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Le rôle de l’Italie dans la Renaissance française

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Par   •  14 Mai 2019  •  Cours  •  3 535 Mots (15 Pages)  •  704 Vues

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Le rôle de l’Italie dans la Renaissance française

Histoire des mouvements littéraires 4

Introduction : La question du point de départ de la Renaissance

Léonard de Vinci (1452-1519) : humaniste majeur qui sera accueilli en France par François 1er. Le terme de Renaissance désigne une période large aux contours flous. Plusieurs possibilités pour la faire commencer : 1453 avec la chute de l’empire chrétien d’Orient ; 1492 avec la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, un explorateur qui comprend qu’il arrive dans un nouveau monde ; invention de l’imprimerie par Gutenberg dans la décennie 1460. Deux éléments importants dans cette invention : utilisation du papier et de caractères mobiles qui permettent de composer une page à partir d’un nombre limité de caractères. Cette difficulté de périodisation est renforcée par le décalage selon les parties de l’Europe dont on parle. La Renaissance démarre au 14e siècle en Italie. Auteurs majeurs de la R italienne : Pétrarque, l’auteur du Canzoniere (1304-1374) et Boccace à peu près la même époque. La R commence donc bcp plus tôt en Italie que dans le reste de l’Europe. Les trois points de départs cités sont pertinents car ils correspondent à des événements qui alimentent la Renaissance.

La fin de Constantinople correspond au transfert de l’Orient à l’Occident qui permet la redécouverte de la Grèce. L’humaniste byzantin Chrysoloras (1355-1415) rapporte des manuscrits grecs en Europe et diffuse la Grèce par son activité de traduction des textes grecs en latin et notamment sa traduction des Vies de Plutarque (série de biographies dont la plus célèbre est la vie d’Alexandre). Ces Vies sont une source documentaire mais aussi un modèle d’écriture de l’histoire que les historiens de la R imiteront.

 La découverte de l’Amérique peut aussi être un point de départ pertinent car elle induit un bouleversement éco et un nouveau dynamisme des échanges en Europe. Cela fait quitter à l’Europe le système féodal. Essor d’une bourgeoisie communale (citadine) et donc début du capitalisme. Cette richesse induite par cette nouvelle source de financement a des conséquences dans le mécénat des arts et des lettres. Autre conséquence : bouleversement des mentalités, transformation de la vision du monde qui implique d’avoir conscience de l’existence d’une humanité en-dehors de l’Europe et du christianisme. Un des aspects du christianisme est l’existence d’un dieu créateur et l’envoi du christ pour sauver l’humanité toute entière. Pourtant, comme on le découvre alors, toute l’humanité ne connaît pas le Christ. Choc de constater que certains ont échappé au christianisme, donc remise en cause du système occidental par l’expérience de l’altérité.

Pour ce qui est de l’imprimerie, son invention constitue une révolution à peu près équivalente à celle du numérique. Auparavant, la diffusion de l’écrit se faisait par les manuscrits. Les textes étaient plus rares et pouvaient comporter des erreurs. Le texte avec l’imprimerie est bcp plus exact et peut se produire en quantité. Il y a donc une nouvelle exigence de correction de la langue. Au MA la diffusion du savoir se faisait aussi par l’oral. L’imprimerie modifie donc le cerveau et l’intelligence : à partir de là, on mémorisera plus par l’écrit et moins par l’oral. Sur le plan pratique, l’importance de l’oral donnait aussi lieu à une dimension collective du savoir. Avec la large diffusion des livres, l’apprentissage devient plus personnel et donc le savoir plus individualiste. La R marque le début du développement de l’individu. Mais ce qui permet vraiment de définir la R, c’est une certaine conscience du changement.

I Qu’est-ce que la Renaissance ?

  1. Une certaine conscience du changement

Elle se traduit par le terme de Renaissance, qui implique qu’il y ait eu une mort auparavant. Les écrits de Rabelais militent pour ce genre d’idée. Topos du passage de l’ombre à la lumière. Les textes de Rabelais véhiculent l’idée d’une mort du savoir pendant le MA. Ils diabolisent cette période. Autre exemple de cette façon de voir les choses : Guillaume Budé, De la philologie (1530). Texte à François 1er. Dans ce texte, Budé parle de l’Italie avec un complexe d’infériorité. Pour lui c’est la philologie qui permet le changement. Il insiste sur le fait que cet événement heureux ait lieu sous François 1er. Conscience de la disparition endeuillée des textes antiques. Le terme de R insiste sur la reviviscence des lettres. Au départ, la R est un mouvement culturel. Le lieu propre à cette R est d’abord l’Italie, et c’est pourquoi le texte de Budé exprime un certain complexe d’infériorité de la France à l’égard de l’Italie. Dans la perspective de Budé qui pense la culture antique comme un trésor, il y a du regret à penser que les italiens ont compris avant les autres qu’il convenait de la faire revivre. Pourtant, il présente cette situation comme passée et insiste sur le fait que dorénavant, la France aussi participe à cette reviviscence des textes antiques. Il fait un éloge de François 1er. Il lui prête un rôle déterminant dans la révolution culturelle. Le souverain incarne cet intérêt nouveau pour le savoir. Avec l’intervention de François 1er, ce ne sont pas seulement les doctes qui sont touchés par ce nouvel intérêt pour les textes antiques, mais toute l’élite sociale et économique (les courtisans). Ce texte est militant, donc subjectif. Mais il est révélateur de la situation, de l’idée que se font les hommes de la R de leur époque et de celle qui l’a précédée. Il simplifie la période médiévale et caricature sa connaissance des lettres classiques. On sait aujourd’hui que le  MA n’ignorait pas l’Antiquité. Les médiévaux avaient un fort intérêt pour les textes d’Aristote, comme le prouve le thomisme (textes de Saint Thomas d’Aquin). Avant la Renaissance, il y a eu la renaissance carolingienne, au début du MA. Charlemagne a favorisé le développement des bibliothèques dans les monastères. A l’égard de l’Antiquité, la Renaissance se distingue du MA dans sa manière de considérer la période. Elle a conscience de la distance qui la sépare de l’Antiquité. Elle mesure le fossé avec l’Antiquité, et sa démarche conduit à le combler. Exemple d’une approche typiquement médiévale de l’Antiquité : le roman d’Alexandre, manuscrit du MA, qui présente des illustrations dans lesquelles le héros est habillé avec un costume médiéval et non pas antique. Cela montre la différence entre mentalité médiévale et la mentalité renaissante au sujet de l’Antiquité.

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