L'art de la joie de Goliarda Sapienza
Commentaire d'oeuvre : L'art de la joie de Goliarda Sapienza. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Perrine Cabaret • 24 Octobre 2023 • Commentaire d'oeuvre • 2 299 Mots (10 Pages) • 147 Vues
Exposé sur l’Art de la joie de Goliarda Sapienza
Lorsque l'on voit ce roman pour la première fois on peut ressentir différents sentiments. Cela peut être de la peur, de l'excitation ou même de la joie comme nous indique le titre du roman. Pour ma part j'ai ressenti ces trois sentiments. Tout d’abord la peur dut à ses nombreuses pages, soit 800 en tout. La peur aussi à cause du fait de ne pas en voir le bout de l'histoire, surtout au milieu de l'œuvre où l'on a l'impression que cela n'avance pas, que l’on stagne. Puis, j’ai ressenti en grande parti de l'excitation, car je me demandais toujours la même chose « Que va-t-il se passer après cet évènement ? » jusqu'à ce que enfin, j'arrive à la fin de cet ouvrage. Enfin, j’ai ressenti de la joie lorsque j’ai atteint la fin de l’œuvre après avoir voulu plusieurs fois abandonner cet lecture.
L'art de la joie est un roman écrit entre les années 1967 et 1976 par Goliarda Sapienza, née le 10 mai 1924 et morte le 30 août 1996. Ce roman est considéré comme une œuvre majeure de la littérature italienne contemporaine. Pourtant, il ne fut publiée qu'en 1998 par son mari, Angelo Maria Pellegrino, par les éditions Stampa Alternativa. C'est-à-dire qu’il fut publié deux ans après la mort de l'autrice. Il n'a put être publié plus tôt, car à l'époque, les éditeurs italiens étaient réticents face aux différents thèmes évoqués dans l'œuvre qui sont contestataires et féministes. Ce n'est qu'en 2005, grâce notamment aux publications en Allemagne par Waltraud Schwarze et en France par Viviane Hamy que l'ouvrage devient un best-seller. Il fut traduit ensuite dans une quinzaine de langue et fut enfin reconnu par le public italien. Ce texte est une autobiographie imaginaire de la narratrice, un roman de formation pour le personnage principale, un roman sensuel, un roman engagé et par-dessus tout, une saga familiale improbable qui peut nous conquérir.
L'autrice joue avec les codes de la littérature, mais aussi avec les codes du théâtre ou encore les codes du journal intime. Le plus souvent, le roman est écrit à la première personne du singulier, du point de vue du personnage principale, Modesta. Puis, on bascule dans une narration à la troisième personne du singulier comme si Modesta se dissociait de son personnage et analysait ses différents comportement, avant de revenir à un « je » de narration. Tout cela donne lieu à des changements de rythmes fréquents. On remarque que le temps de la narration n'avance pas à la même vitesse. La narratrice nous raconte son histoire de manière linéaire, mais il lui arrive de s'arrêter sur une scène ou sur une courte période pendant de nombreuse pages avant de provoquer une ellipse qui peut nous faire avancer de plusieurs années.
L'histoire se déroule au début du XXe siècle dans une Sicile pauvre à côté de l’Etna, dans la montée du fasciste en Italie et dans la période des deux Guerres Mondiales. C'est trois évènements impacte grandement la vie des différents personnages de l’œuvre. Nous suivons la vie de Modesta, une femme libre et indépendante dans tous les domaines de sa vie : sa carrière, ses amours quels soient charnel et/ou filial, ses amitiés ou encore sa spiritualité. Mais, en avance sur son temps comme la narratrice, Modesta vit dans une société très rigoriste qui ne voit pas d'un bon œil la manière dont elle traite la religion, se qui lui vaudra des problèmes plus tard dans l'histoire.
