Repères sur l'histoire de France

REPERES SUR L’HISTOIRE DE LA FRANCE

Cours

1. Au Moyen-Age  de 476 (chute de l’Empire romain) à 1453 (fin de la guerre de Cent ans, invention de l’imprimerie et chute de Constantinople) ou 1492 (découverte de l’Amérique) :  la naissance d’un pays, la naissance d’une nation

A. Quand commence l’histoire de la France ? Un débat sur 3 dates repères.

1. 496, quand Clovis se fait baptiser à Reims, car il dirige un royaume appelé royaume des Francs, dont le territoire s’étend sur presque toute ce qu’était la Gaule.

2. En 843, quand le traité de Verdun partage l’empire carolingien entre les 3 petits fils de Charlemagne, dont la Francie occidentale qui couvre à peu près le territoire de la future France. 2 des frères ont combattu leur aîné devenu empereur après s’être allié lors du serment de Strasbourg (842), le plus ancien texte officiel en langue française.

3. 987, quand Hugues Capet se fait élire et sacrer roi : son royaume s’étend sur le territoire de la future France et c’est cette dynastie qui règne jusqu’à la Révolution française.

B. La France féodale

La féodalité est symbolisée par la cérémonie de l’hommage : dans le château du suzerain, le vassal à genoux, tête nue, met ses mains dans celles de son seigneur et lui jure fidélité. Le seigneur en contrepartie lui remet une terre appelée fief. Chaque vassal est lui-même le seigneur de ceux auxquels il redistribue une partie de son fief. La féodalité forme une pyramide avec le roi au sommet.

La partie du fief exploitée par le seigneur est une seigneurie : une partie des terres est remise à des paysans, ce sont les tenures. Certains ne sont pas libres : ce sont des serfs.

Les seigneurs accordent des chartes (textes qui accordent des libertés) aux villes dont le nombre augmente et qui connaissent un essor économique (commerce et artisanat) et démographique.

Les seigneurs sont laïcs (pas hommes d’Eglise, des clercs) sont des guerriers. Ils deviennent chevalier avec la cérémonie de l’adoubement. Quand il ne fait pas la guerre, le chevalier s’y prépare en faisant des tournois ou en chassant.

1. En 987, les grands seigneurs du royaume élisent Hugues Capet comme roi car c’est l’un des plus puissants seigneurs dans le système féodal qui se met en place.  Mais il ne contrôle qu’un petit territoire (le domaine royal s’étend sur la région parisienne), ses successeurs renforcent leur pouvoir par rapport aux seigneurs car :

- ils sont sacrés (dans la cathédrale de Reims, en souvenir du baptême de Clovis) : c’est une monarchie de droit divin. Le sacre leur donne une grande autorité morale et le soutien de l’Eglise. Le peuple pense que le roi peut faire des miracles (guérison des écrouelles)

- ils s’appuient sur une dynastie : c’est une monarchie héréditaire il y a presque toujours eu un héritier mâle direct jusqu’à la Révolution, donc peu de crises de successions.

- ils développent une administration. Par exemple, pour rendre la justice dans le domaine royal, Philippe Auguste (1179-1223) nomme et contrôle des baillis et fait de Paris la capitale du royaume. Depuis Louis IX (1226/1270), le roi est aidé de conseils spécialisés pour gouverner.

 - ils agrandissent le domaine royal grâce à des rachats, des mariages ou des guerres. Par ex, Philippe-Auguste (1179-1223) confisque les terres du roi d’Angleterre en France en remportant la victoire de Bouvines (1214).

- ils profitent de la croissance économique du XIe au XIIIe siècles. Par exemple, il y a augmentation de la production agricole grâce à des progrès techniques et des défrichements.

1. Mais le renforcement du pouvoir royal est remis en question avec les crises des XIVe et XVe siècles et en particulier la guerre de Cent-ans (1337/1453 : 116 ans, mais pas des combats en continu) :

- La France connaît une crise dynastique : en 1328, pour la 1ère fois, un roi meurt sans laisser de fils. Le roi d’Angleterre d’une part et un membre français de la famille royale d’autre part se font la guerre pour être roi de France.

