Analyse linéaire de l'Invitation au voyage, Charles Beaudelaire
Fiche de lecture : Analyse linéaire de l'Invitation au voyage, Charles Beaudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar S.A.M. • 25 Juin 2024 • Fiche de lecture • 818 Mots (4 Pages) • 127 Vues
Introduction : Baudelaire est un poète du 19ème siècle Héritier du romantisme, il insuffle un souffle nouveau à la poésie et ouvre la voie au symbolisme et au surréalisme.
-Les Fleurs du mal : « L'invitation au voyage » 1857 ; poème 53 du recueil, dans la section « Spleen et idéal ». L’homme est pris dans deux attitudes contradictoires : le spleen = la tristesse, la mélancolie, un certain mal-être, et l'aspiration vers l'idéal, l'absolu, la beauté.
- dans le poème, le poète invite la femme aimée à partir avec lui dans un pays lointain et idéal. C’est une invitation exotique et onirique. Vers impair forme de légèreté, air de chanson
*Lecture*
Problématique :
- Dans quelle mesure ce poème est une invitation esthétique ?
Plan :
1ère strophe = invitation à un voyage esthétique v1 à 14
2ème strophe = contemplation esthétique v15 à 28
3ème strophe = balancement jusqu’à l’idéal v29 fin
Chaque strophes entrecoupées d’un dystique, qui fonctionne comme un refrain
I. Premier mouvement : l’invitation à la femme aimée
- « Mon enfant, ma sœur » apostrophe = > connotation affective fraternelle/filiale, suggère que la femme aimée a line tres étroit avec le poète
- « Songe » impératif, invitation au rêve, dimension onirique
- Là-bas » lieu indéfini, rapprochement intellectuel et physique comme le souligne le GI « vivre ensemble »
- Analogie entre la femme et le pays rêvé : « au pays qui te ressemble » (v.6), ce qui indique que cette femme est elle aussi idéale et représente le bonheur pour le poète.
- « Aimer et mourir » antithèse rapprochée par conjonction coor « et », insinue d’aimer jusqu’à la mort
- L’oxymore « soleils mouillés, ciels brouillés » (v. 7) atmosphere picturale (Baudelaire critique d’art)
- « Mon esprit » jugement esthétique lié à la raison
- « Les charmes » fascination et enchantement
- « De tes traitres yeux » comparaison avec ciels brouillés, les deux « ont les charmes », femme rendue mystérieuse par adj « mystérieux » et trahison, mais toujours belle participe présent « brillant »
- L’adverbe de lieu ” là ” fait référence à un ailleurs rêvé mais indéfini.
- Le pays présenté comme un lieu idéal réunit la « beauté », donc un plaisir esthétique, la « volupté », cad la sensualité, le « calme », la sérénité, le « luxe » (confort matériel) : pays qui est un plaisir pour les sens
- La négation restrictive : « n'est qu'ordre » exclut de ce pays tout ce qui n'est pas parfait ; le négatif n'y a pas sa place.
- Distique qui fonctionne comme un refrain
II. Deuxième mouvement, contemplation esthétique
- CCMoyen « poli par les ans » évoque un lieu qui ouvre sur d’autres époques
- « Notre chambre » possessif, intimité caractérisée par « chambre »
- « Décoreraient » conditionnel, projection/contemplation du poète
- « Les plus rares fleurs, mêlant leurs odeurs » superlatif => élément olfactif
- « Vagues senteurs de l’ambre » champ lexical des sens, synesthésie
- « Les riches plafonds, les miroirs profonds » parallélisme =>adj => éléments visuels
- cette harmonie entre les sens se retrouve ds les rimes internes (rimes à l'intérieur des vers) ; on trouve des rimes en « an » = « luisants, ans, chambre, mêlant, senteurs, ombre, splendeur, langue », et des rimes en « eur » : a fleurs, odeurs, senteurs, splendeur » --les sonorités se font écho, pour illustrer les liens entre les éléments de la chambre.
- « Parlerait » verbe de sens => correspondance entre les sens, ces éléments ont un langage, dépasse le réel
- « Langue natale » la beauté quelle qu’elle soit est un langage universel qui parle au poète
III. Élargissement à la ville et basculement vers un idéal v.29 à la fin.
- Il y a ici personnification des vaisseaux (le verbe ” dormir ” et ” l’humeur (...) vagabonde “) ainsi qu’une référence au voyage. L’ailleurs rêvé s’ouvre donc sur d’autres voyages, d’autres lieux.
- « Vois » impératif => invitation à contempler
- Personnification des vaisseaux « dormir ces vaisseaux », PSR « dont l’humeur vagabonde » référence au voyage, l’ailleurs rêvé se trouve autre part.
- « C’est pour » prés de vérité générale, « assouvir …désir » fidélité à l’idéal chevaleresque
- La juxtaposition ” les champs, les canaux, la ville entière ” puis l’emploi du substantif ” le monde ” évoquent un élargissement du lieu, donne au lecteur une impression englobante.
- « Soleils couchants », « d’hyacinthe et d’or », « chaude lumière », couleurs chaudes envahissent le texte, Lumière omniprésente, qui établit l'harmonie et la sérénité : tout « s'endort ».
- La plénitude est atteinte
- Retour du refrain -> redondance apaisante et conclusion du poème.
Conclusion :
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