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1492 : Un monde nouveau ?

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Par   •  23 Septembre 2024  •  Fiche de lecture  •  2 664 Mots (11 Pages)  •  32 Vues

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1492 : Un monde nouveau ?

En quoi l’année 1492 constitue-t-elle une rupture dans le monde ?

  1. 1492, bouleversements en Europe

  • Espagne

En janvier 1492, le roi maure Boabdil fait savoir aux princes chrétiens qu’il était prêt à livrer la ville de Grenade. Le cortège chrétien porté par le roi se met alors en mouvement du camp royal de Santa Fé vers la ville de Grenade. Arrivé à proximité de la ville, le cortège s’immobilise et le roi Boabdil sort accompagné de quelques cavaliers afin d’aller rencontrer le roi d’Aragon. Comme prévu lors des négociations, le fils du roi maure lui est rendu car il était jusqu’à là détenu comme otage. Le roi maure et à son entourage quittent la ville pour rejoindre un lieu donné par le roi Aragon. Des émissaires partent également annoncer la nouvelle dans toutes les directions. La ville de Grenade se réjouit et la fête est générale. De plus, la ville n’est pas livrée aux soldats ainsi il n’y a pas de pillages, de femmes violentées et de massacre de Maures. Les négociations ont eu lieu en novembre 1491. Elles prévoient que le roi Boabdil livre la ville deux mois plus tard. Mais la capitulation, connue à Grenade, provoque le soulèvement des habitants qui accusent leur roi de trahison. Boabdil craint alors de ne plus maîtriser la situation. Ainsi, il demande au roi d’Aragon de prendre possession de Grenade dès le début du mois de janvier. La population musulmane doit alors assister à l’acte de décès de l’Etat musulman d’Espagne. Les jours suivants connaissent quelques révoltes de la part des Maures et des caches d’armes sont découvertes. Ces derniers subissent de sévères sanctions. Au moment de la reddition, la guerre dure déjà depuis dix ans et la ville est assiégée depuis avril 1491. Les souverains castillans ne renoncent jamais à terminer la Reconquête afin de refaire de l’Espagne une péninsule chrétienne. Ils éprouvent le besoin d’affermir leur pouvoir en terminant la croisade, en libérant le sol espagnol et en chassant les derniers Musulmans. Les Espagnols montrent déjà leur détermination lors de la prise de la forteresse de la ville d’Alhama proche de Grenade. Sa perte porte un grand coup aux Musulmans ce qui lance la guerre définitivement. Mais la bonne connaissance du terrain protège les Musulmans. Les premières opérations militaires permettent à chaque camp de prendre la mesure des forces de l’autre et de mettre au point sa stratégie. Les Espagnols mènent une guerre de siège, appuyé par un blocus maritime ainsi que sur la pratique de la terre brulée afin d’affamer les populations. Le roi d’Aragon fait venir des experts de toute l’Europe en matière d’artillerie. Pour acheminer les pièces, il faut tracer des routes, construire des ponts et donc réquisitionner des animaux. Cette guerre est l’occasion pour les rois Catholiques de moderniser leur armée. La création d’un corps spécialisé associée à l’expérience acquise sur le terrain font de l’armée espagnole le plus redoutable de toute l’Europe. Cette guerre exige également des efforts financiers considérables. L’aristocratie et les municipalités fournissent des soldats. Une police est mise en place par les rois Catholiques ce qui finance une grande partie des opérations militaires. Le pape lui-même apporte sa contribution.

A la fin du mois d’avril 1492, une décision royale s’abat sur les 200 000 Juifs du royaume d’Espagne. Tous les Juifs et les Juives vivant ou se trouvant dans les royaumes et seigneuries doivent les quitter. Il existe un seul moyen d’échapper à cela : le baptême. Si les Juifs n’obéissent pas à l’ordre royal, ils encourent la peine de mort et la confiscation de leurs biens. Des émeutes et des incidents éclatent alors. Mais cette expulsion n’est pas parfaitement respectée car ils ont conscience d’être de très bons contribuables pour la Couronne puisqu’ils payent le même impôt que les Chrétiens. Ils finissent par revenir en Andalousie ce qui est bénéfique pour les rois puisqu’ils participent au financement de la guerre de Grenade. Par la suite, les Juifs convertis au christianisme sont accusés d’être chrétien d’apparence mais juif dans le cœur. Les Juifs se préparent donc à nouveau à l’exil. Sur les routes, beaucoup meurent de maladies. Certains se résignent à se baptiser et certains reviennent en Espagne en prétextant avoir reçu le baptême. Au total, c’est 116 000 Juifs qui quittent l’Espagne.

  • Italie

Les premiers italiens hors des frontières sont des marchands. Ils sont présents à Constantinople, sur les marchés de Syrie et d’Egypte et sur les ports d’Afrique du Nord. Les artères commerciales qui enveloppent l’Europe font apparaître deux pôles économiques actifs au XVe siècle : les Flandres et l’Italie, qui sont également les deux pôles culturels et artistiques. L’Humanisme, phénomène urbain lié à la montée des élites bourgeoises se développe en Italie à partir de 1440. Après les marchands, ce sont les lettrés, les ingénieurs, les humanistes ou encore les professeurs qui voyagent hors d’Italie. Mais l’Italie attire elle-même de nombreux humanistes et artistes.

La cité de Florence est symbolisée par la figure emblématique de Laurent le Magnifique, petit-fils de Cosme de Médicis. Ce dernier dirige les destinés de la ville durant 30 ans en faisant fructifier ses affaires. Le gouvernement de la cité est aux mains des marchands donc aux mains de la bourgeoisie d’affaire. Le législatif revient théoriquement au peuple et à la commune qui approuvent les pétitions adressées par l’exécutif. Sur les 60 000 habitants de Florence, 3 000 sont des citoyens actifs. Cependant Cosme soumet ses ennemis à des impôts spéciaux qui ruinent leur fortune ou a recours au bannissement. La cité prétend d’ailleurs être la « Nouvelle Rome » grâce à l’ampleur et au nombre de ses monuments et grâce à son idéal politique. En matière de politique extérieure, il connaît deux énormes succès diplomatiques. En 1439/1440, il organise le concile œcuménique qui fait de Florence la capitale de la chrétienté. La première statue de la Renaissance est réalisée à Florence ainsi que l’Eglise Santa Maria del Fiore qui est le plus vaste édifice de la chrétienté avant la construction de Saint-Pierre de Rome. Tous les Florentins succombent à la création artistique et la ville qui forment quelques des plus grands artistes de cette époque comme Michel Ange et Léonard de Vinci. Les artistes florentins sont sollicités dans toute l’Italie, ce que Laurent de Médicis ne freine pas. Au contraire, son attitude témoigne d’une opération de propagande culturelle afin de porter au loin la renommée de la ville.

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