Sommes-nous conscient ou avons-nous à nous rendre conscient ?

        Dans l'Antiquité, la conscience n'existait pas. Seulement, ce qui existait était le “Noos”, qui est, en philosophie et dans l’Antiquité grecque, l'esprit, la raison, l'intellect. C'est la modernité philosophique qui a donné au sujet une conscience.

La conscience vient du latin cum scientia qui signifie « avec savoir ». En effet, c’est une connaissance qui est avec soi et qui nous accompagne. On distingue la conscience morale, qui est la capacité de chacun à saisir le bien du mal. Mais aussi la conscience de soi, que l’on appelle aussi la conscience psychologique, qui relate de la perception que nous avons de notre existence, des états et des actes de notre esprit et de ce qui se passe en nous. Et pourtant, la conscience peut avoir une autre définition, que l’on utilise cette fois ci lorsque l’on dit « se rendre conscient de quelque chose ». Cette fois ci, la conscience montre que la connaissance d’une chose n’est pas immédiate, mais que l’on acquière. Alors, même si nous sommes capables d’avoir un retour critique sur nous-même, qui rappelons-le, est la conscience de soi ; on constate que cette connaissance n’est pas automatique chez l’Homme.

Ce paradoxe entre ces deux définitions de la conscience montre que ce sujet est vaste et complexe. Ces notions présupposent donc que la relation entre l’Homme et la conscience peut être observée sous différents points de vue.

Nous pouvons donc nous demander si la conscience est-elle innée chez l’Homme. Ou alors avons-nous à la construire et l’acquérir nous-même lors de notre existence par nos actes ? Dans ce cas, qu’est-ce qui nous pousserait à nous rendre nous-même conscient ?

Dans un premier temps nous allons voir dans quelles circonstances l’Homme est-il naturellement conscient.

        La conscience est innée chez l’Homme, on peut analyser cela avec les deux distinctions de la conscience.

La conscience psychologique tout d’abord, qui traite de la perception de notre existence. On observe avec le cogito de Descartes cette notion de conscience de notre existence et donc de conscience innée. La célèbre citation de René Descartes «cogito ergo sum» je pense donc je suis ; encadre ce cogito. En effet, le cogito est la première certitude qui résiste au doute méthodique car le sujet pensant est le seul être dont on ne peut mettre l’existence en doute car lorsque l’on doute c’est qu’on pense, et si on pense, c’est donc qu’on existe bel et bien. Nous sommes conscient de notre existence, et cette conscience est naturelle et innée chez les Hommes, c’est donc ce que montres ici Descartes.

Mais ensuite, voyons la conscience morale, qui traite de la conscience du bien et du mal. Kant, dans Les métaphysiques des mœurs, son ouvrage parut en 1795, nous montre que l’Homme a une conscience inhérente à leur être. Il explique que puisque l’Homme a conscience de qui il est, il se représente, se voit, et s’observe. C’est de la même manière que l’Homme est capable de se juger, de juger ses actes. L’Homme à conscience du bien et du mal, et peut donc se juger naturellement lui-même.

C’est ainsi que nous pouvons constater que dans certaines situations, l’Homme est naturellement conscient. C’est inné en lui.

        Cependant, nous pouvons aussi constater que la conscience ne peut être tout le temps innée, et que dans certaines circonstances, l’Homme doit tenter de l’acquérir.

Premièrement, notre âge et notre expérience personnelle nous permettent de nous rendre conscient, c’est notamment ce que nous explique le philosophe Kant encore une fois. Il explique que la conscience de soi n’est pas forcément innée, avec l’exemple des enfants lorsqu’ils réalisent et prennent conscience de leur identités personnelle. Kant montre que entre le moment de sa naissance jusqu’au jour où l’enfant comprend que lorsqu’il dit « je », il parle de lui,  le temps est assez long et que dans cette période, l’Homme n’est pas conscient de son identité personnelle, il parvient à l’acquérir avec le temps.

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