Comment expliquer le renversement d’Allende et de la démocratie en mille jours

Duchez Léo                1°6

Blezat Vlad

Les élections présidentielles chiliennes de 1964, opposant Eduardo Frei Montalva à Salvador Allende, ont marqué l'histoire politique du pays en symbolisant l'opposition persistante entre la gauche et la droite au gouvernement. Lors de cette élection, Eduardo Frei Montalva a remporté une victoire écrasante grâce à un programme de réformes destinées à freiner l'expansion du communisme dans la région. Cependant, son mandat présidentiel est controversé, notamment en raison de sa position idéologique de centre-droite opposée au socialisme d'Allende, et de son soutien partiel des Etats-Unis. Toutefois, il a également mis en place des réformes sociales et économiques, telles que la réforme agraire et le processus de « chilienisation » du cuivre, qui ont marqué un déplacement vers la gauche de son gouvernement. Malgré ces efforts, des fractures profondes ont commencé à s'ancrer dans la société chilienne, décevant les espoirs suscités par les réformes de Frei. Au cours de la période de la guerre froide, l'électorat chilien a connu une évolution progressive en s'ouvrant aux classes populaires et à la jeunesse, qui ont acquis une importance croissante dans la vie politique du pays. Cela a finalement conduit à un revirement électoral en faveur de l'arrivée au pouvoir d'Allende en 1970, et à l'établissement d'un gouvernement novateur qui cherchait à répondre aux défis sociaux et économiques du pays.

Ainsi, nous verrons comment expliquer le renversement d’Allende et de la démocratie en mille jours

Tout d’abord, nous étudierons les fractures de la société chilienne à cette époque. Puis, nous nous pencherons sur le projet de la société d’Allende. Enfin, nous analyserons la défiance voire l’hostilité des États-Unis.  

Tout d’abord, la victoire électorale de Salvador Allende en 1970 a mis en lumière les profondes fractures de la société chilienne. Ces divisions sont principalement liées à des facteurs économiques, sociaux et politiques, qui ont contribué à l'instabilité politique et sociale du pays au cours de la période qui a précédé le gouvernement de gauche.

 En effet, l'économie chilienne est caractérisée par de fortes inégalités et une concentration importante de richesses entre les mains d'une élite économique. Les secteurs clés de l'économie, tels que les mines de cuivre et les entreprises de services publics, sont souvent détenus par des entreprises étrangères. En outre, les politiques économiques antérieures ont favorisé les intérêts des élites au détriment de la majorité de la population, en particulier des classes ouvrières et paysannes. Cette situation a créé un profond sentiment d'injustice sociale et économique, qui a été exploité par Allende lors de sa campagne électorale.

De plus, la société chilienne est profondément divisée entre les classes sociales, notamment les classes moyennes et supérieures et les classes ouvrières et paysannes. Les classes moyennes et supérieures craignent que les politiques de redistribution économique proposées par Allende n'affectent leur statut et leur pouvoir économique. Les secteurs populaires, en revanche, se sentent marginalisés et exclus des structures de pouvoir traditionnelles. La fracture sociale a été exacerbée par des événements tels que les grèves et les manifestations, qui ont créé des tensions et des divisions dans la société.

Enfin, la politique chilienne est également caractérisée par des divisions profondes, en particulier entre les partis de gauche et de droite. La polarisation politique est alimentée par des événements tels que la nationalisation du cuivre et d'autres entreprises clés par le gouvernement Allende, qui a rencontré une forte opposition de la part des élites économiques et politiques. Cette fracture politique a été exacerbée par des actions violentes, telles que les tentatives de coup d'État militaire et les assassinats politiques, qui ont créé une atmosphère de tension et d'instabilité politique.

         En somme, les fractures économiques, sociales et politiques de la société chilienne ont créé un environnement instable et polarisé, qui a préparé le terrain pour l'élection de Salvador Allende en 1970. Cependant, ces divisions ont également créé des obstacles significatifs pour son gouvernement et ont contribué à sa chute tragique en 1973.

Puis, le programme politique de Salvador Allende est ambitieux et novateur pour l'époque. Il est axé sur la nationalisation des secteurs stratégiques de l'économie, la réduction des inégalités sociales, l'amélioration de l'éducation et de la santé, ainsi que sur la démocratisation de la société chilienne.

Ainsi, Allende a pour objectif de placer les secteurs clés de l'économie sous contrôle étatique, c’est-à-dire sous le contrôle de l’état, afin de mettre fin à la domination étrangère sur l'économie chilienne. Les entreprises minières, les compagnies pétrolières et les banques sont nationalisées en 1971, ce qui suscite de fortes réactions de la part des investisseurs étrangers. Le gouvernement de Allende souhaite également réformer l'agriculture chilienne, en mettant fin au système latifundiaire, c'est-à-dire la concentration des terres entre les mains de quelques propriétaires terriens, au profit d'une répartition plus équitable des terres. Des mesures sont prises pour garantir la sécurité alimentaire de la population, notamment par la redistribution des terres et la mise en place de coopératives agricoles.

...