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Analyse linéaire extrait de Zone d'Apollinaire

Commentaire de texte : Analyse linéaire extrait de Zone d'Apollinaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  1 628 Mots (7 Pages)  •  241 Vues

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ZONE

INTRO :

Je vais vous présenter une analyse linéaire du poème Zone, extrait du recueil Alcools écrit par Apollinaire.

Apollinaire était un poète et écrivain français. Il fera de bonnes études sans toutefois avoir son baccalauréat. Il va s’initier à la Bible, aux mythes antiques et légendes médiévales dont on retrouvera des traces dans ses œuvres. Il voyagera en Allemagne avant de revenir à Paris et de s'engager lors de la 1ere GM.

Dès 1904, Apollinaire pense à réunir les poèmes rapportés d’Allemagne mais cela n'aboutit pas.

En 1912, le recueil prend forme, sous le titre d'Eau de vie. Sur le texte déjà imprimé, Apollinaire va supprimer toute la ponctuation des 50 poèmes qui lui paraît au final inutile offrant la primauté  [1] au rythme et à la coupe des vers. Il reproduit ici une technique utilisée par Cendrars.

ALCOOLS paraît donc en 1913.

Les poèmes d'Alcools peuvent être classés en 3 catégories : poèmes d'amours, poèmes élégiaques et arts poétiques. Il existe un « fil rouge » à tous ses poèmes et un jeu d'échos : c'est à dire qu'ils se répondent en reprenant des thématiques semblables.

Le poème d'ouverture « Zone » est en fait le dernier poème écrit par Apollinaire avant la publication du recueil.  Il fait fonction de manifeste poétique, par lequel le poète révolutionne le genre poétique : tant dans la forme longue (le poème contient 155 vers) que dans les thèmes.

Les thèmes qui parcourent ce poème sont la religion et le voyage.

Le titre Zone est assez inattendu et pas très poétique à connotation péjorative renvoyant à un quartier mal fréquenté mais il est aussi porteur de sens : il renvoie à un espace délimité, une « zone » , à un quotidien urbain moderne qui fascine Apollinaire.

Sont étudiés ici les 24 premiers vers du poème, je vais vous en faire sa lecture :

1 À la fin tu es las de ce monde ancien

Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine

Ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes

5 La religion seule est restée toute neuve la religion

Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation

Seul en Europe tu n’es pas antique ô Christianisme

L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X

Et toi que les fenêtres observent la honte te retient

10 D’entrer dans une église et de t’y confesser ce matin

Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut

Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux

Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d’aventures policières

Portraits des grands hommes et mille titres divers

J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom

Neuve et propre du soleil elle était le clairon

Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes

Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent

Le matin par trois fois la sirène y gémit

Une cloche rageuse y aboie vers midi

Les inscriptions des enseignes et des murailles

Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent

J’aime la grâce de cette rue industrielle

Située à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l’avenue des Ternes

PBQ : Nous analyserons comment Apollinaire s'y prend t-il pour évoquer ici la modernité de Paris ?

Nous verrons d'abord comment il manifeste  son admiration pour la nouveauté à Paris, puis comment il perçoit la religion quelque chose de positif.  Après l'évocation des médias de l'époque, nous verrons la description d'une rue industrielle qu'en fait Apollinaire.

  1. Admiration pour la nouveauté à Paris v. 1 à 4

Dès le 1er vers de ce poème, Apollinaire montre qu'il est fatigué de la tradition « tu es las de ce monde ancien ».

Il y a un paradoxe, avec les premiers mots utilisés : « A la fin » alors que nous sommes au début du poème. On peut y voir une note d'humour.

Le paradoxe se poursuit au vers 2 : Apollinaire dit qu'il en a marre de l'ancien, mais il commence ce vers par le nom « Bergère » qui est un personnage de littérature traditionnelle.

Il l'appose pourtant à la Tour Eiffel, symbole même de la modernité à l'époque et créé une personnification, pour valoriser encore plus la modernité.

Les voitures, elles, sont animalisées. Elles sont un « troupeau qui bêle ».

La ville s'anime et prend vie ; les éléments du progrès et du modernisme sont rendus vivants par l'écriture poétique.

 Dans le 3e vers, Apollinaire reformule en langage courant et ainsi modernise l'expression « tu es las » du vers 1 :  « tu en as assez ».

Enfin, un autre paradoxe est utilisé par Apollinaire dans le vers 4 : « même les automobiles ont l'air d'être anciennes » . Les automobiles sont justement un élément du monde moderne.

Ce peut être un trait d'humour. Dans tous les cas, le poète suscite la surprise.

 

=> Ce premier mouvement annonce e choix de la modernité. On évoque l'ancien mais les choix se portent sur la modernité.

  1. La religion occuppe une place importante v. 5 à 10

Le début du poème semble présenter une contradiction dans la pensée : au moment où Apollinaire proclame sa lassitude de l'Antiquité, il affirme également que le christianisme datant pourtant de 2 millénaires, n'a pas vieilli. Il dit que « la religion est restée toute neuve » v.5

Il la compare même aux hangars de Port-Aviation créés peu de temps avec l’écriture de ce poème en 1909 et souligne ainsi la modernité de la religion.

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