- La France connaît alors de nombreux problèmes : ravages par l’armée anglaise et violence dans les campagnes, remise en cause du pouvoir du roi (Charles VI est fou), guerre civile et peste de 1348/1349.

- Jeanne d’Arc, une paysanne qui aurait entendu Dieu lui ordonner de diriger la résistance contre les Anglais (1429-1431). Elle a permis à Charles VII de se faire sacrer.

- le pouvoir du roi sort renforcer de cette guerre avec la mise en place d’un Etat moderne : l’armée devient permanente (le roi ne dépend plus des seigneurs) et pour financer cette armée, le roi lève un impôt permanent, la taille. Enfin, le pays est unifié (un nationalisme français naît de la haine des Anglais).

1. Epoque moderne : de 1453 ou 1492 à 1789 (la Révolution française) : la France d’Ancien Régime

L’Ancien régime est l’organisation politique et sociale de la France avant la Révolution française. On en fait remonter l’origine à la naissance de l’Etat moderne lors de la guerre de Cent ans.

Politiquement, c’est le renforcement de l’autorité royale qui aboutit à la monarchie absolue à partir de Louis XIV : le roi gouverne seul et sans réel contre-pouvoir (par exemple, il contrôle la noblesse, dont font partie les seigneurs)

Socialement, c’est la société est divisée en 3 ordres, c'est-à-dire que les gens ont des droits différents selon l’ordre auquel ils appartiennent : Le clergé (chargé de prier) et la noblesse (dont le rôle est de combattre) sont des privilégiés : ils ne paient pas d’impôts. Le tiers-état, qui doit travailler et payer les impôts représente 97% de la population. A l’intérieur de chaque ordre, il y a de grosses différences de richesses

1. François Ier (1515-1547)

1. C’est un règne marqué par la guerre contre l’empereur Charles Quint et la volonté de conquérir des territoires italiens. François Ier lance également des explorations (J. Cartier au Canada)

1. Le roi décide seul, aidé par un conseil. Les seigneurs ne se révoltent plus.  Il organise la Cour (entourage du roi) pour surveiller la grande noblesse :  la Cour suit le roi dans ses déplacements (château de la Loire, puis Fontainebleau). Le concordat de 1516 permet au roi de nommer les évêques et les abbés.

1. Le domaine royal ne forme plus qu’un seul bloc et s’étend sur un grand territoire (dont la Bretagne). L’administration fonctionne (parlement dans chaque province, officiers royaux) mieux et donc les impôts rentrent mieux. Cependant le roi se méfie des parlements (cour de justice, chaque province en a un) et leur interdit d’utiliser leur droit de remontrance.

1. Il renforce l’unité du royaume en prenant l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) : l’Etat ne doit plus utiliser le latin, mais le français et les curés doivent tenir un registre des baptêmes (état civil).

1. Les guerres de religion et Henri IV (1589/1610)

1. 10 % des Français sont des protestants (appelés huguenots). Les grands seigneurs catholiques, regroupés dans la Sainte ligue veulent les affronter malgré l’avis du roi.  De 1562 à 1598 ont lieu 8 guerres entre protestants et catholiques. L’évènement le plus marquant est le massacre de la Saint Barthélémy du 24 août 1572 (2 000 à 5 000 protestants tués à Paris) dont la reine Catherine de Médicis est en partie responsable. Cela provoque une crise de confiance dans la monarchie

1. Henri de Navarre devient roi en 1589 sous le nom d’Henri IV. Il est protestant et doit se convertir au catholicisme. En 1598, il signe l’édit de Nantes qui autorise la religion protestante, ce qui met fin aux guerres de religion : l’unité du royaume est retrouvée.

1. Louis XIV (1661/1715 : règne personnel) et la monarchie absolue

1. Louis XIV a tous les pouvoirs, dans tous les domaines. Il n’a de compte à rendre qu’à Dieu. Louis XIV gouverne sans 1er ministre. Mais il est aidé par des conseils et des ministres, comme Colbert ou Louvois. Leur rôle est de conseiller et d’exécuter les ordres. Seul le roi décide : c’est la monarchie absolue.

