L'homme est-il fait pour le bonheur ?

MULLER Emile T4

L’homme est-il fait pour le bonheur ?

A première vue, l’homme semble destiné à rechercher le bonheur de quelque manière que ce soit. « Le désir de bien vivre ou de vivre heureux […], c’est l’essence même de l’homme » affirme ainsi Spinoza. Cette conception du bonheur comme but ultime de l’existence porte le nom d’eudémonisme, du grec eudaimonia qui signifie « béatitude ». Elle puise ses racines dans l’Antiquité grecque avec les philosophies aristotélicienne, épicurienne et stoicienne notamment.

Pourtant, si tous aspirent au bonheur, il est rare de trouver des gens pleinement heureux. Toute la philosophie bouddhiste part justement du postulat que la vie est faite de souffrances. Ce sera aussi le constat de Schopenhauer pour qui le bonheur est une illusion censée donner un sens à la vie humaine. Par ailleurs, le bonheur paraît résister à toute tentative de définition objective et universelle. Pour Kant, il s’agit d’ « un idéal, non de la raison, mais de l’imagination », ce qui empêche l’homme de fonder sa vie dessus.

La question qui se pose ici est donc triple : Le bonheur existe-il réellement, est-il à la portée de chacun et doit-il être recherché plus que tout ? Pour y répondre, nous nous intéresserons dans un premier temps aux philosophies proposant une voie d’accès au bonheur. Puis, nous verrons dans un deuxième temps que la recherche du bonheur peut souvent s’avérer vaine et illusoire. Enfin, nous nous pencherons dans un troisième temps sur les alternatives qu’offre la philosophie morale à cette quête du bonheur.

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