Le comportement du roi

Le comportement du roi

Le romancier américain Edgar Allan Poe a écrit plusieurs nouvelles, dont Hop-Frog en 1849 et le démon de la perversité en 1845. En 1856, ses nouvelles ont ensuite été rassemblées et traduites par Charles Baudelaire sous le titre : « Histoires extraordinaires ». Edgar Poe emmène le lecteur dans un monde d’horreur dans lequel il est possible de reconnaître l’humiliation des esclaves, mais qui reflète leur vengeance. Les personnages évoluent dans une atmosphère tendue, créée par un roi agressif. Le fil des péripéties est sous le signe d’une cruauté sans précédent. C’est pourquoi le comportement du roi est au centre de nos interrogations. La violence du caractère grotesque du roi ainsi que son attirance pour les choses futiles et insignifiantes permettront de comprendre et d’analyser son comportement.

En effet, le comportement du personnage du roi est principalement représenté par sa remarquable agressivité envers ses esclaves. Tout d’abord, l’empereur n’a pas hésité à frapper violemment une jeune fille sans détresse qui ne faisait que le servir : « il la repoussa violemment loin de lui, et lui jeta à la face le contenu de la coupe pleine jusqu’aux bords. La pauvre petite se releva du mieux qu’elle put, et, n’osant pas même soupirer […] Il y eut pendant une demi-minute un silence de mort, pendant lequel on aurait entendu tomber une feuille, une plume. » (p. 273) Dans l’extrait suivant, Tripetta, une danseuse au service du roi, est violemment maltraitée. Le tyran lui jette une coupe pleine de vin dans sa figure, démontrant une fois de plus la brutalité de ce

personnage corpulent envers son entourage. La métaphore « on aurait entendu tomber une feuille » souligne le silence dans la salle. La feuille tombante illustre la pièce sans bruit. Cette figure de style relie l’atmosphère de la pièce à la peur. Ainsi, le roi dégage autour de lui un sentiment de terreur. Ensuite, le monarque oblige Hop-Frog à boire du vin contre son gré : « Mais le roi aimait ses propres charges et prenait plaisir à forcer Hop-Frog à boire […] avale-moi cette rasade à la santé de vos amis absents. » (p. 271) Cette citation-ci démontre que le roi maltraite ses sujets. Dans le groupe de mots « prenait plaisir à forcer Hop-Frog à boire », le tyran oblige Hop-Frog à boire du vin sans son approbation. De plus, le mot « plaisir » représente le sentiment que ressent l’empereur sur l’action de torturer quelqu’un à boire contre sa volonté. Ainsi, cela illustre la violence que cause le roi sur Hop-Frog.

En effet, les manières du roi montrent son attachement pour des choses futiles et insignifiantes. Tout d’abord, le monarque est tellement attiré par les costumes et les rôles qu’il consacre énormément de temps à prendre des décisions : « Quant aux costumes et aux rôles […] Beaucoup de personnes avaient déterminé les rôles qu’elles adopteraient, une semaine ou même un mois d’avance ; et, en somme, il n’y avait incertitude ni indécision nulle part — excepté chez le roi » (p.269). Les mots « incertitude » et « indécision » représentent le champ lexical du doute ressenti par le roi concernant le choix des costumes et des rôles. Le groupe de mots « une semaine ou même un mois à l’avance » illustre le temps d’avance que les serviteurs du roi prirent pour choisir leurs

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