Suffit-il de bien penser pour bien parler ?

Essais Philosophique[pic 1]

        « Suffit-il de bien parler pour bien penser ? ». Cette question mérite d’être étudiée car en effet le fait de bien parler permet parfois la diffusion d’idées claires et nobles comme celle de la défense des droits des hommes, or, sous l’apparence d’une parole maîtrisée et charismatique, elle peut également être un moyen de transmission d’idéaux nuisant à ces mêmes droits, à l’instar de certains politiciens.

        Cette opposition nous mène à poser la problématique suivante : la parole séduisante est-elle au service de la vérité ou est-elle au contraire une entrave à la pensée correcte ?

        La résolution de cette problématique conduira à envisager dans un premier temps la parole maîtrisée au service de la pensée correcte et second temps la critique de la parole séduisante.

        En effet, la maîtrise de parole peut ête utilisée à des fins nobles comme la recherche de la vérité universelle, d’une logique.

        La Maieutique est l’art de bien conduire sa raison comporte des règles : elle a pour but la recherche de la vérité objective par le biai de la raison et de la logique, terme d’origine grecque , le « Logos ». Ce art se transmet particulierement par la parole, car Socrate, père de cet art au Ve siècle avant Jesus-Christ, se refusait à écrire de peur que son savoir ne soit plus ancré dans les mémoires puisqu’il serait écrit et facile à le retrouver sans avoir à faire un effort personnel, seul son élève Platon en laisse des preuves. En dialoguant, Socrate pousse ses interlocuteurs à avoir une démarche argumentative. Socrate met également en évidence la méthode de la dialectique, une technique d’argumentation et de réfutation par questions et réponse. Platon met en avant cette méthode lorqu’il écrit “Gorgias”, où il imagine un dialogue entre Socrate et le maître incontesté dans l’art de la rhétorique, qui porte le nom de l’oeuvre, Gorgias. Cette méthode cherche à mettre son interlocuteur en difficulté, en montrant les contradictions de son discours. Une des autres techniques de cet art est le syllogime, un raisonnement qui consiste à tirer un conclusion strictement nécéssaire à partir de deux propositions initiales reliées par un terme commun, ce raisonnement est valable à condition que chacune des propositions soient justes, pour établir une vérité objective. Il pratique donc l’art de la conviction, il s’adresse à ses interlocuteurs en visant leur intélligence, en se servant de la logique, de la raison, du savoir.

        Recemment, ces arts, couramment utilisés, sont au service de la politique notamment. On peut faire référence à la défense des droits des hommes ou des femmes, et à la lutte pour le respect des droits fondamentaux qui sont des idées, des causes nobles. Aux XVIIIe siècle, le siècle des Lumières, nombres d’écrivains et philosophes diffusent leur idées politiques par leurs écrits, comme les romans ou les contes philosophes ; à l’image de Voltaire qui écrit « Candide ou L’Optimisme », où les principales idées vehiculées et défendues sont l’absurdité de la guerre, du fanatisme religieux, de l’optimisme illusoire, de l’echelle sociale, notamment la classe de la noblesse, et enfin de l’esclavage. Par ailleurs, les autres écrivains participant à ce mouvement militent pour la tolérance, l’égalité, la liberté et l’éducation à travers l’ « Encyclopédie » publiée par D’Alembert et Diderot, qui rassemle l’ensemble des savoirs connus, et la « Déclaration des Droits de L’Homme et du Citoyen » écrite en 1789. Durant le XXe siècle, nombreuses sont les revendications qui sont notamment diffusées par le discours. On peut relever le discours de Simone Veil en 1974 devant l’Assemblée qui defend le droit à l’IVG, évènement marquant et décisif de cette lutte concluante. On peut également identifier les differentes interventions publique de Nelson Mandela, dans les années 90, après sa sortie de prison, qui n’a cessé de se battre pour l’amélioration des droits de population noire particulierement en Afrique du Sud où regnait un regime politique raciste.

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