1. Versailles (art classique), dont les travaux durent pendant tout le règne, montre la puissance du roi.  Les personnages les plus importants du royaume doivent vivre à la cour, à Versailles, ce qui permet au roi de les surveiller : c’est une « cage dorée ». Le roi fait appliquer ses décisions par des intendants qui ont de larges pouvoirs et qui sont présents dans tout le royaume.

1. C’est un règne marqué par de nombreuses guerres et conquêtes. En 1685, Louis XIV interdit le protestantisme en France par l’édit de Fontainebleau. Seul le catholicisme est autorisé. Cela provoque le départ de nombreux protestants et affaiblit la France. Des crises touchent le pays au début du XVIIIe s. (mauvais temps qui provoque de mauvaises récoltes, donc des famines ce qui entraîne une crise démographique).

1. Le XVIIIe siècle, le siècle des Lumières.

1. Au XVIIème siècle, en Europe et en France en particulier, des philosophes remettent en cause l’Ancien régime. Ils rejettent tout ce qui leur semble « obscur » : les traditions, les privilèges d’une minorité, la monarchie absolue et son arbitraire (acte qui ne dépend que de la volonté d’un prince) et l’intolérance religieuse (ils refusent qu’une religion soit imposée à tous).

1. Ils pensent qu’il faut utiliser la raison (intelligence, esprit critique et scientifique) pour faire de la politique. Ils sont pour la séparation des 3 pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire). Mais leurs idées sont parfois différentes : Montesquieu et Voltaire sont des modérés (ils veulent un despotisme éclairé ou une monarchie parlementaire), alors que Rousseau veut un vrai changement de la société par la démocratie).

1. Malgré la censure, leurs idées se diffusent dans la presse, dans les salons où ils se réunissent et par l’Encyclopédie (énorme ouvrage en 28 volumes, très illustré, écrit entre 1751 et 1772)

1. Epoque contemporaine (1) : de 1789 à 1870 : la Révolution et des révolutions.

1. La Révolution française et l’Empire (1789 / 1815)

1. La fin de l’Ancien régime (1789)

1. En 1789, La France connaît une grave crise financière : il y a un important déficit budgétaire (l’Etat dépense plus que ce qu’il reçoit d’impôts) et la dette est énorme. La France connaît aussi une crise sociale (le Tiers-Etat veut plus de droits et l’abolition des privilèges). Pour obtenir de nouveaux impôts, le roi Louis XVI convoque les Etats généraux (assemblée des représentants des 3 ordres). Pour cela, les sujets ont réuni leurs plaintes dans des cahiers de doléance.

1. C’est une révolution politique : Comme le roi refuse de faire d’importantes réformes, les députés du Tiers Etat transforment les Etats généraux en Assemblée nationale (décident d’écrire une constitution) : la France n’est plus une monarchie absolue, mais une monarchie constitutionnelle. Le 14/07/1789, le peuple parisien s’empare de la Bastille, une prison royale où il pensait trouver des armes

C’est une révolution sociale : Dans la nuit du 4/08/1789, l’Assemblée nationale vote l’abolition des privilèges et des droits seigneuriaux et surtout vote le 26/08/1789 la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, dont les valeurs sont la liberté, l’égalité en droits, la propriété, la citoyenneté et la démocratie.

1. La monarchie constitutionnelle (1789/1792)

1. Les réformes ont nombreuses et le le 14/07/1790 a lieu la fête de la fédération pour célébrer l’unité du pays.

• en sept. 1791, la France a une constitution, dans laquelle les pouvoirs sont séparés : l’assemblée a le pouvoir législatif, Le roi a le pouvoir exécutif et un droit de veto (s’opposer à une loi). Le suffrage est censitaire
• La France est uniformisée : elle est divisée en départements et une même unité de mesure est utilisée partout : le mètre.

- Les libertés sont définies : droit à la liberté d’expression, La liberté de travailler est plus importante que le droit de grève et de se syndiquer (Loi Le Chapelier).

- les biens du clergé sont confisqués par l’Etat qui va payer les prêtres : c’est la constitution civile du clergé)

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