Il est difficile de comprendre les raisons pour les quelles ce roman a ce titre. Dans ce livre la joie s’exprime à travers les choix, le mode de vie et la personnalité de Modesta et non à travers des évènements qui y sont dépeints. Même si la vie de Modesta n’a pas toujours été heureuse, sa quête de la joie la mène en faisant fi des convenance. Même si le roman n’est pas un page-turner, c’est-à-dire qu’il est difficile d'interrompre la lecture avant sa fin, l’œuvre reste quand même captivant et nous permet de comprendre à quel point le patriarcat et le sexisme ont pu être un obstacle à l’émancipation des femmes et donc à ce qui se rapporte à la quête de la joie pour Modesta.
Le moment qui m’a marqué dans ce roman est la première partie de cet histoire, plus précisément les dix-sept premières pages qui représentent les quatre premiers chapitres.
Tout d’abord, le roman s’ouvre sur une héroïne, dont le nom nous est pour l’instant encore inconnu, qui se présente en déboulant avec un souvenir de ses quatre ans, au bout d’un bâton de bois qui lui sert de jeu. Qui remonte jusqu’à sa mère dont, je cite « les cheveux de lourds voile noir sont couverts de mouches », ainsi que sa grande sœur, Tina, handicapé mentale qui, je cite « la fixe de deux fentes sombres ensevelies dans la graisse » qui hurle et s’arrache les cheveux une fois enfermé dans les cabinet quand leur mère doit sortir. L’autrice nous fait les présentations de ces trois personnage en nous propulsant dans l’enfance pauvres, scandaleuse et à l’écart de tout de la petite fille. Il y est déjà évoqué la mort précoce de ces deux derniers membres de la famille dès cette présentation de personnage, je cite« Toute la vie, du moins ce que durera leur vie » ce qui nous renvoi à leur destin tragique qui sera présenté quelque chapitre plus loin. Nous avons ensuite un sot dans le temps de cinq ans dans l’avenir dans ce même cadre de pauvreté où l’héroïne, après avoir eu l’habitude des cris de sa sœur, ressentis, je cite« comme une douceur dans tout le corps. Douceur qui bientôt se transforma en frissons de plaisir ». Puis, viens cette question qui reviendra souvent dans l’histoire « mais qu’est-ce que c’était que la mer ? » qui rencontrera une réponse plus tard dans les prochains chapitres avant que l’héroïne ne puisse la voir en vrai.
Ensuite, le chapitre 2 nous amènes à une comparaison des montagnes lointaines aux cheveux noires de la mère lorsqu’il fait chaud. Les montagnes sont aussi comparés aux bleues des vêtements de Tina lorsqu’il fait froid cousu par la mère, au contraire des vêtements de la jeune fille de neuf ans dont ils sont seulement raccourcit après avoir appartenu à la mère. Puis la mention par deux fois d’un Bon Dieu dont l’héroïne, malgré un séjour au couvant durant toute son adolescence, n’y sera jamais convaincue « Tu as la santé, ma fille, mes vêtements raccourcis peuvent te suffire. À quoi servent les vêtements quand on a la santé ? Remercie le Bon Dieu, au lieu de te plaindre, remercie le Bon Dieu ! » C’est à côté des roseaux que les réponses aux questions de la jeune fille trouverons réponse. Les réponses seront donnés par Tuzzu, un prince charmant rustre du même âge que Tina. Des son apparition il traite de suite la jeune fille de « crétine comme ta sœur » puis de « bécassote » ce qu’elle conteste assurément en précisent bien qu’elle ne l’est pas. C’est avec tout son courage que la jeune fille lui demande « ce que c’est la mer ». Sûrement las de cette même question qui revient à chacune de leur rencontre, Tuzzu lui répond que c’est, je cite « une étendue d’eau profonde […] Sauf qu’elle est bleu, et qu’on a beau tourner les yeux dans tous les sens, on ne peut pas voir où elle finit. » C’est avec plus de courage qu’elle lui demandera s’il est au courant de l’une de ses dernières découverte, la jouissance personnelle. Fou de rage, il l’a menace par deux fois avant d’accepter par orgueil et de lui assurer les préliminaires qui lui feront découvrir à la jeune fille, je cite « cette étrange fatigue, une fatigue douce pleine de frissons qui empêche de sombrer » avant qu’il ne reparte reprendre son travail après avoir reprit ses esprits.
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