v10). L’utilisation de ses pronoms lui permettent de lui exprimer ses sentiments mais également l’utilisation des pronoms possessifs de la deuxième personne du singulier (caractéristique du romantisme) que nous retrouvons : « ma fidélité » (v15). Le poète se livre sur ses sentiments amoureux, il lui jure fidélité même après sa mort : « Là ton doux souvenir veille à jamais à l’ombre de ma fidélité » (v14-15). On peut voir ici un caractère autobiographique dans ce poème dû à ce discours directe.
Dans cette première partie du poème, l’auteur veut que nous comprenions que la beauté de la femme n’est qu’éphémère. Lorsque le temps aura fait effet sur sa femme, sa jeunesse qui plaisait avant aux hommes, seul Lamartine s’en souviendra : « tu cherches en vain ta ravissante image, Regarde dans mon cœur ! » (v11-12). Ce vers témoigne de l’amour et des sentiments forts que Lamartine a pour cette femme. C’est une phrase exclamative du registre lyrique, et à travers celle-ci nous voyons que Lamartine gardera toujours un souvenir, une belle image de la femme dont il est amoureux, peu importe son physique ou son âge, sa véritable « beauté » se trouve dans son âme et sera à jamais gravé dans le cœur du poète. Même après leur mort, son amour pour elle perdurera pour toujours. Il utilise dans la dernière strophe « cygnes amoureux », le cygne est un oiseau aux multiples symboles. Il représente la pureté dû a sa couleur mais aussi l’amour et la fidélité. En effet, ce magnifique oiseau reste avec le même partenaire souvent pour la vie. Mais cela renvoie aussi a la mort aussi, « le chant du cygne ». Au milieu du XVIIIe, « le chant du cygne » désigne la plus belle et dernière chose réalisée par quelqu’un avant de mourir. En art, il s’agit de la dernière œuvre remarquable d’un poète ou d’un artiste. Le poète explique et prouve sa fidélité en la comparant à « une lampe d’or » : « comme une lampe d’or » (v16) celle-ci est fragile mais ne craint pas la mort. Elle y résiste : « en traversant l’enceinte » (v17). Par l’expression « chercher en vain » le poète rappel également que le temps est infini mais qu’il défile et ne se remonte pas.
Le poète Lamartine est donc un amoureux, nous comprenons qu’il ne craint pas la mort que ce soit la sienne ou celle de sa compagne. Il l’aimera pour toujours, à travers le temps et lorsque son tour viendra il la rejoindra dans la tombe. Cependant si la beauté est éphémère, l’amour lui est éternel puisque le souvenir de celle-ci réside dans les yeux de celui qui l’aime. Même dans la mort, les amant ne seront pas séparés puisqu’ils partageront le même tombeau. Et pour la prévenir qu’elle sera toujours aimé malgré tout, le poète va utiliser une fuite de temps. C’est pour cela qu’il pose une finitude avec l’évocation de la mort. Cependant il fini son poème sur une note d’espoir.
« de ces jours écoulé qui t’ont ravi tes charmes » (v8) ce vers est une sorte de moral qu’il fait à sa bien aimée. Il lui rappelle qu’elle est mortelle et qu’avec le temps qui s’écoule sa beauté va s’effacer. Elle ne pourra y échapper, elle est victime du temps et du destin comme tout le monde. Pour éviter une sorte de brutalité dans le poème, il utilise des allégories : « sa main » (v4) qui représente le temps, donne un côté plutôt doux au vers 4 « et sa main flétrira tes charmante lèvre ». Le sentiment qui est le plus prononcé du poème reste tout de même la mélancolie. Il traite la fuite de temps de cette manière. La mélancolie est l’une des marque du romantisme. Celle-ci est souvent présenter à l’aide du champs lexical de la nature : « lits de gazon » (v3) , « fraîche saison » (v6) et « en automne » (v26). On peut donc dire que le message du poème réside dans ce champs lexical. Il est tout de même important de constater la fuite de temps présentée de façon mélancolique n’empêche en rien le message d’espoir. En effet dans les deux dernières strophes, le poète ne donne pas une image violente de la mort. On la voit plus comme quelque chose de doux et sans souffrance : « Éteindre en souriant de notre double vie L’un et l’autre flambeau » (v20-21). Ici la mort est présentée plutôt sous forme d’une passerelle pour pouvoir ensuite se retrouver « Quelle étende ma couche à côté de la tienne » (v22). De plus ils partageront une fois tous deux décédés le même tombeau. Leur dépouille se retrouveront « lit du tombeau » (v24). De plus le poète croit vraiment en la vie après la mort, il l’idéalise beaucoup. Il a recourt alors au subjonctif présent pour émettre un souhait : « puissions-nous » (v25). Il utilise une comparaison pour faire renaître cet espoir : « comme on voit en automne un couple solitaire De cygne amoureux » (v26-27). L’espoir de l’auteur a pour but de la revoir pour l’éternité. Il crée alors une sorte de cycle. La mort n’est pas une fin, c’est la passerelle entre une vie et une autre et ce à l’infini. De plus « les cygnes amoureux » comme nous l’avons vu plus haut laisse entendre que dans leur vie future, ils resteront ensemble et ne se sépareront jamais. Tout comme le cygne le poète ne veut qu’une seule partenaire, sa bien aimé.
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