Analyse et interprétation du poème "Ce qui dure" de Sully Prudhomme
Analyse sectorielle : Analyse et interprétation du poème "Ce qui dure" de Sully Prudhomme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jonaoldewurtel • 7 Janvier 2024 • Analyse sectorielle • 396 Mots (2 Pages) • 604 Vues
Analyse et interprétation du poème "Ce qui dure" de Sully Prudhomme
Le poème "Ce qui dure" est écrit par Sully Prudhomme, poète français et lauréat du premier prix Nobel de littérature en 1901.
Le présent se fait vide et triste,
Ô mon amie, autour de nous ;
Combien peu de passé subsiste !
Et ceux qui restent changent tous.
Nous ne voyons plus sans envie
Les yeux de vingt ans resplendir,
Et combien sont déjà sans vie
Des yeux qui nous ont vus grandir !
Que de jeunesse emporte l'heure,
Qui n'en rapporte jamais rien !
Pourtant quelque chose demeure :
Je t'aime avec mon cœur ancien,
Mon vrai cœur, celui qui s'attache
Et souffre depuis qu'il est né,
Mon cœur d'enfant, le cœur sans tache
Que ma mère m'avait donné ;
Ce cœur où plus rien ne pénètre,
D'où plus rien désormais ne sort ;
Je t'aime avec ce que mon être
A de plus fort contre la mort ;
Et, s'il peut braver la mort même,
Si le meilleur de l'homme est tel
Que rien n'en périsse,
je t'aime Avec ce que j'ai d'immortel.
Analyse :
Le poème "Ce qui dure" explore la nature éphémère des choses matérielles et corporelles contrastée avec la persistance de l'art, représentée ici par la lyre. L'auteur énumère une série de matériaux et d'objets qui se détériorent avec le temps, qu'il s'agisse de métaux, de pierres, de textiles ou d'autres éléments. Chaque strophe souligne la fragilité et la vulnérabilité des choses physiques et matérielles. La lyre, instrument de musique, est évoquée comme étant l'exception à cette règle de la dégradation. Elle symbolise l'art, la créativité et la beauté durables, contrastant avec la fugacité de tout ce qui est physique. La lyre sert de métaphore à la création artistique, à la mémoire qui persiste malgré la temporalité des autres éléments.
Interprétation :
Sully Prudhomme suggère que la beauté et la création artistique ont une qualité intemporelle, capable de transcender la dégradation et l'usure du temps. Il met en lumière la dualité entre la matérialité périssable de l'existence humaine et la capacité de l'art à perdurer. L'art, ici représenté par la lyre, devient une voie d'évasion de la fragilité et de la finitude inhérentes à la vie humaine. Le poème invite à réfléchir sur la valeur de la créativité et de l'expression artistique dans un monde où tout ce qui est matériel est destiné à se détériorer. Il célèbre la capacité de l'art à transcender la temporalité et à offrir une forme d'immortalité à travers la persistance de ses créations.
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