Baudelaire, Les Fleurs du Mal
Dissertation : Baudelaire, Les Fleurs du Mal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar astr.71d • 25 Mai 2023 • Dissertation • 1 577 Mots (7 Pages) • 215 Vues
"J'ai fait mon devoir comme un parfait alchimiste et comme une sainte âme. Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence. Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or”
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Charles Baudelaire, notamment connu pour son recueil Les Fleurs du Mal, est un poète du 19ème siècle très connu à ce jour. Les Fleurs du Mal est un recueil sorti pour la première fois en 1857. Lors de la parution de cette première édition, il y a eu beaucoup de bruit, il a même été accusé d’atteintes à la moralité par un procureur nommé Ernest Pinard, il parlait de “recueil d'insanités”. Baudelaire, pour sa deuxième édition de ce recueil édité en 1861, à ajouté quelques poèmes "J'ai fait mon devoir comme un parfait alchimiste et comme une sainte âme. Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence. Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or”. Ses propos sont étonnants, car malgré les réflexions et propos violents qu’il avait subis, l’artiste a gardé une posture intellectuelle digne. Baudelaire déclare son amour pour la ville de Paris (« Je t’aime, ô capitale infâme !) et énumère (lupanar, débauches, vice...) ce qu’il résume à la fin par le terme « boue » : « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or ». Le substantif fait donc métaphoriquement référence à tout ce qui est vil, sans valeur voire moralement condamnable puisqu’au mot sont associées des connotations péjoratives se rapportant à l'infâme (que l’on trouve dans des expressions comme « traîner dans la boue »). Alchimiste, le poète opère ainsi une transmutation de la boue d’un réel fort prosaïque en un or poétique. Nous étudierons en quoi le recueil démontre le don d'alchimiste de l’auteur et en quoi cette citation de la fonction du poète est illustratrice du recueil. Nous montrerons d’abord comment la citation de l’épilogue s’applique au recueil des Fleurs du mal et sa relation étroitement liée à l’alchimie. Et enfin nous étudierons l’unité de dualisme et l’universalité de la misère de l’homme.
L’alchimie est au centre de cet épilogue, et également du recueil dans son ensemble, en effet Baudelaire indique par son titre d'alchimiste son pouvoir qui le distingue des autres hommes.
Dans l’épilogue, juste avant : “Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or”, Baudelaire se compare à un chimiste qui effectue l’opération de transformation de la boue en or. À l’autre bout du recueil, dans “Au lecteur”, cette opération de transmutation était déjà évoquée dans la troisième strophe à travers les termes “riche métal” , “ce savant chimiste”. On trouve même une mention du “chemin bourbeux” emprunté par le poète et nous-même, “l’hypocrite lecteur”. La notion de chimie poétique voire d’alchimie (qu’on peut associer à “Alchimie de la douleur”) traverse donc le recueil du début à la fin. Le thème de la boue est omniprésent dans le recueil des Fleurs du mal : “Sept Vieillards” (“Dans la neige et la boue il allait s’empêtrant”), au “Vin des chiffonniers” ou encore à “Brumes et pluies” (“ Ô fin d’automne, hivers, printemps trempés de boue” ). On retrouve le terme dans “Le Cygne”, “Le Monstre”...). La boue est un thème que l’on ne peut manquer dans la poésie de Baudelaire. Littéralement, dans le Paris du XIXe siècle, on marche dans la boue. On a vu et on verra que cette boue était l’objet d’une transcendance et d’une transformation poétique faisant de la laideur quelque chose de beau.
De cette manière, nous avons vu que la boue est aussi bien ce qui désigne la saleté au sens propre du terme (car Paris est sale au 19ème siècle), mais également au sens moral du terme (ceux qui habitent ce Paris). Ainsi, la boue est liée véritablement au mal, avec la misère sociale dans “Le Vin des Chiffonniers” par exemple ou encore dans les deux Crépuscules où l’on croise “catins” et “escrocs” et où s’expriment les “rêves malfaisants”. De cette manière, Paris devient chez Baudelaire le lieu allégorique du théâtre du mal dans la section des Tableaux parisiens ou du Vin. Le temps, la vieillesse et la mort sont omniprésents ici. Malgrès cette boue, et tout ce noir, le poète arrive à le sublimer, comme par exemple dans le poème “Le Soleil” dans lequel le réel est transformé par un astre.
“Quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes,
Il ennoblit le sort des choses les plus viles,
Et s'introduit en roi, sans bruit et sans valets,
Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.”
La mission poétique de Baudelaire est la même que le soleil, son but est de sublimer la noirceur qu’il côtoie. La représentation du laid devient belle comme dans “Une charogne”.On voit donc qu'au-delà de la provocation, l'art de Baudelaire porte une dimension spirituelle qui peut donner au lecteur les moyens de s'élever
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