Bel-Ami, un roman misogyne ?
Étude de cas : Bel-Ami, un roman misogyne ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar slulumi • 2 Mars 2024 • Étude de cas • 807 Mots (4 Pages) • 183 Vues
Si le roman a toutes les apparences d’être misogyne, l’est-il vraiment ? Car, en fin de compte, le personnage principal, Georges Duroy, n’est-il pas un incompétent !
Il est d’abord présenté comme un homme intimidé par les femmes et par leur assurance. En effet, on pourrait dire qu’il est impressionné par le statut social de ces dernières, mais c’est plutôt leur assurance qui le déstabilise. Quand il rencontre Rachel pour la première fois, il est décrit comme « intimidé », n’osant pas ses mots, « balbutiant ». Puis, lors de son premier dîner chez les Forestiers, pendant qu’il monte les escaliers il sent monter la confiance, se regarde plusieurs fois dans les miroirs qu’il croise, mais quand il se retrouve face à Madeleine, il perd tous ses moyens. Il en va de même avec Clotilde de Marelle, imposante autant physiquement qu’intellectuellement. Il est tellement impressionné par elle qu’il tenter de l’approcher par l’intermédiaire de sa fille. Il « fut pris d’une envie folle d’embrasser la fillette, comme si quelque chose de ce baiser eût dû retourner à la mère ». (Au contraire, dans l’incipit, il va mépriser les femmes de la brasserie car elles ne l’intéresse pas le moins du monde, se permet des critiques que lui-même … )
On peut constater que d’un bout à l’autre du roman Duroy, d’abord timide avec les femmes, a peu à peu pris conscience de son pouvoir de séduction pour palier ses incapacités professionnelles et financières. Forestier l’annonce d’ailleurs dès le premier chapitre en déclarant à Duroy « Dis donc mon vieux, sais-tu que tu as du succès auprès des femmes ? Ça peut te mener à loin. » (et il avait bien raison). De cette façon, Duroy parviendra à obtenir les services de Rachel la prostituée presque gratuitement, à soutirer de l’argent à Clotilde de Marelle pour vivre décemment, à obtenir l’amour dévoué de Mme Walter et la naïveté de Suzanne. Laurine, la fille de Clotilde tombe elle aussi sous son charme malgré son jeune âge, et bien qu’elle soit décrite comme une enfant sérieuse et « grave », presque adulte dans ses actions. Elle va se familiariser avec Duroy, si bien que sa mère va s’en étonner, et la dire « transformée ». C’est aussi elle à qui il doit son surnom « Bel-Ami », qui sera reprit par quasiment tous les personnages féminins du livre. Au tout début du roman, alors qu’il se réjouit de trouver un nouveau travail comme rédacteur à la Vie Française, il est déçu par son incapacité à écrire un article satisfaisant. Il ne réussira pas à rédiger des articles sans l’aide de Madeleine ce qui va lui permettre à elle de pratiquer dans un domaine où elle excelle : l’écriture. Elle écrit les articles, il les signe. L’ambition de Duroy ne s’arrête pas là. A la fin du roman, lorsqu’il se marie avec Suzanne, la fille de Mr Walter et de son ex-maitresse Mme Walter, ce n’est pas avec sa fortune personnelle qu’il prévoit de devenir ministre, mais bien avec celle de sa nouvelle femme.
Qui sont les femmes ?
• Madeleine Forestier :
Moderne, elle fume, elle sait écrire, et même si elle vit à dans l’ombre des hommes mais elle sait manipuler les personnes autour d’elle, elle apparaît comme sûre d’elle-même, de la force,
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