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Poupée volée de Elena Ferrante

Dissertation : Poupée volée de Elena Ferrante. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Mai 2024  •  Dissertation  •  1 660 Mots (7 Pages)  •  116 Vues

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jeudi 25 avril 2024

Balian Bernardo                                                                                2B

Français

Dissertation sur Poupée volée de Elena Ferrante[pic 1]

                        

« La douleur des femmes est un fil invisible qui tisse la trame de nos vies », cette phrase d’Elena Ferrante frappe comme un coup de poignard dans nos cœurs et nous sommes comme transportés dans un univers où la souffrance des femmes se dessine telle une empreinte, telle une ombre qui persiste à travers les époques.

Est-il vrai, comme l’écrit Blaga Dimitrova, que « Être une femme, c’est une douleur. Quand on devient jeune fille, ça fait mal. Quand on devient bien-aimée, ça fait mal. Quand on devient mère, ça fait mal. Mais la plus intolérable sur la terre, c’est la douleur d’être une femme qui n’a pas connu toutes ces douleurs, jusqu’à la dernière. » ? Les personnages féminins du roman Poupée volée d’Elena Ferrante sont-ils condamnés à souffrir ? Après avoir vu que ces femmes ont des raisons de souffrir, nous nous attacherons au fait qu’elles ont aussi les moyens de dépasser cette souffrance afin de vivre heureuses.

Dès son plus jeune âge, une femme expérimente la douleur dans sa vie, sous le biais de sa transformation physique et émotionnelle, qui entraîne un certain mal-être, accentué par les tracas et les histoires plus ou moins compliquées des familles. Leda, l’héroïne, dans le roman Poupée volée, a grandi dans un contexte familial difficile. Elle a été confrontée à des épreuves et à des émotions complexes et douloureuses. Son rapport filial avec sa mère était compliqué comme le montre la citation suivante « J’étais partie comme une brûlée vive qui, en hurlant, s’arrache la peau brûlée et croit arracher la brûlure même. ». Cette douleur de l’enfance a engendré un mal-être dans son adolescente et aussi dans sa nature propre de mère et de femme. Elle a retranscrit sans le vouloir l’ambivalence des rapports avec sa propre mère sur sa relation avec ses propres filles.

De plus, l’amour et les relations amoureuses font souffrir ces femmes, qui souvent idéalisent leurs relations et ont des attentes particulières qui peuvent entraîner des déceptions. Aimer peut, en effet, faire souffrir, on oublie qui on est au profit de la personne aimée. Leda quitte son mari pour trouver des réponses à ses propres tourments intérieurs et pour explorer sa propre identité en dehors de son rôle d’épouse et de mère. Elle est en souffrance morale, car elle s’est perdue, elle ne se reconnaît pas en tant que femme à part entière, elle se sent prisonnière. Sa relation avec Gianni ne lui apporte pas ce qu’elle recherche, comme si elle n’arrivait pas à se construire en tant que femme à part entière. La citation « Parfois, il faut fuir pour ne pas mourir » nous montre parfaitement la lutte intérieure qui submerge Leda, elle ne veut plus subir de relation étouffante, elle veut son indépendance. Les relations du couple qu’ont formé Leda et Gianni se sont délitées au fil du temps, entrainant aussi un contexte familial dysfonctionnel pour leurs deux filles.

De surcroît, la maternité peut être très mal vécue par une femme pour des raisons diverses comme des soucis de santé ou matériel, par exemple. Le fait d’attendre un enfant est pour une femme un grand moment de chamboulement émotionnel et corporel qui entraîne autant de joie que d’angoisse. C’est le cas de Leda, qui a subi et pas vécu sa maternité, n’étant sûrement pas prête à donner la vie. Elle a mal vécu ses grossesses, c’est ce que nous démontre la citation d’Elena Ferrante « Pour moi la chute véritable fut celle-ci : le renoncement à une quelconque sublimation de ma grossesse, et même le renversement du souvenir heureux de la première gestation et du premier accouchement. ». Leda était dépassée par la maternité et les responsabilités, confrontée à un amour profond et puissant pour ses filles, mais aussi à la peur, la frustration et la colère de ne pas être à la hauteur en tant que mère, L’auteure de Poupée volée écrit à ce titre « je suis une mère dénaturée ». Elle abandonne pendant quelques années ses deux filles, afin de se retrouver elle-même en tant que femme et de se construire, avant de revenir vers elles et d'embrasser son rôle de mère. Cependant, elle se retrouve seule, quelques années plus tard, car ses deux filles sont parties rejoindre leur père au Canada. Elle éprouve à ce titre du réconfort, et même de la sérénité, car libérée des obligations familiales et des attentes sociales qu’on attend d’une mère. Leda dans les mots « La maison resta rangée, comme si personne n’y habitait » nous en donne un bel exemple.

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