Théorie de droit administratif
Dissertation : Théorie de droit administratif. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar philodelusion • 13 Octobre 2023 • Dissertation • 2 270 Mots (10 Pages) • 189 Vues
Avec le titre évocateur « La Soif de la Sagesse », Marcel Clément retrace dans son ouvrage l’histoire de cette vertu. Un récit qu’il tisse en 5 chapitres en utilisant la métaphore des étapes marquantes de nos vie, auxquels il en ajoute deux autres, dans lesquels l’auteur nous donne son point de vue. Il s’agit d’une véritable analyse, d’un bilan de la construction du savoir et donc de l’intelligence. Il relate ainsi le chemin qu’ont emprunté jadis les précurseurs de la philosophie.
La première étape de nos vies est inéluctablement l’enfance. A ce stade de l'existence, où l’ignorance est plus grande que la connaissance, une question dite « naturelle » se pose : en quoi est-ce-fait ? Celle-ci a été posée de manière très simple dans la ville de Milet par Thalès en 600 avant notre ère. Cette première question invite à s’interroger sur le fondement (l’essence), la mère de ce qui nous entoure, en d'autres termes : quel a été le premier élément sur la Terre qui a donné naissance à tous les autres ? Elle va considérer l’entièreté de ce qui nous environne comme une seule et même chose, cela implique qu’un même élément est présent chez tout ce que nous voyons. Alors lequel est-il ? Différentes écoles et théories sont nées en réponse à cette question, constituant durant des années la directive des premiers philosophes.
Les physiciens de Milet n’avaient su y répondre qu’en trouvant une cause matérielle ( air, eau, infini ), leurs raisonnements matérialistes les empêchaient en réalité de penser comme plus tard l’école de Grande Grèce, qui décréta que tout est nombre car le nombre est une harmonie universelle.
Surgit ensuite au début du Vème siècle avant J-C, une seconde question qui laissa la situation intellectuelle des Grecs presque sans issue de telle sorte que deux « écoles », celle des Ephésiens et des Aléates furent inconciliables : y a-t-il du mouvement dans les choses ? Ici, il est question de l’identité et du mouvement, car les choses sont, ou bien ne sont pas. Alors est-ce, ou n’est ce pas ? se demandera Parménide, ce qu’il faut envisager, c’est que la réalité à deux faces. L’exemple que nous donne Marcel Clément l’illustre justement : « L’eau du fleuve est toujours de l’eau, mais ce n’est jamais la même. Tantôt elle s’écoule, tantôt elle s’élève en vapeur, tantôt elle se condense en pluie. » Ainsi, les Aléates n’accordent aucune importance aux potentiels changements que peut subir l’eau, le fait est que l’eau demeurera en tant que telle sous son aspect éternel, elle gardera son identité. Parménide répondra donc qu’il n’y a pas de mouvement dans les choses : il conclut que l’Être est, et que l’apparence n’importe pas. Or, les Éphésiens la perçoivent sous son aspect mouvant, jusqu’à dire qu’étant donné qu’il y a du mouvement dans les choses, elles ne sont que mouvement ! C’est d’ailleurs là toute l’erreur d’Héraclite (Éphésien), qui considère qu’il y a tout autant de mouvement chez un homme vivant que chez un homme mort du fait de la désagrégation qu’il subit.
Après ce temps de questions qui témoigne d’une véritable soif de la sagesse, l’homme qui pourtant ne l’a pas trouvée va prétendre la connaître, c’est ce que Marcel Clément nommera « l’âge ingrat de l’intelligence ». C’est l’ère des Sophistes qui débuta vers 460 avant J-C. Ces derniers, bien que très critiqués de nos jours, ont changé le cours de l’intelligence chez les Grecs en ouvrant les horizons des raisonnements et des questionnements à d’autres étendues que celles de la nature, notamment aux questions politiques, morales et judiciaires. Ainsi, avec le contexte d’une démocratie naissante où le peuple est souverain, les sophistes sont devenus de véritables maîtres dans l’art de la rhétorique, développant des aspects stylistiques et grammaticaux du langage, et enseignant cet art au peuple. Ce peuple put alors parler et défendre (sans connaissance) n’importe quelle idée grâce à deux choses. La première étant le nihilisme (radical) : le peuple parle ex nihilo de sujets qui requiert de la connaissance. La seconde, le relativisme qui suppose que l’appréciation d’un événement, d’un fait ou même d’une sensation soit subjective (cela présuppose qu’il n’existe pas de vérité universelle).
Puis, une étape compliquée pour certains mais qui réussit à d’autres : l’adolescence, avec son franc parler et son expérience, Socrate en est l’image en 423 ( avant J-C). Il développa le concept de « maïeutique », consistant intelligemment à écouter l’opinion d’autrui (les Sophistes notamment) pour ensuite la défaire et prouver son contraire, ou bien, en poussant la réflexion à son apogée. La maïeutique donnait ainsi la possibilité aux hommes de connaître la vérité qui était cachée en eux. C’était un homme croyant, qui aimait autant provoquer la vérité que la trouver, on peut même assurer qu’il recherchait la « vraie vérité »
Si Socrate n’était pas proche de ses homologues de l’époque, nous pouvons assurer que celui-ci était proche de Jésus et on peut tout à fait parler de précurseur du christianisme. De prime abord, tout les distingue, l’époque, le lieu, l’un prétend qu’il ne sait rien et l’autre son contraire. Pourtant, ce parallèle semble évident et il faut procéder à un examen plus attentif : leur vie, leur combat ainsi que la raison de leur décès sont identiques. Ces hommes étaient jadis en marge, bien souvent incompris dans leur combat religieux qui consistait à faire connaître le Dieu que les hommes ignorait. Ils ont tout deux subis une sentence inique mais ne sont jamais demeurés craintifs devant celle-ci.
Lorsque l’humain sort d’une période marquante de sa vie, il entre inévitablement dans une autre étape. Celle qui succède à l’adolescence est la vie de jeune adulte. C’est l’âge des prises de décisions, l’âge où les raisonnements se conjuguent aux expériences passées. Marcel Clément retrace cette période de la construction de la sagesse en évoquant presque exclusivement le nom de Platon.
Ce dernier, disciple de Socrate, hérita de la recherche de la vérité et de la méthode et de la définition. Il écrivit sous la forme de dialogue les mémoires de Socrate et consacra une immense partie de sa vie à retranscrire les idées de son Maître. C’est d’ailleurs grâce à ses écrits que nous pouvons prétendre connaître la philosophie de Socrate.
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