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L’écriture romanesque comme miroir du monde

Dissertation : L’écriture romanesque comme miroir du monde. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  10 Juillet 2023  •  Dissertation  •  1 323 Mots (6 Pages)  •  300 Vues

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DISSERTATION

Sujet : Émile Zola dans Le Roman expérimental (1880) théorise la doctrine naturaliste en ces termes : « L’œuvre devient un procès-verbal, rien de plus ; elle n’a que le mérite de l’observation exacte, la pénétration plus ou moins profonde de l’analyse, de l’enchaînement logique des faits »

CONSIGNE :

Les romans que vous avez lus ou étudiés vous incitent-il à souscrire à cette affirmation ?

INTRODUCTION

Strictement convaincu par l’essor scientifique, Emile Zola a pu définir le roman selon une méthode indissociable d’une interprétation scientifique et déterministe de la société. C’est sans doute la raison pour laquelle il théorise la doctrine naturaliste en ces termes : « L’œuvre devient un procès-verbal, rien de plus ; elle n’a que le mérite de l’observation exacte, la pénétration plus ou moins profonde de l’analyse, de l’enchaînement logique des faits ». Le genre romanesque doit-il toujours se borner à présenter un miroitement de la vie sociale ou doit-il nourrir d’autres ambitions ? La tâche qui nous incombe sera celle de situer le genre romanesque dans le cadre des canons définis par le Naturalisme dans un premier temps et dans un second temps qu’il permet peut chercher à contester une vision du monde donnée a priori.

DEVELOPPEMENT

I- L’écriture romanesque prend les caractères d’un « procès-verbal », d’une « observation exacte » de la réalité.

1- En premier lieu, il est important de montrer que le genre romanesque relève par plusieurs aspects de l’analyse naturaliste. En effet, dans de nombreux romans contemporains nous retrouvons par exemple une méthode d’observation des personnages qui les enracine fortement dans un déterminisme social et héréditaire aux côtés de l’argent, du pouvoir, de l’instinct de propriété qui les déterminent au point qu’ils semblent ne pas pouvoir échapper à leur destin réel. Dans Thérèse Desqueyroux, le seul crime que commet l’héroïne est qu’elle rêve de manière quelque peu bovaryste d’un ailleurs incertain qui la rend prisonnière du milieu et des circonstances sociales. Tout comme la jeune bourgeoise provinciale Madane Bovary, Thérèse a fait un mariage de convenance placée sous le signe de la claustration et de l’inaliénabilité, sa vie de couple met en relief la banalité de l’existence, dans ce qu’elle a de plus ordinaire et vulgaire. Cette existence banale est parfaitement rendue comme l’a souligné Roland Barthes, par l’écriture blanche du roman, dépouillée dans son lexique et sa syntaxe.

2- En outre, nous pouvons noter dans bon nombre d’œuvres romanesque la suppression de tout suspens dramatique dans le souci de ne pas idéaliser le réel. C’est assurément la raison pour laquelle Emile Zola n’économise dans ses romans aucun détail horrible, quitte à choquer par son souci d’être vrai les lecteurs et le bon goût pour dresser le procès-verbal de cette société du simulacre et de la dissimulation. Ce parti pris de réalisme se retrouve dans la peinture brute que fait Albert Camus dans son roman L’Étranger de la condition humaine. A titre illustratif, Salamano, le voisin de palier de Meursault, promenant son chien qu’il insulte souvent le long de la rue de Lyon selon un itinéraire qui n’a pas changé depuis huit ans. Ceci montre bien que seule importe la morale des apparences sociales dans ce monde obscur et lourd.

3- Comme nous le comprenons, plusieurs romans peignent l’existence de façon prosaïque, loin de toute transcendance divine ou morale. En effet, Albert Camus lui-même évoque sans détour la mort dans l’incipit célèbre de L’Étranger. Le roman dès lors reflète bien la réalité ambiante en utilisant des lieux familiers, des personnages banals qui ont des aventures banales comme Madame Bovary en ce qui concerne Gustave Flaubert. Emile Zola quant à lui, explore des univers différents avec des objets, des lieux familiers comme la mine, l'alambic, la locomotive. Et, l’on sait qu'il faisait même des carnets d'enquêtes dans lesquels il notait ses observations faites sur le terrain. C’est bien la somme de tout cela qui lui a permis de produire une version encore plus réaliste dans son roman Germinal de la mine, des conditions de travail

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